La décision d'innovation peut être perçue
comme un « processus politique complexe » (Fenez-walsh et Romon;
2006) puisqu'il met en rapport des acteurs poursuivant des objectifs
conflictuels et espérant des résultats hypothétiques, et
exerçant simultanément un pouvoir. Il s'agit d'un ensemble
d'acteurs ayant des aspirations à la fois contradictoires et
complémentaires évoluant dans un système où il sera
question de se réaliser et de réaliser l'objectif
d'innovation.
Selon Alter(2002) le choix d'une innovation doit très
souvent être en cohérence avec l'ensemble de l'organisation; ceci
dans l'optique de ne pas déstabiliser les orientations de l'entreprise
puisqu'elle ne peut les supporter. De ce fait, ces contraintes des «
systèmes régulés » (Simon, 2001) peuvent conduire un
décideur à mettre de coté une idée novatrice
pourtant pertinente par ailleurs. C'est ainsi une contrainte que le dirigeant
s'impose (Alter, 2002; Fenez-walsh et Romon, 2006).
Autrement, il est question d'une situation ambiguë ou il
va falloir opérer un choix à l'issue incertaine.
C'est-à-dire, entre d'une part le projet d'innovation et d'autre part la
déstabilisation partielle (parfois même totale) de l'organisation
ou de la stratégie préalablement définie. (Alter,
2005).
A cause d'une telle complexité de gestion, des
orientations différentes des chercheurs par rapport à la
stratégie globale de l'entreprise. Nous pouvons penser comme Romelaer
(2002) que le type de structure influe sur la capacité à innover.
Car, « chaque type de structure a des effets spécifiques sur
l'innovation ». Mais, ce lien ne saurait être absolu ou «
mécaniste ». Ainsi tout preneur de décision (dirigeant;
acteur; manager...) d'innovation
G. DONGMO ; Mémoire de MII en Sciences de Gestion-
Institut d'Administration des Entreprises, Nantes, France Page 30
L'évaluation de la performance de la recherche et de
l'innovation dans les laboratoires universitaires.
doit tenir compte du paramètre structurel pour
examiner la viabilité et/ou ajuster éventuellement son mode de
management.
En outre, les innovations incompatibles avec la structure ne
sont pas impossibles; car; leur développement peut permettre «
d'amorcer une évolution de la structure » (Romelaer et Alter
,2002). C'est le cas des structures fondées sur la connaissance dont
parle Mintzberg (1982). Cela peut nous permettre, d'évaluer et
d'éviter les dysfonctionnements relatifs à la mise en oeuvre du
management de l'innovation ou pour prendre en compte les exigences de toutes
les parties prenantes.
Enfin de compte, il y a des modèles managériaux
qui ont retenus et intégrés certains aspects des modèles
précédents. Mais ils vont plus loin en prenant en
considération, le fait que les acteurs dans l'activité collective
ont des capacités cognitives plus ou moins différentes.
L'activité devient ainsi un processus d'apprentissage collectif. Puisque
la conception des connaissances nouvelles (Hatchuel & Weil dans la
théorie C/K) et la production des connaissances créatrices
(Nonaka et Tekeuchi, 1995) requièrent la dynamique du système et
des acteurs. Alors tout ceci est-il pris en compte dans les outils
d'évaluation de la performance des laboratoires ?