III.2.4- La politique monétaire en 2004
La conduite de la politique monétaire s'est
effectuée en 2004 dans une conjoncture dominée par de profonds
bouleversements sociopolitiques et des catastrophes naturelles ayant
entraîné de lourdes pertes en capital.
De son côté, la BRH a maintenu pendant tout le
premier trimestre la politique de resserrement des conditions monétaires
avec laquelle elle a renoué depuis 2003. En effet, d'octobre 2003
à mars 2004, les taux d'intérêt sont maintenus au niveau
d'avril 2003, soit respectivement à 27.83%, 24.83% et 22.10% sur les
bons de 91, 28 et 7 jours afin de garantir une certaine attractivité de
la gourde en minimisant les risques de transformation des dépôts
en dollars en gourdes dans un contexte de dépression.
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Ensuite, eu égard aux différents chocs
enregistrés ; lesquels compromettaient l'objectif de croissance, la BRH
a modulé sa politique autour d'une baisse graduelle de ses taux
d'intérêt directeurs. Ceci, en vue de jouer sa partition dans la
création de conditions favorables à la stabilisation
macroéconomique et dans la réduction de perte de croissance.
Aussi, les taux d'intérêt sur les bons de 91 jours ont
été ramenés de 27.83% à 22.1% le 14 avril 2004 et
ceux sur les bons de 28 jours, de 24.46% à 19.3% le 12 mai. Ensuite, en
juin ils sont modifiés à 15.1%, 17.2% et 20% sur les
maturités respectives de 7, 28 et 91 jours ; puis, en fin d'exercice,
ils se sont établis à 3.5%, 5.5% et 7.5% pour les
différentes maturités susmentionnées.
Cette position mitigée de la Banque Centrale au cours
de l'exercice trouve son fondement dans le fait que dès le premier
trimestre, les déficits budgétaires du gouvernement atteignaient
2.9 milliards de gourdes soit 2% du PIB. Cependant, au deuxième semestre
2004 sous les auspices d'une nouvelle administration et grâce à
l'adoption de mesures drastiques visant à corriger la contre-performance
des recettes, le déficit budgétaire a été
ramené à 2.8 milliards de gourdes pour l'ensemble de l'exercice.
Et ce, en absence de financement externe en appui au budget, hormis des dons de
l'ordre de 21 millions de gourdes.
Ces efforts de redressement des comptes publics joints
à une politique monétaire accommodante ont eu des effets positifs
sur l'inflation qui est passée de 42.46% en septembre 2003 à
22.53% en septembre 2004. Malgré l'envolée des cours du
pétrole sur le marché international et la destruction massive de
la production végétale et animale dans le Nord-Ouest et dans la
plaine des Gonaïves, le rythme de croissance des prix intérieurs
s'est plutôt atténué pour se consolider autour de 25%, soit
le niveau prévu par le programme financier-relais (SMP) conclu pour la
période avril-septembre 2004. Toutefois, le PIB est passé d'un
taux de croissance de 0.5% en
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2003, inférieur au taux de croissance de (2.08%) de la
population, à un taux de croissance négatif
(-3.8%).
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