III.3.2- La politique monétaire en 2007
L'amélioration de l'environnement
macroéconomique amorcée depuis la fin de 2004 s'est
renforcée au cours de l'exercice 2007. En effet, la politique
monétaire a été conduite au cours de cet exercice dans le
cadre de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et
la Croissance (FRPC)49, laquelle a encouragé une saine
gestion des finances publiques ayant permis au Trésor de rembourser
partiellement les engagements du gouvernement envers la Banque Centrale qui
sont passés à 19 605 millions de gourdes en septembre 2007 contre
21 090 au début de l'exercice.
En outre la politique monétaire a eu pour orientation
la réduction de l'inflation par l'entremise du contrôle de la base
monétaire et du crédit. En effet, la base monétaire
nominale a augmenté de 14.8% alors que la base monétaire
réelle n'a augmenté que de 0.5%. Tandis que, de son
côté, le crédit intérieur net a reculé de
9.9% réel, avec une variation négative tant du côté
des secteurs public (-16.1%) que privé (-15.7%), dans ce dernier cas le
système financier a été incité par le rendement des
bons BRH. Des achats nets de devises de l'ordre de 86.9 millions de
dollars50 et la revue à la baisse51 des taux
d'intérêt sur les bons BRH - qui sont passés de 17.8% en
décembre 2006 à 13.7% en juin 2007 - ont été les
instruments privilégiés au cours de l'exercice. Malheureusement,
les taux d'intérêt sur les prêts n'ont pas suivi cette
même tendance, en
49 Programme conclu avec le FMI fixant les
principaux objectifs de la politique macroéconomique et monétaire
du gouvernement -notamment en matière de croissance, augmentation du
niveau de vie et la réduction de la pauvreté- pour les exercices
fiscaux allant de 2006 à 2009.
50 97.4 Millions de dollars à l'achat en vue
de constituer les réserves de devises et 10.5 millions de dollars
à la vente dans le but d'assurer le lissage du taux de change.
51 La BRH a profité du contexte qui a
été marqué par la bonne tenue des finances publiques.
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revanche on a observé une hausse du taux sur les
prêts en gourdes (33.6%) et une stabilité sur ceux libellés
en dollars (13%). Par ailleurs, le ralentissement des agrégats
monétaires observés en 2006 s'est poursuivi en 2007 et une
tendance baissière de l'inflation a été
constatée.
L'exercice 2006/2007 a été marqué par un
taux d'inflation à un chiffre, soit 7.9%, pour la première fois
depuis 2002 contre 12% l'exercice précédent. Grâce à
la mise en place des institutions démocratique suite à la tenue
des élections, Haïti a connu un meilleur climat de stabilité
sociopolitique occasionnant l'amélioration de l'environnement des
affaires, ceci a eu des retombées positives sur la valeur externe de la
gourde (soit une amélioration de 8%) et sur les fondamentaux de
l'économie (dont un taux de croissance de 3.4% du PIB). Ainsi,
l'exercice 2006-2007 s'est terminé avec de bons résultats pour
les autorités monétaires, notamment la Banque Centrale qui a vu
réalisé ses principaux objectifs : la défense de la valeur
interne (maitrise de l'inflation) et externe de la gourde (maitrise du taux de
change).
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