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Analyse de l'impact de l'agrégat monétaire M3 sur l'inflation en haiti de 2000 à  2010

( Télécharger le fichier original )
par Ronald Jocelyn
Université d'Etat d'Haiti - Licence 2005
  

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III.1.1- Secteurs réel et externe

Au cours de la période s'étendant de 2000 à 2010, l'économie haïtienne présente des tendances lourdes qui entravent de plus en plus son bon fonctionnement. À cet effet, selon les données publiées par l'IHSI, le PIB c'est-à-dire l'ensemble des richesses créées dans l'économie, a enregistré un taux de croissance moyen annuel de 0.1% alors que la consommation des ménages a crû de 2.3% en moyenne annuelle. Cette progression plus rapide des dépenses de consommation que celle du PIB - corroborée par une évolution moyenne annuelle de +0.7% des dépenses d'investissement des secteurs public et privé - a provoqué de lourdes conséquences sur l'absorption domestique haïtienne durant la période sous étude, elle part de 121 points de PIB nominal en 2000 pour atteindre 150 points de PIB nominal en 2010. Ces chiffres viennent de prouver la fragilité grandissante de l'économie haïtienne d'années en années.

41

À cause de l'évolution disparate qui se dessine entre le PIB réel et les dépenses de consommation et d'investissement, les agents économiques se sont tournés davantage vers l'extérieur pour satisfaire l'excédent de la demande intérieure (absorption domestique).

Ainsi la part du commerce international du pays joue-t-elle un rôle de plus en plus important dans son PIB, partant d'un degré d'ouverture partant de 23% en 2000 (contre 20% en 1991) pour atteindre 28% et 37% respectivement en 2009 et 2010. Le dernier pourcentage constitue des effets rémanents du tremblement de terre du 12 janvier 2010.

40.0%

35.0%

30.0%

25.0%

20.0%

Graphique 1 : Degré d'ouverture de l'économie haïtienne de

2000 à 2010

Sources : données produites par l'IHSI, calcul de l'auteur

En outre, du côté de l'offre, au cours de la décennie 1999-2009 l'économie haïtienne a enregistré un taux de croissance annuelle moyen de 0.7%. Le secteur tertiaire a été le plus performant pendant cette période, il a crû en moyenne annuelle de 2.5% en raison de l'entrée de nouvelles compagnies pendant la période dans l'industrie de la télécommunication.

En dépit de l'évolution annuelle moyenne de 2.3% de la branche « industries extractives », le secteur primaire s'est illustré par de très mauvais résultats à cause de la branche (sous-secteur) « agriculture, sylviculture, élevage, chasse et pêche » qui a chuté en moyenne annuelle de l'ordre de 0.8%.

42

En outre, les flux générés par les exportations couvrent moins de 40% des importations pendant la période sous étude. Par ailleurs, un coup d'oeil rétrospectif nous a permis de constater qu'ils pouvaient servir à financer plus de 47% des importations en 1990 (Voir graphique 2).

40.0%

50.0%

30.0%

20.0%

10.0%

0.0%

Graphique 2 : Ratio de couverture des importations par les exportations (X/M) de 1991 à 2010

Sources : données produites par l'IHSI, calcul de l'auteur

De surcroît, sur la période de recherche (2000-2010), les importations ont une contribution de 2% dans la progression de 2.2% de l'offre globale contre une contribution de 0.2% des exportations dans la demande globale, créant ainsi une détérioration continue au niveau de la balance commerciale en témoigne le graphique 4. Cette hausse plus rapide des importations que des exportations se traduit sur le graphique 3 par une propension à importer ayant une droite de tendance à pente plus élevée que celle de la propension à exporter41.

41 La pente de la droite de tendance de la propension à importer est de 0.0164 tandis que celle de la propension à exporter n'est que de 0.0002 traduisant ainsi le fait que les importations progressent beaucoup plus vite que les exportations qui sont en fait stationnaires.

Graphique 3: Propensions à importer et à exporter et leur équation de tendance respective 2000 à 2010

 
 

= 0.0164x

y

+ 0.3328

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

y = 0.0002x

+ 0.1339

Propension à exporter (X/PIB) Propension à importer (M/PIB)

Linear (Propension à exporter (X/PIB))

Linear (Propension à importer (M/PIB))

70.0%

60.0%

50.0%

40.0%

30.0%

20.0%

10.0%

0.0%

43

Sources : données produites par l'IHSI, calcul de l'auteur

-10%

-20%

-30%

-40%

-50%

-60%

0%

Graphique 4 : Balance commerciale d'Haïti de 2000 à 2010 (% du PIB nominal)

Sources : données produites par l'IHSI, calcul de l'auteur

S'il est indéniable que les secteurs réel et externe dressent un tableau sombre de l'économie haïtienne durant la période d'étude, mais alors comment les variables fiscales se comportent-elles ? et quelles sont leurs implications dans la conduite de la politique monétaire durant les différents exercices ?

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe