II.1.2.3 L'état des lieux de la performance au
Cameroun
Les travaux de Djongoué (2007); Antagana et Yogo
(2012) réalisés sur la performance au Cameroun,
révèlent que dans l'ensemble les entreprises camerounaises sont
performantes. Cependant, de nombreux obstacles contribuent à la
vulnérabilité des entreprises camerounaises et les rendent moins
compétitives. Ainsi, la performance des entreprises camerounaises est
affectée par les facteurs dits « externes », mais aussi des
facteurs dits « internes ».
En ce qui concerne les premiers, selon le recensement
général des entreprises (RGE) réalisé par
l'Institut National de la Statistique en 2009, les facteurs externes qui
entravent le développement des entreprises camerounaises sont par ordre
décroissant, la fiscalité (58%) jugée pesante, la
corruption (50.6%) et l'accès au crédit (37.6%) (Antagana et
Yogo, 2012). On y ajoute l'environnement légal et réglementaire,
l'information, l'état de la concurrence, la formation, l'accès
foncier, la qualité des infrastructures, les règles commerciales,
la douane et l'accès au permis et licences. Outre ces facteurs dits
«externes », qui sont relatifs au mauvais climat des affaires et
à la faiblesse de la compétitivité de l'économie,
d'autres facteurs dits « internes » peuvent influencer sur la
performance des entreprises à l'instar de l'organisation interne et
l'efficacité du personnel. Pour ce qui est de l'organisation interne,
une grande partie des entreprises camerounaises (surtout les entreprises
publiques et parapubliques) se caractérise par une gestion abusive des
biens de l'entreprise. Cette mauvaise gestion a pour conséquence :
l'absence de satisfaction des partenaires de l'entreprise; l'absence d'une
organisation
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Thèse rédigée et soutenue par :
Djoufouet Wulli Faustin Option : Finance
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MECANISMES INTERNES DE GOUVERNANCE : EFFET ET
INTERACTIONS SUR LA PERFORMANCE FINANCIERE DES ENTREPRISES AU
CAMEROUN.
interne fiable, la non disponibilité des informations
financières; le népotisme et le tribalisme car les responsables
ne sont pas nommés sur la base de la compétence, mais des
facteurs subjectifs. Ce dernier facteur est à l'origine de
l'incompétence du personnel d'entreprise. En effet, d'après
Djongoué (2007), de nombreux dirigeants d'entreprises
préfèrent porter à des postes sensibles les membres de la
famille qui n'ont toujours pas de compétences nécessaires; car
les choix sont plus stratégiques qu'objectifs. D'autres chefs
d'entreprises résignent à recruter les hauts cadres car ils ne
sont pas prêts à payer les salaires conséquents et
préfèrent les cadres moins qualifiés. De plus seulement
44.2%10 de ces dirigeants ont au plus le diplôme de
l'enseignement supérieur ce qui peut expliquer le manque de
compétitivité des entreprises nationales.
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