Annexe 4 - Entretien d'un étudiant, futur
professeur des écoles
Salomé : Pourrais-tu te présenter s'il te plait
?
Jérôme : Donc Bonjour je m'appelle
Jérôme je suis en licence 3, en SESS (science de
l'éducation et sciences sociales), parcours PE (professeur des
écoles) à l'UPEC, afin de devenir professeur des
écoles.
Salomé : D'accord, alors notre sujet est comment guider
un groupe vers des connaissances, des apprentissages tout en prenant en compte
l'individualité de chacun. Qu'est que tu en penses ?
Jérôme : Je pense que c'est un
élément essentiel quand nous sommes dans une classe, essayer de
leur faire apprendre des choses mais voir par rapport à leur
singularité donc du coup c'est un peu la première
problématique principale en tant que professeur et comment... et bien
c'est assez difficile.
Leslie : tu n'as pas d'idée comment tu pourrais
gérer ces singularités ?
Jérôme : Eh bien prenons l'exemple des
mathématiques. On peut faire des petits groupes de niveaux et donc
là on peut prendre des niveaux pour par exemple ceux qui y arrivent
bien, qui sont plus doués, pour pouvoir mettre des trucs un peu plus
pointus. Et, d'autres ensemble qui ont un peu plus de mal, du coup on les met
ensemble pour qu'ils puissent s'aider mutuellement. Ou, inversement, on peut
mélanger les différents niveaux pour que les plus forts aident
les plus faibles et que les plus faibles puissent poser des questions. Parce
qu'en plus, entre enfants c'est plus facile, ils se comprennent mieux. Donc du
coup, c'est comme cela que j'utiliserais les différents membres du
groupe pour que chacun s'aide dans leurs différences
d'individualité. Que leur propre singularité devienne leur
avantage pour se pousser vers le haut les uns les autres.
Leslie : Tu penses que ce sera utile dans toutes les
matières ?
Jérôme : Bien oui je pense que oui car tous les
élèves ont des points faibles et des points forts dans les
différentes matières du coup c'est à l'enseignant de voir
pour chaque élève ses bons et ses mauvais côtés et
justement d'aiguiller les exercices et sa pédagogie pour travailler avec
symbiose. On travaille avec ce que l'enfant nous fournit pour les orienter
d'une meilleure façon.
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Sarah : Est-ce que tu vas autrement à des enfants qui
viennent de milieux sociaux différents ? Est-ce que ça change
quelque chose pour toi ?
Jérôme : Non. Qu'ils soient de milieux populaires
genre ZEP ou Henri 4, on apprendra les maths comme tout le monde (1+1=2). Dans
les savoirs, on nous apprend de la même façon, c'est juste que
certains ont plus de facilités que d'autres. Pour moi, la
différence selon les milieux sociaux, même la différence
ethnique, je ne vois pas en quoi ça changerait mes méthodes
d'apprentissages. Pour moi c'est pareil.
Sarah : Et le genre de pédagogie que tu utiliserais,
comme tu nous l'as expliqué, tu penses que ça favoriserait
l'égalité des chances ? Tout le monde ressortirait au même
niveau ?
Jérôme : Eh bien ouais. Enfin, sur le papier
évidemment puisque il y en a qui ont plus de facilités que
d'autres. En fait si on regroupe les enfants qui ont le plus de mal ensemble,
c'est pour qu'ils puissent s'améliorer et justement rattraper le niveau
global mais après on vise à ceux que les enfants ressortent avec
les mêmes capacités à la fin mais en fait ce n'est pas
ça, c'est juste qu'à la fin de l'année l'enfant doit
savoir faire tout ce qu'il y a dans la fiche, après si il sait faire
plus tant mieux mais il ne faut pas qu'il sache faire moins quoi. Il faut que
tout le monde ait atteint le minimum pour dire que tout le monde est ressorti
à la fin de l'année avec des savoirs égalitaires.
Leslie : Donc du coup dans les classes que tu auras, tous les
élèves auront acquis le minimum à acquérir au
même niveau ?
Jérôme : Non évidemment, il y en a qui
auront acquis une compétence en par exemple une semaine et un autre
élève mettra 3 mois à l'acquérir, il faut donc leur
faire faire autre chose en attendant.
Salomé : Donc concrètement qu'est-ce que tu
penses faire quand tu seras professeur des écoles dans tes classes, mis
à part la mise en groupe dans certaines matières ? Qu'est-ce que
tu penses pouvoir faire ou faire, pour favoriser les apprentissages
groupe-classe ?
Jérôme : Euh... Concrètement. Après
ça dépend dans quel niveau nous sommes, si on est en maternelle
ou en élémentaire. Si je suis en maternelle, je ferais un peu
près pareil que ce que l'on a pu voir de nos stages, les petits rituels.
En fait tout ce que l'on voit en classe on peut le reproduire puisque ce sont
de bonnes techniques, faire les petits rituels, les ateliers, des choses de
manipulation. Après pour les enfants en maternelle c'est vraiment
différent des
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élémentaire, il y a surtout l'éveil. Donc
en élémentaire, je ne sais pas trop, sur le coup je ne sais pas.
Mais déjà il faut voir le niveau des élèves,
essayer de pousser ceux qui ont plus de mal vers le haut, après
concrètement comment faire ça je ne sais pas, par des exercices,
par des leçons, par exemple on peut faire un truc où ce sont les
élèves qui préparent le cours pour leurs camarades. Par
exemple on fait une leçon de français et on dit aux
élèves (un qui a compris), qu'il se met à la place du
professeur et il parle aux autres membres de la classe à propos de la
leçon. Du coup je pense que le fait qu'ils se comprennent bien entre eux
ça peut aider ceux qui sont en difficulté, ceux qui n'osent pas
forcément poser des questions au professeur par peur de paraître
débile ou chose comme ça. Donc le fait que ce soit un camarade,
il va peut-être mieux pouvoir parler et ainsi s'améliorer. Je
favorisais pas mal l'échange entre les enfants pour qu'ils soient plus
à l'aise pour parler.
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