I.5. Aperçu historique
sur le développement et la gestion des espaces verts
Depuis la période coloniale, tous les projets qui ont
été planifiés pour l'aménagement de la ville de
Lubumbashi sont restés pour la plupart inexploités. Quant aux
espaces verts, ils sont restés dans un état déplorable et
chaotique. Les autorités urbaines qui se sont succédé
n'ont pas contribué à l'amélioration de la situation sous
étude.
Certes, il sied de dire qu'à l'époque
coloniale, l'aménagement de l'espace vert était bien entretenu et
constituait une préoccupation des autorités
politico-administratives. Après l'indépendance, les espaces
laissés par les colons et ceux qui étaient gérés
par les natifs se sont dégradés. La nature est en train de
disparaître au fil du temps, pour justifier cette disparition des espaces
verts à Lubumbashi, on crée une source de justification sous
prétexte qu'ils occasionnent l'insécurité.
Les concentrations urbaines et la révolution
industrielle avec leur cortège des dégradations du milieu naturel
ont contribué à la disparition des espaces verts à
Lubumbashi. La ville n'avait ni les proportions ni les densités
gigantesques que nous reconnaissons aujourd'hui, si bien que les atteintes de
l'homme à la nature n'étaient à peu près nulles ou
du moins négligeables. Le problème ou les atteintes aux espaces
verts se posaient de manière totalement différente que nous
l'avons aujourd'hui.
Kassay Ngur (2008:13 ) souligne que «
les espaces verts de l'époque coloniale suivaient la logique du Centre
Périphérie (une logique qui a donné naissance à la
discrimination raciale et toute sa conséquence sur le plan
social)». Les « espaces verts » de la périphérie
où vivaient les noirs couvraient la forêt naturelle. Son
aménagement et sa croissance dépendaient plus de la nature. Par
contre, au centre où l'homme blanc résidait, les espaces verts
couvraient les lieux aménagés pour les jeux, la
récréation, les jardins, les promenades, les ornements des routes
et des carrefours, etc. L'administration coloniale par le service des espaces
verts de la mairie s'occupait de son entretien.
Kassay Ngur précise encore qu'après
l'indépendance, vers les années 1966, des profonds
bouleversements qu'ont connus la RD Congo, amena l'Ex chef de l'Etat à
prononcer un discours et précisant que « le sol de nos
ancêtres ne pouvait plus faire l'objet d'une quelconque appropriation
». Ce discours avait modifié l'ordonnance de la gestion des terres
et a donné naissance aux textes juridiques ci-après : - Loi
Bakajika n° 66/343 du 7/06/1966. Cette loi rendait seulement les terres et
les concessions appartenant aux particuliers et aux sociétés
privées à l'Etat, - La loi constitutionnelle du 31/12/1971 qui
précise que le sol et le sous-sol deviennent la propriété
exclusive, inaliénable et imprescriptible de l'Etat congolais, cette loi
renforça la loi Bakajika.
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