III.2.5- La politique monétaire en 2005
Caractérisée par un policy-mix axé sur
l'amélioration progressive de la position budgétaire du
gouvernement et la réduction subséquente du financement
monétaire du déficit, la politique économique s'est
déroulée en 2005 dans un contexte sociopolitique difficile qui a
paralysé le fonctionnement normal de l'activité économique
au cours de trois (3) premiers trimestres et une conjoncture internationale
marquée par la flambée des cours des produits
pétroliers.
Conjointement les autorités fiscales ont poursuivi la
politique de redressement des comptes publics entamée depuis le
début du deuxième trimestre 2004, laquelle a permis au
gouvernement de dégager une capacité de financement de 32
millions de gourdes en fin de septembre 2005.
De son côté, la BRH a entamé une politique
de resserrement des conditions monétaires en juin 2005 en
réaction à la tendance inflationniste observée depuis le
mois de mai. Aussi a-t-elle relevé les taux d'intérêt sur
les bons BRH qui ont été maintenus à un niveau très
bas d'octobre à mai de l'exercice 2005. Par conséquent l'encours
des bons BRH a progressé pour clôturer l'exercice à 5.5
milliards de gourdes contre 3.5 milliards en début de l'année
fiscale. Ces relevés de taux d'intérêt s'expliquent non
seulement par la nécessité d'assécher les excédents
de liquidités du système bancaire, liés à un
financement monétaire temporaire, mais surtout par la prise en compte de
l'évolution des marchés monétaires et financiers
internationaux.
Les interventions à l'achat sur le marché des
changes en 2005 se sont inscrites à 40.7 millions de dollars ÉU,
soit 58.1 millions de dollars de moins par rapport à 2004. Lesquelles
ont permis à la Banque Centrale de constituer des réserves de
devises et de faire face aux obligations du gouvernement liées,
notamment, au service de la dette et à d'autres paiements
internationaux.
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Toutefois, les coefficients de réserves obligatoires
n'ont guère varié depuis la publication de la circulaire 86-12A
du 16 juin 2001 les fixant à 31% pour les banques créatrices de
monnaie et 19.5% pour les banques d'épargne et de logement tant pour les
passifs en gourdes que pour ceux en dollars.
En fin d'exercice, l'inflation s'est repliée à
14.8% (contre 21.69% en 2004), légèrement en deçà
de la cible de 15% indiquée dans le programme d'Assistance d'Urgence
Après Conflit (AUAC I). L'évaluation de ce dit programme a conclu
en faveur de la poursuite de l'assistance du FMI en Haïti, puisque les
principaux critères de performance retenu ont été
respectés. En l'occurrence, le surplus budgétaire
dégagé pendant l'exercice d'un trimestre à l'autre et la
politique de cash-management sont autant de facteurs ayant permis aux
autorités monétaires de contenir l'inflation et de stabiliser le
taux de change tout en poursuivant la politique de détente des taux
d'intérêt jusqu'au troisième trimestre de l'exercice,
laquelle a grandement contribué au taux de croissance de +1.8% de
2005.
SECTION 3 : LA POLITIQUE MONETAIRE DURANT LE SECOND
QUINQUENNAT DES ANNEES 2000
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