III.2.1- La conduite de la politique monétaire en
2001
Au deuxième trimestre 2001, les autorités
fiscales et monétaires se sont évertuées à
renforcer les mécanismes susceptibles de freiner les effets
inflationnistes en utilisant le cash-management et deux des instruments de
reprise de liquidités dont les bons BRH et le coefficient de
réserve obligatoire.
Pour assurer la continuité des services publics durant
les trois derniers trimestres, un financement monétaire de 2 317.1
millions de gourdes a été consenti par la Banque Centrale. En
effet, elle a maintenu les taux d'intérêt élevés sur
les bons BRH de 7, 28 et 91 jours à 14.0%, 16.2% et 26.7% respectivement
jusqu'à la fin de l'exercice. En conséquence, l'encours des bons
BRH a crû de 27% en mars 2001 par rapport à octobre 2000 en
s'établissant à 1 478 millions de gourdes, et à 2 777
millions de gourdes en fin de période.
De leur côté, les coefficients sur les
réserves obligatoires ont progressé tant sur les
dépôts en dollars que sur les dépôts en gourdes. Le
coefficient sur les passifs en dollar a été relevé
à 21% en novembre 2000 contre 20% en octobre 2000 et celui sur les
passifs en gourdes a été relevé à 31% contre 30%
sur la même période.
44 Elle a occasionné la chute des recettes sur
les droits d'accise.
49
Pendant la première moitié des années
2000, l'encours des bons BRH a enregistré une progression annuelle
moyenne de 36.2%, partant de 1.18 millions de gourdes en 2000 pour se fixer
à 5.53 millions de gourdes en 2005. Cela s'explique par le fait que
durant cette période la Banque Centrale émettait des bons BRH
fréquemment pour éponger les surplus de liquidités
découlés du financement du déficit budgétaire du
gouvernement par la Banque Centrale. La masse monétaire au sens large de
l'économie (M3) a connu un accroissement annuel moyen de 17.7%, tandis
que M1 et M2 ont progressé de 17.1% et 14.9% respectivement en moyenne
annuelle. Le taux45 de réserve effectif se situe au tour de
42% en moyenne sur le quinquennat bien que le taux de réserves
obligatoires se maintienne au tour de 31% sur la période. Donc, en
moyenne les banques commerciales avaient des liquidités oisives dues au
climat non propice à l'investissement. À l'instar de l'offre et
la demande globales (0.3% en moyenne annuelle), l'investissement global
stagnait (0.5% en moyenne annuelle), le PIB et la consommation se sont
contractés de 1% et de 0.02% respectivement.
III.2.2- La politique monétaire46 en 2002
Après les mauvais résultats en termes de
croissance obtenus (contraction du PIB de 1.12%) en 2001, les autorités
monétaires se sont évertuées de rechercher la croissance
par l'entremise d'une politique de détente des taux
d'intérêt sur les bons BRH qui, pendant tout l'exercice 2001 se
sont maintenus à des niveaux élevés. Il fallait donc
donner à la politique monétaire une nouvelle orientation pour
assurer sa pleine contribution à la croissance tout étant
vigilant en ce qui a trait à une nouvelle évolution des prix.
Dès le début de l'exercice, le cadre de référence
de la politique monétaire s'articulait autour des objectifs suivant :
45 Il était de 46% en 2004.
46 Elle s'est déroulée en absence d'un
programme-relais avec le FMI.
50
- La réduction du financement du déficit
budgétaire de 2.5% à 1.2% pour un accroissement prévu de
2% du PIB moyennant un taux d'inflation cible de 11% et
- une croissance de 13% de la masse monétaire en terme
nominal est prévue.
De ce fait, les taux d'intérêt sur les bons
à échéance de 7 jours et de 91 jours ont été
réduits de 7.9% et 14.9% respectivement entre septembre 2001 et
septembre 2002. Toutefois, des interventions routinières à
l'achat de la BRH sur le marché des changes de l'ordre de 15.6 millions
de dollars contre 1.7 millions de dollars en 2001 visaient, à l'instar
de l'exercice écoulé, à permettre à la Banque
Centrale d'honorer ses obligations en devises sans puiser de ses
réserves.
Conséquemment, en fin d'exercice, on a observé
une modification de la structure de l'encours des bons BRH dont le poids est
passé de 79.5% en septembre 2001 à 90.3% en septembre 2002. En
outre la BRH a absorbé davantage de liquidités à un
moindre coût, 3.2 contre 2.7 milliards de gourdes l'exercice
précédent. Les dépenses d'intérêt ont atteint
403.2 millions de gourdes contre 423 millions de gourdes en 2001. Au cours de
la même période, le taux des improductifs du système
bancaire est passé de 9.6% à 6.7%. Cependant, en dépit de
l'expansion monétaire par la baisse des taux d'intérêt, en
raison du climat sociopolitique non favorable à l'investissement qui
prévalait à l'époque, au lieu d'avoir une croissance comme
prévue, la récession débutée depuis l'exercice
précédent s'est poursuivie mais dans une moindre mesure,
d'où la contraction de 0.9% du PIB.
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