III.3.3- La politique monétaire en 2008
Tablant sur les résultats favorables obtenus au cours
de l'exercice 2006-2007 notamment la décélération
considérable de la tendance inflationniste qui a prévalu dans
l'économie depuis 2002, la BRH s'est donnée pour mission de
conduire une politique monétaire accommodante à l'objectif de
croissance de 4% du gouvernement tout en adoptant une attitude prudente quant
à une éventuelle progression de l'indice des prix. En effet, elle
a profité de la baisse du taux d'inflation pour mener une politique
monétaire axée sur la baisse des taux d'intérêt sur
les bons BRH - qui sont passés de 8.64% en septembre 2007 à 5.91%
en novembre jusqu'à atteindre 3.89% en décembre, soit son niveau
le plus bas depuis novembre 1996 - afin de mettre les investisseurs en
confiance conformément à la cible fixée pour la
deuxième année du programme de Facilité pour la
Réduction de la Pauvreté et la Croissance (FRPC). Malheureusement
au cours
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de l'exercice (2007-2008), cette tendance a été
renversée à cause de l'envolée des prix des
matières premières et des produits de base sur le marché
international et l'inflation s'en est ressentie au cours du premier semestre.
L'IPC gagna 9 points en mars 2008, les répercussions de ce
phénomène ont affecté le taux de change qui a
augmenté à 38.29 gourdes contre 36.22 gourdes pour un dollar en
octobre. De ce faite, la BRH a dû en de maintes occasions intervenir sur
le marché des changes du côté de l'offre totalisant 102.5
millions de dollars, a procédé au relèvement du taux
directeur à trois reprises et a ouvert à partir de mars 2008 les
bons BRH à certaines institutions financières non bancaires
telles que les compagnies d'assurance et les coopératives
d'épargne et de crédit. En outre, un bon à
échéance de 182 jours a été introduit dans le
système en fin d'exercice.
De plus, les avances de la Banque Centrale auprès du
gouvernement ont connu une nette augmentation due à des pertes et
dommages enregistrés lors du passage des cyclones au cours des mois
août et septembre 2008. Le recours des autorités
budgétaires au financement monétaire a eu pour conséquence
une progression de 15.4% de la base monétaire au sens large pour
atteindre 49 360.3 millions de gourdes, soit une hausse de 4.1% par rapport
à l'exercice précédent. De surcroît, la BRH a
entamé des efforts en fin d'exercice pour reconstruire ses
réserves nettes de change en vue d'être plus confortable dans sa
lutte pour la défense de la valeur externe de la gourde,
entraînant un accroissement de 39% des avoirs extérieurs nets.
Quant au PIB réel, il est resté quasiment stagnant soit une
progression de +0.8%.
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