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L'évaluation de la performance de la recherche et de l'innovation dans les laboratoires universitaires.

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par Guy DONGMO
Université de Nantes  - Master II Sciences de Gestion 2008
  

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G. DONGMO ; Mémoire de MII en Sciences de Gestion- Institut d'Administration des Entreprises, Nantes, France Page 93

L'évaluation de la performance de la recherche et de l'innovation dans les laboratoires universitaires.

A- Démarche scientifique et position épistémologique

Notre méthode de recherche sans être exceptionnelle nous parait particulière. Du fait de l'objet étudié et aussi de l'objectif poursuivi. Ce qui nous oriente vers une étude à caractère exploratoire, de nature qualitative et évolutive ; selon une posture épistémologique constructiviste.

1. Posture épistémologique constructiviste.

Nous avons opté pour une position épistémologique constructiviste, puisque l'objectif de notre étude est d'aboutir à une conclusion directement vérifiable au plan pratique. Autrement dit il est question de produire des connaissances actionnables du type savoir-faire (ou amélioration d'un savoir-faire). Ceci dit, selon la théorie constructiviste, l'épistémologie est considérée comme l'étude de la production des connaissances valables (Piaget, 1967). Bien plus, « l'épistémologie désigne les principes relatifs à la connaissance et à la manière dont elle peut être obtenue » (Avison & Ayers, 2002).

Toutefois on peut penser aux hypothèses intentionnalistes, car, la manière d'obtenir une connaissance est basée en fait sur la nature d'une réalité où le monde est fait de possibilités. Etant donné que, « la réalité reste inconnaissable dans son essence, puisqu'on n'a pas la possibilité de l'atteindre directement... cette réalité ne sera jamais indépendante de l'esprit, de la conscience de celui qui l'observe... il n'y a donc pas de connaissances objective de la réalité. Chercher à connaitre la réalité est une utopie. On ne peut que se la représenter voire la construire. » (Thietart, 1999, 19).

Ainsi, le constructivisme va se traduire à la fois par une croyance forte à la « réalité » de la notion (ou concept) de vérité ou de réel, contrairement au positivisme, la posture constructiviste ne considère pas l'idée que la réalité telle qu'elle est perçue puisse avoir une existence indépendante du chercheur, ou de la « communauté des chercheurs qui la décrit » (Baumard, 1997, P2). La théorie développée par le constructivisme, stipule, que

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la connaissance ne reflète pas la réalité ontologique objective, mais concerne essentiellement l'ordonnancement et l'organisation du monde constitué par notre expérience. De ce fait, nous représentons notre expérience du « réel considéré », ce qui signifie que la connaissance est la quête de la façon de penser et de comporter, qui convient. Par ailleurs, la connaissance est engendrée ainsi par la construction dont le sujet et l'objet sont dépendants. Bien plus l'interaction entre les deux, va assembler la construction de la connaissance (David, 2000, P96). Par conséquent, le chemin pour parvenir à la réalité scientifique ne peut avoir de ce fait qu'un statut qui privilégie la construction. Dès lors, nos expériences du réel sont modélisables et la vérité va procéder de cette exactitude des modèles de notre expérience du monde par rapport à cette expérience (David, 2000).

Autrement nous construisons un univers, et nous représentons un monde en l'organisant. Nous nous appuyons en effet, sur les travaux de Thiertard (1999) pour qui le monde social n'est fait que d'interprétations, qui se construisent grâce aux interactions entre acteurs, dans des « contextes toujours particuliers ».

Quel que soit le cas, les acteurs sont pourvus des capacités cognitives, affectives et stratégiques qui leurs permet de créer leur environnement par leur pensée et leurs actions guidés par leurs finalités49. La connaissance produite est alors subjective et contextuelle (Thietard, 1999 ; Koenig, 1994) et le « réel » y est construit par l'acte de connaitre plutôt que donner par la perception objective du monde (Le Moigne, 1995, P71-72). Dès lors, le processus de construction de connaissance sous l'angle du constructivisme est nécessairement animé par l'intentionnalité ou la finalité du « sujet connaissant ». Ce n'est alors pas tant le statut de « vérité » de la réalité observée qui intéresse le constructivisme, mais les conditions et les processus sociaux de son émergence (Baumard, 1997, P3).

49 Selon David (2000, P 100), « le chercheur contribue, directement ou indirectement, à la construction de la réalité au sens où cette réalité gestionnaire n'est précisément pas `naturelle', mais composée d'artéfacts. La réalité, en gestion, est construite dans nos esprits, parce que nous n'en avons que des représentations ; et construite parce que, en sciences de gestion, les différents acteurs - y compris des chercheurs- la construisent ou aident à la construire ».

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L'évaluation de la performance de la recherche et de l'innovation dans les laboratoires universitaires.

Notons en somme que notre ambition n'est pas de produire des connaissances « générales et universelles ». Nous produisons des connaissances qui peuvent être « progressivement consolidées »50.

Ajoutons aussi que dans une démarche constructiviste, il existe deux modes de contribution du chercheur à la construction de la réalité :

- Un mode indirect qui se fonde sur la conception de représentations

- Un mode direct qui se fonde plutôt sur l'intervention du chercheur directement dans la construction de la réalité (David, 2000, P100).

Nous choisissons la deuxième qui est le mode direct puisque nous pensons avec conviction que les Sciences de Gestion sont au service de l'action et non de la conception comme l'affirmait Professeur J-P Bréchet, mais aussi Argyris (1996) auteur de l'expression « connaissances actionnables » et H.Simon (1986) Prix Nobel, auteur de l'expression « connaissances procédurales ».

2. La collecte des données.

La méthode qualitative que nous adoptons concourt à explorer un phénomène en profondeur, à en comprendre la structure et le rôle du contexte sur son fonctionnement. Ainsi, notre objectif de compréhension du lien en les critères d'évaluation de la performance et les modalités de gestion de la recherche et de l'innovation dans un laboratoire s'inscrit dans cette dynamique, et nécessite la mise en oeuvre d'une méthodologie qualitative.

Le choix de l'approche qualitative (versus approche quantitative) est dans le but de comprendre les phénomènes sociaux. Cette approche permet selon Burns & Bush (1998) d'observer et de modifier des comportements organisationnels et humains, et de leurs aspects subjectifs et flous, il s'agit entre autres de la perception, des valeurs, les représentations, le sens, les symboles etc.

50 Voir la « Rationalité limitée » de Simon (1986).

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Cependant, il convient de préciser ici la différence entre la recherche quantitative et la recherche qualitative. Elle s'observe principalement dans le rôle du chercheur.

- En recherche quantitative, les chercheur est idéalement un « observateur objectif », extérieur, qui non seulement ne participe pas à l'objet d'étude, mais aussi, n'influe pas sur celui-ci.

- Bien plus le type de recherche que nous choisissons à savoir la recherche qualitative, permet au cherche d'apprendre par immersion et participation. De ce fait, la méthode de collecte des données est fortement influencée par le choix entre l'une ou l'autre mode de recherche

2.1. Caractère exploratoire de la recherche

Comme nous avons vu plus- haut, il existe deux grands processus de construction de connaissance : le test et l'exploration.

- Tester, revient à vérifier c'est-à-dire la mise à l'épreuve de la réalité d'un objet

théorique existant. Ici le chercheur vérifie une idée claire et établie.

- A contrario, la démarche exploratoire qui caractérise la construction théorique, fait que, le chercheur ignore ce qu'il découvre ou approfondit des concepts nouveaux.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault