Conclusion
générale
La frilosité de l'interaction chez l'élite
politique a donné une fragmentation silencieuse de l'interaction entre
les différents acteurs et par rapport aux questions essentielles du pays
qui doivent être résolues. Cela à des causes qui, d'abord,
remontent de la question même de l'État Mauritanien dont
l'existence en tant qu'État-nation fut très artificielle, la
coexistence de plusieurs communautés de modes de vie différentes
combinées à une gouvernance, prenant peu en considération,
cette spécifié mauritanienne, en est une des causes fondamentales
de cette kaléidoscope d'acteurs de la vie politique du pays. Ensuite,
les nombreuses conséquences tragiques et regrettables qu'a connu le pays
à cause de cette ignorance des gouvernants par rapport au vivre ensemble
et à la politique égalitaire des citoyens mauritaniens, est
venues installer une diversité de priorités entre les projets
politiques des acteurs. En outre, la période très longue de
régime militaire autoritaire qu'a subi le pays, et ses populations, a
privée, aujourd'hui, les différents acteurs de l'élite du
pays à une habituation et expérience, de long terme, des
pratiques démocratiques. Et enfin, cette longue expérience de
régime des militaires peu scrupuleux à l'égard des
régimes démocratiques a installée chez les acteurs
politiques, qui ont longtemps été leurs adversaires, une sorte
d'obstacle psychologique, mélangé à une phobie des
militaires, qui fait qu'il est difficile pour eux de faire confiance à
ces hommes de tenues qui ont à plusieurs reprises foulés de leurs
rangers les règles. Raison pour laquelle, la consolidation
démocratique prendra assez de temps pour s'effectuer, tant qu'il y a au
pouvoir des militaires civilianisés, immobiliste et faisant fi
aux règles et compromis. Cela ne veut pas dire que les militaires ne
sont capables de mener le régime vers une démocratie, mais les
militaires soft-liners capables de soutenir la transition du
régime vers une démocratie consolidée sont minoritaires
par rapport aux partisans du statu quo, qui sont aussi, faut le
rappeler, aussi nombreux dans l'armée que chez les civils qui agissent
et les soutiennent dans l'ombre. En ce sens, tout choix des acteurs
destinés à faire des règles, et que par conséquent,
ces règles détermineront le comportement et la confiance que les
acteurs, et les citoyens d'une manière générale, porteront
envers elle est voué à l'échec. Dans la mesure où,
il n'y a aucune confiance chez les différents acteurs de l'opposition
dans les différentes règles fondamentales de gouvernance qui ont
été édictées et promulguées entre 2009 et
2014, car pour eux Aziz et sa mouvance ont toujours la volonté de les
tripatouiller et de rester au pouvoir ad vitam ad aeternam. La
Mauritanie a aujourd'hui, plus que tout pays dans le monde, besoin d'une
stabilité de son régime politique, cela pour des raisons
socio-économiques et géostratégiques profondes, vue ses
étendues et sa position géographique, de même que le taux
de sa population.
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