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L'évaluation de la performance de la recherche
et de l'innovation dans les laboratoires universitaires.
A- Démarche scientifique et position
épistémologique
Notre méthode de recherche sans être
exceptionnelle nous parait particulière. Du fait de l'objet
étudié et aussi de l'objectif poursuivi. Ce qui nous oriente vers
une étude à caractère exploratoire, de nature qualitative
et évolutive ; selon une posture épistémologique
constructiviste.
1. Posture épistémologique
constructiviste.
Nous avons opté pour une position
épistémologique constructiviste, puisque l'objectif de notre
étude est d'aboutir à une conclusion directement
vérifiable au plan pratique. Autrement dit il est question de produire
des connaissances actionnables du type savoir-faire (ou amélioration
d'un savoir-faire). Ceci dit, selon la théorie constructiviste,
l'épistémologie est considérée comme l'étude
de la production des connaissances valables (Piaget, 1967). Bien plus, «
l'épistémologie désigne les principes relatifs à la
connaissance et à la manière dont elle peut être obtenue
» (Avison & Ayers, 2002).
Toutefois on peut penser aux hypothèses
intentionnalistes, car, la manière d'obtenir une connaissance est
basée en fait sur la nature d'une réalité où le
monde est fait de possibilités. Etant donné que, « la
réalité reste inconnaissable dans son essence, puisqu'on n'a pas
la possibilité de l'atteindre directement... cette réalité
ne sera jamais indépendante de l'esprit, de la conscience de celui qui
l'observe... il n'y a donc pas de connaissances objective de la
réalité. Chercher à connaitre la réalité est
une utopie. On ne peut que se la représenter voire la construire. »
(Thietart, 1999, 19).
Ainsi, le constructivisme va se traduire à la fois par
une croyance forte à la « réalité » de la notion
(ou concept) de vérité ou de réel, contrairement au
positivisme, la posture constructiviste ne considère pas l'idée
que la réalité telle qu'elle est perçue puisse avoir une
existence indépendante du chercheur, ou de la « communauté
des chercheurs qui la décrit » (Baumard, 1997, P2). La
théorie développée par le constructivisme, stipule, que
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l'innovation dans les laboratoires universitaires.
la connaissance ne reflète pas la réalité
ontologique objective, mais concerne essentiellement l'ordonnancement et
l'organisation du monde constitué par notre expérience. De ce
fait, nous représentons notre expérience du « réel
considéré », ce qui signifie que la connaissance est la
quête de la façon de penser et de comporter, qui convient. Par
ailleurs, la connaissance est engendrée ainsi par la construction dont
le sujet et l'objet sont dépendants. Bien plus l'interaction entre les
deux, va assembler la construction de la connaissance (David, 2000, P96). Par
conséquent, le chemin pour parvenir à la réalité
scientifique ne peut avoir de ce fait qu'un statut qui privilégie la
construction. Dès lors, nos expériences du réel sont
modélisables et la vérité va procéder de cette
exactitude des modèles de notre expérience du monde par rapport
à cette expérience (David, 2000).
Autrement nous construisons un univers, et nous
représentons un monde en l'organisant. Nous nous appuyons en effet, sur
les travaux de Thiertard (1999) pour qui le monde social n'est fait que
d'interprétations, qui se construisent grâce aux interactions
entre acteurs, dans des « contextes toujours particuliers ».
Quel que soit le cas, les acteurs sont pourvus des
capacités cognitives, affectives et stratégiques qui leurs permet
de créer leur environnement par leur pensée et leurs actions
guidés par leurs finalités49. La connaissance produite
est alors subjective et contextuelle (Thietard, 1999 ; Koenig, 1994) et le
« réel » y est construit par l'acte de connaitre plutôt
que donner par la perception objective du monde (Le Moigne, 1995, P71-72).
Dès lors, le processus de construction de connaissance sous l'angle du
constructivisme est nécessairement animé par
l'intentionnalité ou la finalité du « sujet connaissant
». Ce n'est alors pas tant le statut de « vérité »
de la réalité observée qui intéresse le
constructivisme, mais les conditions et les processus sociaux de son
émergence (Baumard, 1997, P3).
49 Selon David (2000, P 100), « le chercheur contribue,
directement ou indirectement, à la construction de la
réalité au sens où cette réalité
gestionnaire n'est précisément pas `naturelle', mais
composée d'artéfacts. La réalité, en gestion, est
construite dans nos esprits, parce que nous n'en avons que des
représentations ; et construite parce que, en sciences de gestion, les
différents acteurs - y compris des chercheurs- la construisent ou aident
à la construire ».
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l'innovation dans les laboratoires universitaires.
Notons en somme que notre ambition n'est pas de produire des
connaissances « générales et universelles ». Nous
produisons des connaissances qui peuvent être « progressivement
consolidées »50.
Ajoutons aussi que dans une démarche constructiviste,
il existe deux modes de contribution du chercheur à la construction de
la réalité :
- Un mode indirect qui se fonde sur la conception de
représentations
- Un mode direct qui se fonde plutôt sur l'intervention
du chercheur directement dans la construction de la réalité
(David, 2000, P100).
Nous choisissons la deuxième qui est le mode direct
puisque nous pensons avec conviction que les Sciences de Gestion sont au
service de l'action et non de la conception comme l'affirmait Professeur J-P
Bréchet, mais aussi Argyris (1996) auteur de l'expression «
connaissances actionnables » et H.Simon (1986) Prix Nobel, auteur de
l'expression « connaissances procédurales ».
2. La collecte des données.
La méthode qualitative que nous adoptons concourt
à explorer un phénomène en profondeur, à en
comprendre la structure et le rôle du contexte sur son fonctionnement.
Ainsi, notre objectif de compréhension du lien en les critères
d'évaluation de la performance et les modalités de gestion de la
recherche et de l'innovation dans un laboratoire s'inscrit dans cette
dynamique, et nécessite la mise en oeuvre d'une méthodologie
qualitative.
Le choix de l'approche qualitative (versus approche
quantitative) est dans le but de comprendre les phénomènes
sociaux. Cette approche permet selon Burns & Bush (1998) d'observer et de
modifier des comportements organisationnels et humains, et de leurs aspects
subjectifs et flous, il s'agit entre autres de la perception, des valeurs, les
représentations, le sens, les symboles etc.
50 Voir la « Rationalité limitée
» de Simon (1986).
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l'innovation dans les laboratoires universitaires.
Cependant, il convient de préciser ici la
différence entre la recherche quantitative et la recherche qualitative.
Elle s'observe principalement dans le rôle du chercheur.
- En recherche quantitative, les chercheur est
idéalement un « observateur objectif », extérieur, qui
non seulement ne participe pas à l'objet d'étude, mais aussi,
n'influe pas sur celui-ci.
- Bien plus le type de recherche que nous choisissons à
savoir la recherche qualitative, permet au cherche d'apprendre par immersion et
participation. De ce fait, la méthode de collecte des données est
fortement influencée par le choix entre l'une ou l'autre mode de
recherche
2.1. Caractère exploratoire de la
recherche
Comme nous avons vu plus- haut, il existe deux grands
processus de construction de connaissance : le test et l'exploration.
- Tester, revient à vérifier c'est-à-dire
la mise à l'épreuve de la réalité d'un objet
théorique existant. Ici le chercheur vérifie une
idée claire et établie.
- A contrario, la démarche exploratoire qui
caractérise la construction théorique, fait que, le chercheur
ignore ce qu'il découvre ou approfondit des concepts nouveaux.
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