5.3.3 Entretenir une gestion
appropriée par de nouvelles initiatives
Cette gestion appropriée doit être
utilisée ici au sens d'actions conçues pour modifier les
tendances des migrations actuelles en vue d'atteindre des objectifs nationaux
et dans l'optique d'une planification stratégique urbaine. Notons que ce
n'est pas l'afflux des migrants en tant que tel qui génère des
dysfonctionnements mais la non intégration des migrants et les espaces
qui ne sont pas aménagés.
5.3.3.1 Intégration des
migrants et aménagement rationnel des espaces
L'attraction du reste du pays vers l'AMP ne date pas
d'aujourd'hui. En effet, les vagues successives de migrants ont
contribué à une croissance vertigineuse de la population de cette
aire et a posé aussi des problèmes socio-économiques et
de gestion de l'espace.
Cet afflux des migrants expose la jeunesse de la population
haïtienne désireuse de travailler et capable de mettre en oeuvre
diverses stratégies de survie. Cependant le rythme de cette immigration
dépasse largement la capacité d'accueil de l'AMP. Cette
agglomération ne s'est pas structurée, ne s'est pas
s'adaptée à cette réalité et il en est
résulté des dysfonctionnements qui se sont traduits par une
désorganisation de l'espace urbain.
Compte tenu de cet état de fait il est indispensable
d'initier une politique d'action capable de faciliter l'accueil et
l'intégration des migrants. En conséquence, il s'agira de
créer des comités dans le domaine de l'immigration dans les
Municipalités, de prôner une approche participative, d'utiliser
les potentiels de la ville pour créer des emplois. Tout ceci ne peut
être réalisé sans un aménagement rationnel de
l'espace qui tiendra compte :
a. De l'extension des villes de l'AMP et l'émergence de
quartiers précaires due à l'évolution démographique
et économique de notre pays notamment des conséquences du
tremblement de terre du 12 janvier 2010 ;
b. Des prévisions qui estiment que la population de
l'AMP se modifie et se recompose et elle se retrouve au niveau
supérieur de la hiérarchie en absorbant plus de deux tiers
(68,7%) de la population urbaine des villes chefs lieux de départements
alors que la population urbaine haïtienne devrait passer de 39,0%
à 51,9% du total de l'ensemble du pays en 2012 ;
c. Des problèmes fonciers d'aujourd'hui et la
difficulté majeure de non exécution des opérations
cadastrales depuis plus de vingt cinq ans.
d. De l'incapacité des plans d'urbanisme
ordonnés et des règlementsqui constituent une condition
préalable à tous les projets d'aménagement du territoire,
de rénovation, d'extension urbaine.
e. De la mise en place d'une stratégie de
développement des villes pour réduire la pauvreté
Pour ces raisons, dans l'avenir, les acteurs locaux et
nationaux devront entreprendre de nouvelles actions capables de maitriser les
flux migratoires et en même temps introduire des normes en vue de
favoriser l'égalité des chances des collectivités dans la
gestion de leur territoire.
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