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Analyse de l'impact de l'agrégat monétaire M3 sur l'inflation en haiti de 2000 à  2010

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par Ronald Jocelyn
Université d'Etat d'Haiti - Licence 2005
  

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I.2.4- Canaux de transmission de la politique monétaire

Les canaux de transmission de la politique monétaire sont le parcours par lequel les impulsions de la politique monétaire se répercutent sur l'activité économique, et plus particulièrement sur le niveau des prix. Ils peuvent être illustrés par le schéma ci-après :

Instruments ? Objectifs intermédiaires (cibles ou piliers) ? Objectif(s) final(s).

10 Ibid., page 11.

11 C'est le taux d'intérêt pratiqué par les banques de second rang lorsqu'elles font des prêts entre elles.

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Les instruments peuvent varier d'un pays à l'autre car certains peuvent tomber en désuétude : c'est le cas de l'encadrement du crédit en Haïti. Toutefois, selon Mishkin12 (1996), la littérature économique identifie trois canaux essentiels de la politique monétaire : les taux d'intérêt, le crédit et le prix des autres actifs dont le taux de change et le cours des actions.

o Le canal des taux d'intérêt

Lorsqu'il est question de faire une analyse du comportement de dépenses des agents économiques (ménages, entreprises et Etat), on constate qu'une baisse non anticipée du taux d'intérêt directeur dans une perspective de court terme peut mettre en évidence trois effets :

- L'effet de substitution : les modifications de taux d'intérêt portent les agents à revoir l'arbitrage entre consommation immédiate et épargne. Une baisse de taux diminue la valeur de la consommation future et incite à consommer aujourd'hui puisque l'épargne devient moins intéressante et le crédit moins cher. Selon l'effet de substitution, une baisse des taux d'intérêt conduit à consommer davantage aujourd'hui au détriment de l'épargne dans le futur.

- L'effet de revenu : une baisse de taux entraîne une hausse de la valeur actualisée des dépenses de consommation anticipées pour des périodes futures. Donc, la consommation future est plus coûteuse, toutes choses égales par ailleurs. Ainsi, les ménages préfèrent épargner davantage et réduire leur consommation immédiate pour faire face à cette situation dans le futur.

- L'effet de richesse : une baisse de taux d'intérêt entraîne une hausse de la valeur actualisée des revenus futurs des ménages. Cette augmentation s'applique au capital humain, au capital physique et au capital financier. Ainsi, pour ce dernier, les agents peuvent décider de vendre une partie du portefeuille de titres pour obtenir davantage de biens et services. Ils consomment plus de biens et services. En ce qui a trait aux effets sur l'investissement, une baisse de taux entraîne

12 F. S. Mishkin (1996), « Les canaux de transmission monétaire : leçons pour la politique monétaire », Bulletin de la Banque de France, mars. C. Bordes, « La politique monétaire ».

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un coût d'usage du capital plus faible et donc une augmentation de la profitabilité de la production et une offre supérieure de biens ; une substitution du capital au travail. Ces deux effets impliquent une hausse de l'investissement.

o Le canal du crédit

Les banques commerciales jouent un rôle prépondérant dans le processus de financement de l'activité économique en octroyant du crédit aux agents économiques. Le crédit n'est autre que le point de suture entre les secteurs monétaire et réel. Donc, les banques de second rang s'avèrent très importantes dans la transmission de la politique monétaire. En effet, de maints instruments de conduite de la politique monétaire tendent à agir sur l'offre de crédit.

o Le canal du taux de change

Le taux de change joue rôle de plus en plus important dans la transmission de la politique monétaire dû à l'internationalisation croissante des économies. En effet, dans un régime de change flexible, la variation du taux directeur est susceptible d'induire des effets sur le taux de change. Toutes choses étant égales par ailleurs, cette modification du taux de change aura un impact sur l'économie réelle car les entreprises nationales deviendront de moins en moins compétitives en cas d'appréciation de la monnaie nationale ou de plus en plus compétitives s'il s'agit d'une dépréciation de la monnaie nationale.

o Le canal du cours des actions

Deux théories sont favorables à l'idée selon laquelle le cours des actions constitue un canal de transmission de la politique monétaire sur l'économie réelle :

Tout d'abord, J. Tobin (1969)13 a montré par sa théorie, dite « q de Tobin » que la politique monétaire affecte l'économie réelle par l'entremise de ses effets sur la valorisation des actions. Le « q de Tobin » est le rapport entre la valeur boursière des entreprises et le coût de

13 J. Tobin (1969), « A general equilibrium approach to monetary theory », Journal of Money, Credit and Banking, feb. n°1, p. 15-29.

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renouvellement du capital. Un ratio élevé signifie que la valeur boursière est élevée par rapport au coût de renouvellement et les nouveaux investissements productifs sont donc peu onéreux par rapport à la valeur boursière. Les entreprises ont intérêt à émettre des actions afin d'en obtenir à un prix élevé. Ainsi ce processus conduit-il à une augmentation des dépenses d'investissement (biens d'équipement) des entreprises par l'émission de nouvelles actions. Donc, un relâchement des conditions monétaires (baisse du taux directeur) entraîne une hausse du cours des actions (valeur actualisée) ; ce qui conduit à une augmentation du coefficient « q » et donc des dépenses d'investissement et entraîne ipso facto des retombées positives sur la croissance de la production.

Puis, F. Modigliani (1971)14 a montré, dans son modèle MPS15, que le cours des actions agit par le biais des effets de richesse sur la consommation. Les actions sont une composante majeure du patrimoine financier, l'augmentation de leur cours accroît le patrimoine financier, donc les ressources globales des consommateurs pendant leur durée de vie, ce qui induit une augmentation de la consommation et donc de la production.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote