2.8.3. Méthode de
capture des gibiers
Deux formes de chasse sont utilisées :
(i) La chasse traditionnelle, destinée
essentiellement à l'autoconsommation, cause peu des dégâts
sur la population de la faune sauvage ; car le prélèvement vise
surtout des animaux de petite et de moyenne taille à reproduction
répétitive et/ou multipare (comme Atherurus africanus
(nziko), Cricetomys emini (mtomba), Cephalophus monticola
(mboloko), les antilopes de forêt (Cephalophus dorsalis, C.
nigrifrons, C. leucogaster, C. callypigus), les Suidae (Potamochoerus
porcus, Hylochoerus meinertzhageni), etc. et les quantités de
gibiers prélevés sont moins importantes. Les techniques de
prélèvement utilisées ne nécessitent pas beaucoup
d'investissements, ni d'armes sophistiquées.
Les techniques les plus usuelles sont le piégeage
à collet, le piégeage à assommoirs basculants, l'enfumage
des terriers et des trous d'arbres, l'usage de filet, de l'arbalète ou
de l'arc à flèches empoisonnées et la chasse à
carabine de fabrication locale.
Cette chasse traditionnelle est une activité purement
secondaire qui s'exerce en alternance avec d'autres activités de
subsistance comme l'agriculture, l'artisanat, etc. Elle est pratiquée
toutes les saisons de l'année et les pièges sont visités
une fois par semaine, avec intervalle d'au moins quatre jours.
Elle est malheureusement en voie de disparition. Elle
apparaît aujourd'hui, dans les différentes communautés
villageoises, inadaptée face à la situation de crise
socio-économique qui perdure et laisse de plus en plus place à la
chasse commerciale ;
(ii) La chasse commerciale est
l'activité exercée en majorité par les chasseurs
professionnels qui en font leur source principale des revenus. Elle utilise des
armes automatiques modernes telles que les calibres 12 & 16 de marque
française ou russe ou des calibres 12 de fabrication locale, des armes
de guerre et vise essentiellement la commercialisation des produits
prélevés.
Cette chasse se pratique la nuit comme le jour en
fonction des conditions météorologiques, du cycle lunaire, des
saisons et de la disponibilité du gibier dans
l'écosystème. Elle est particulièrement destructrice, vu
son intensité et la quantité élevée des gibiers
prélevés. C'est la chasse la plus exercée actuellement
à travers le territoire national consistant en un véritable
braconnage.
Le prélèvement des gibiers se fait sans
tenir compte de leur sexe, de leur âge, de leur état physiologique
(gestation), ou des périodes d'ouverture et de fermeture de chasse
prévues par la loi en vigueur (loi n° 82-002 du 28 mai 1982 portant
réglementation de la chasse), laquelle n'est d'ailleurs pas
nécessairement adaptée, ni basée sur l'écologie des
espèces.
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