2.9. Consommation des
AST
Concernant les motivations de la consommation des PFNL,
Kabongo (2005) affirme que la majorité des répondants (62 %)
à ses enquêtes attribue la consommation des produits de la
biodiversité à leur goût et/ou à leur
disponibilité. Le caractère naturel et la valeur nutritive sont
évoqués en deuxième position. D'autres
enquêtées menées par cet auteur indique que près de
47 % des enquêtés affirment que les PFNL sont plus nourrissants
que les produits du champ; 20 % affirment qu'ils sont naturels et moins
coûteux que ceux du champ. Pour Bokakonya (2005) c'est l'habitude
alimentaire qui est la principale raison de la consommation des PFNL.
Quant aux habitudes de consommation des PFNL, les
enquêtes de Kazwazwa (2001) ont encore révélé que 39
% des enquêtés consomment 1-2 fois par semaine, 43 % en consomment
3-4 fois par semaine tandis que 14 % en consomment mensuellement. Il rapporte
aussi que les produits les plus consommés sont Gnetum
africanum, les chenilles (Bangala et Bandundu) ainsi que les
champignons.
Certes, l'alimentation à Kinshasa dépend
de l'appartenance socioculturelle. Mais la dépendance de plus en plus
grande des ménages kinois vis-à-vis des produits de la chasse, de
la cueillette ainsi que des produits importés est en partie attribuable
à la chute du pouvoir d'achat des kinois ; ce qui a comme
conséquence la modification des habitudes alimentaires (Yeki et al.
1998). Aussi a-t-il été observé, que la
préférence de la consommation d'un produit donné est
motivée par l'état nutritif, les coutumes et les habitudes
acquises. La raison du coût n'est pas en reste.
2.10. Organisation du
marché des PFNL en RDCongo
Le marché des PFNL congolais fonctionne tant à
l'intérieur qu'à l'extérieur, d'une manière
informelle et l'organisation de la filière commerciale fait intervenir
différents acteurs dont les principaux sont : les villageois producteurs
(cueilleurs ou récolteurs, ramasseurs, chasseurs, pêcheurs) les
commerçants grossistes, les demi-grossistes et/ou les commerçants
détaillants et les consommateurs.
2.10.1. Marché
intérieur
Le marché des PFNL fonctionne beaucoup plus d'une
manière informelle. Les plantes comestibles et médicinales, les
champignons, le gibier, les poissons, les chenilles et autres insectes
comestibles, le miel, les produits végétaux artisanaux, etc. se
vendent bien sur les marchés ruraux et urbains, tant à
l'intérieur du pays qu'à Kinshasa la capitale. Certains de ces
produits tels que Gnetum sp., Dacryodes edulis, Cola acuminata, Garcinia
kola, Zingiber officinale, Prunus africana, Rauwolfia vomitoria, Piper
guineense, gibier, poissons, chenilles, miel, champignons
séchés, se distinguent du lot avec un relèvement du prix
très conséquent au niveau national et pénètrent
même dans le maillon du commerce international.
Excepté le gibier et le poisson, le marché
des PFNL à travers le pays n'était pas tellement organisé
avant les années 90 (moins florissant) car les échanges
commerciaux des produits agricoles entre les centres urbains et la campagne
étaient mieux organisés. Il a beaucoup évolué au
cours de ces deux dernières décennies, en partie sous l'effet de
la croissance démographique et surtout des crises politiques et des
conflits armés qui ont paralysé l'économie du pays et ont
accentué la dépendance des populations vis-à-vis des
ressources des forêts.
Les enquêtes menées par Luyinduladio et al(2005)
dans les provinces de Bandundu et de l'Equateur indiquent que :
(i) plus de la moitié des marchés ont une
association des commerçants,
(ii) les vendeurs des PFNL sont très actifs au sein de
ces associations
(iii) les hommes y sont plus impliqués que les femmes,
(iv) 17,3% des commerçants interviewés
appartiennent à une association.
Le transport est donc le facteur limitant dans la mesure
où les producteurs que sont les communautés de base ne peuvent
pas ou ne veulent plus produire, car ils n'ont pas accès aux
marchés, faute de moyens de transport. Ils sont même conscients
des interactions existant entre la production, le transport et le marché
de leurs produits.
Si dans les conditions normales, les communautés de
base ont plutôt affaire à la loi de l'offre et de la demande, ici,
on peut dire que ces communautés sont confrontées à la loi
de l'offre et du transport, et surtout à un cercle vicieux. En effet, si
l'offre est moindre, le transport se fait rare, et si le transport se fait
rare, l'offre diminue. La conséquence n'est pas seulement d'ordre de
prix, mais de dislocation de système, de structure et de
capacités de production. Quand la filière commerciale
présente une bonne interconnexion avec un réseau régulier
du transport, le marché du produit devient intéressant et parfois
très bénéfique pour tous les acteurs impliqués (cas
de la filière commerciale des feuilles de Gnetum sp. entre
Kinshasa et les différentes villes de l'intérieur du pays
(Toirambe 2005). Concernant la clientèle, les PFNL sont achetés
aussi bien par les hommes que par les femmes d'âge varié. Pour les
plantes médicinales, ce sont les hommes qui sont les plus grands
clients.
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