II-1-Moderniser l'agriculture
Avant de se lancer à la modernisation de l'agriculture,
il faut que chaque pays membre de la CEMAC puisse augmenter le budget
alloué au sous-secteur agricole afin de stimuler la croissance de
l'ensemble de l'économie, y compris des secteurs non agricoles qui
vendent leurs produits aux populations rurales.
Les politiques qui conduisent à la réalisation
de cet objectif doivent viser une augmentation forte de la production agricole
par une transformation rapide du monde rural. Les changements souhaités
doivent aussi passer par une intensification de la production et
l'agrandissement de la taille des exploitations.
En effet, la faible relation positive entre l'agriculture et
la croissance économique constatée dans les résultats
économétriques plus hauts exige que des actions doivent
être menées à l'avantage du développement du
sous-secteur agricole. Pour ce faire il faut moderniser l'agriculture familiale
en mettant des tracteurs à la disposition des agriculteurs afin
d'améliorer leur production. Cela va permettre à l'agriculture
familiale de maintenir une production élevée et vendre afin
d'échapper à l'autoconsommation.
Les pays membres de la CEMAC doivent porter leur attention sur
des industries de transformation des produits agricoles pour moderniser ce
secteur. Car aujourd'hui un produit ne peut être compétitif que
s'il est transformé sur place. La modernisation de l'agriculture doit
aussi passer par la construction des routes praticables afin que les
agriculteurs puissent acheminer leur produit au marché.
II-2- Améliorer les politiques agricoles communes
L'importance relative du secteur agricole dans l'ensemble de
l'économie est l'un des principaux facteurs déterminants de la
place accordée à la réforme des politiques agricoles
parmi les priorités politiques d'un gouvernement. Les politiques
agricoles communes de la CEMAC sont bonnes mais elles ne sont pas suffisantes
pour permettre au sous-secteur agricole de décoller. Il faut une forte
intervention des Etats de la CEMAC dans l'agriculture, car écrire une
stratégie est une chose mais n'est pas intervenir pour son adoption en
est une autre. Dans les politiques agricoles communes de la sous-région,
les engrais sont subventionnés ainsi que l'utilisation des tracteurs.
Mais si on voie de plus près, ce politiques n'ont cependant ni
améliorer la productivité agricole ni la situation des
agriculteurs de sorte que ce sont principalement les gros agriculteurs qui ont
bénéficié le plus des subventions. Pour ce faire, les
Etats membres de la CEMAC doivent mettre en place un comité de suivi
indépendant afin que tout ce qui est écrit dans les politiques
agricoles communes soit respecté et tout le monde doit en
bénéficier des subventions sans exception. Enfin, il faut penser
à la création d'une banque agricole pour chaque pays membre de la
CEMAC et une banque agricole commune.
CONCLUSION
Au terme de ce chapitre, nous retiendrons d'une part
après présentation des résultats des tests
économétriques en données de panel, que la CEMAC
bénéficie d'un faible impact positif de la valeur ajoutée
du sous-secteur agricole sur la formation du PIB. Elle bénéficie
aussi d'un impact positif de la valeur ajoutée agricole sur la dynamique
du secteur industriel. A la lumière de la théorie
économique nous avons dégagé d'autre part un certain
nombre de recommandations des politiques économiques : la
modernisation de l'agriculture et l'amélioration des politiques
agricoles communes.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
La deuxième partie de cette étude avait pour
objectif d'évaluer l'impact de l'agriculture sur la croissance
économique des pays de la CEMAC. Pour y parvenir, nous avons
présenté dans un premier temps la méthode d'estimation de
nos modèles et dans un deuxième temps les résultats issus
des différentes estimations afin de dégager des recommandations
de politique économique.
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