III.3.4- La politique monétaire en 2009
Après sa faible performance au cours de l'exercice
2007-2008, le PIB haïtien a progressé de +2.9% soit le
deuxième meilleur taux de croissance de la Caraïbe pour
l'année 2009. Cette croissance, réalisée dans un contexte
de décélération de l'inflation au niveau interne,
dépasse
60
légèrement l'objectif révisé du
gouvernement haïtien dans le cadre du programme FRPC signé avec le
FMI.
Au premier semestre 2009, la BRH a mené une politique
monétaire restrictive en raison des résultats peu favorables
à la croissance obtenus durant l'exercice précédent et
compte tenu aux incertitudes liées à la conjoncture
internationale. Elle s'est fixé pour objectif l'amélioration des
conditions macroéconomiques.
Conséquemment le recul du prix du pétrole et la
stabilité des prix des produits de base ont été l'objet
des anticipations. Car ces variables ont été
considérées comme atteint leur summum sur le marché
international au cours de l'exercice passé. Aussi la BRH a-t-elle eu
plus de latitude dans la conduite de la politique monétaire. Vu la
dépendance de notre économie vis-à-vis de
l'extérieur, le recul des prix sur le marché international s'est
traduit sur le plan interne par un processus de déflation au cours du
premier semestre de l'exercice. Heureusement la déflation était
dans les limites compatibles à la croissance, la BRH se sentait de plus
en plus confortable dans la conduite de la politique monétaire au cours
de cet exercice. Elle en a profité pour moduler sa politique autour d'un
relâchement des conditions monétaires. À en croire la note
de la BRH relative à la conduite de la politique monétaire
à l'époque :
« La Banque Centrale a baissé à trois
reprises ses principaux taux directeurs. Ils sont passés de 5%, 6.5% et
8% à 2%, 3.5% et 5% entre le 22 avril et le 12 juin 2009, respectivement
pour les maturités de 7 jours, de 28 jours et de 91 jours mais les taux
d'intérêt réels sont restés élevés en
raison de la poursuite et du renforcement de la déflation.
»
-0.5
-1.5
-2.5
0.5
-1
-2
-3
0
1
Graphique 6 : Evolution de la variation mensuelle de
l'IPC
(2008/09)
61
Sources : données produites par l'IHSI, calcul de
l'auteur
De plus, Les objectifs fixés ont été
atteints, la majeure partie des agrégats macroéconomiques donnait
des signaux favorables, corroborée par la croissance de +2.9% du PIB.
À cet effet, la note sur la situation macroéconomique
d'Haïti publiée par le MEF peut nous en convaincre :
« Celle-ci a été alimentée
surtout par les dépenses publiques consenties dans le secteur agricole,
les infrastructures routières et par la reprise amorcée dans le
secteur de l'assemblage avec la mise en application de la loi HOPE II. En
dépit de l'impact des chocs exogènes, le déficit fiscal
(4,4% du PIB) a été maintenu dans les limites des objectifs
macroéconomiques. Dans le même temps, l'augmentation des
exportations, la diminution des prix à l'importation et les transferts
de la Diaspora ont contribué à réduire le déficit
des comptes courants de 4.5% en 2008 à 3.2% du PIB en 2009 facilitant un
renforcement des réserves internationales qui sont passées
à 3.7 mois d'importation. »
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