II.2.1.4 La théorie des coûts de
transaction
L'élargissement du cadre théorique avec
l'intégration d'autres stakeholders, particulièrement
les salariés, a conduit à la fondation de la théorie des
coûts de transaction par Williamson (1975), faisant suite à
l'interrogation de Coase (1937) sur la nature de la firme. Cette théorie
considère que la firme existe pour pallier les failles liées
à la spécificité des actifs et l'opportunisme potentiel
des acteurs. Son point de départ est la théorie de la
rationalité limitée de Simon (1947) et l'incomplétude des
contrats qui favorisent l'opportunisme des agents (ex ante et ex post). La
théorie des coûts de transaction se situe dans la logique des
autres théories contractuelles. Elle montre que les choix
organisationnels peuvent contribuer à éviter le comportement
opportuniste.
La théorie des coûts de
transactions12 considère comme unité d'analyse, la
transaction et la spécificité des actifs, qui sont des supports
de la transaction. L'actif est appréhendé comme concept central,
il est d'autant plus spécifique que son redéploiement vers un
autre usage entraine une perte de valeur importante. La théorie des
coûts de transactions explique l'arbitrage entre dettes et capitaux
propres par la spécificité des actifs financiers. S'appuyant sur
le principe d'efficacité, Williamson (1985) définit les
coûts de transaction comme « les coûts engendrés (ou
pouvant l'être) par les échanges contractuels de biens ou services
entre firme ». Il décrit les coûts de transaction comme la
somme des coûts ex ante de négociation et de rédaction du
contrat reliant deux entités et des coûts ex post
d'exécution, de mise en vigueur et de modification du contrat en cas
d'apparition des conflits,
12 Développée principalement Oliver
Williamson en 1975 et 1985
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Thèse rédigée et soutenue par :
Djoufouet Wulli Faustin Option : Finance
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MECANISMES INTERNES DE GOUVERNANCE : EFFET ET
INTERACTIONS SUR LA PERFORMANCE FINANCIERE DES ENTREPRISES AU
CAMEROUN.
il considère aussi que les coûts de transaction
incluent les coûts d'agence. S'agissant des coûts de transaction ex
post, ils incluent, (1) les coûts d'inadaptation du contrat et de la
transaction, (2) les coûts de marchandage liés à la
renégociation des parties pour corriger l'inadaptation, et (3) les
coûts de mise en place et de fonctionnement associés au
système de gouvernance en charge du règlement des conflits.
Williamson (1985), identifie trois formes de coordination, elles sont
d'après lui les trois idéals type de la coordination ou de
structures de gouvernance. Il s'agit du marché, des formes hybrides (de
type réseau) et la hiérarchie (firme). Ainsi, lorsque les
coûts de transaction sont élevés, la transaction doit
être extraite du marché pour faire l'objet d'un contrat hybride et
enfin internalisée dans la firme. L'efficacité de ces diverses
institutions économiques doit s'apprécier par les coûts de
transaction qu'elles engendrent. Ainsi, les firmes conçues comme des
« structures interne de gouvernance » de transaction auparavant
régies par les mécanismes du marché, existeraient du fait
de leurs avantages en termes de coûts de transaction. La coordination par
la firme est de ce fait préférée à celle par le
marché ; la hiérarchie permettant de limiter le comportement
opportuniste et la plus grande flexibilité de la firme par rapport
à une relation inter firme la rende plus apte à réagir en
cas de mutation environnementale.
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