I-2- Les enrichissements de la théorie du surplus
La théorie du surplus de main d'oeuvre repose sur deux
hypothèses fortes :
- Ce surplus induit une stabilité du salaire tant que
ce surplus n'est pas résorbé ;
- La productivité marginale du travail est nulle dans
le secteur traditionnel.
Ces hypothèses peuvent être critiquables. En
fait, l'excédent de la main d'oeuvre peut être
considéré comme un véritable réservoir de main
d'oeuvre pour les périodes intenses (récolte...). L'articulation
agriculture/industrie et urbain/rural mériterait d'être
réactualisée : les activités rurales ne sont pas
uniquement agricoles.
Dans tous les cas, l'une des conditions de transition
agricole est bien l'augmentation du revenu national grâce à
l'essor des activités industrielles modernes, et la théorie
standard est peu loquace sur les conditions de cet essor : s'il est
bloqué, le surplus de la main d'oeuvre agricole en surnombre vient
nourrir l'essor d'un secteur informel urbain peu productif et peu
innovateur ; ce qui bloque la croissance.
Les économistes classiques expliquent le déclin
relatif à l'agriculture par le jeu de la demande grâce à
l'évolution des prix relatifs. Cependant, il semble que les facteurs
d'offre aient aussi un rôle majeur à jouer. La dotation des
facteurs (capital humain et physique) est en effet importante, comme le
suggère la théorie suivante (Rybczynski, 1955) :
« pour une valeur donnée de rapport des prix de produit,
l'augmentation du rapport capital/travail engendre une augmentation de la
production du secteur le plus intensif en capital par rapport au secteur le
mois intensif. Inversement, la diminution du rapport capital/travail engendre
une diminution relative du rapport entre les deux secteurs. »
Martin et Warr (1994) postulent que l'accumulation de capital
est l'élément prépondérant dans l'explication du
déclin agricole relatif, plus encore que l'évolution des prix
relatifs (les effets de la demande) ou le progrès technique.
II. VERTUSAGRICOLESPOURLE DEVELOPPEMENT
Dans ce paragraphe nous présenterons les perspectives
réelles pour l'agriculture de favoriser une croissance
équilibrée et l'impact de cette agriculture sur la
pauvreté.
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