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Analyse de l'impact de l'agrégat monétaire M3 sur l'inflation en haiti de 2000 à  2010

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par Ronald Jocelyn
Université d'Etat d'Haiti - Licence 2005
  

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SECTION 2 : REVUE DE LITTÉRATURE EMPIRIQUE

II.2.1- cas des pays étrangers

- M. Kahn et M. Knight (1991)33, dans le contexte de stabilisation macroéconomique dans les pays en développement, ont élaboré un modèle macro économétrique à partir duquel ils ont montré que le produit des déséquilibres sur le marché de la monnaie et celui des biens et services. Les résultats de leur modèle macro économétrique sont conformes à la théorie monétariste. Leur estimation montre que la valeur de l'élasticité de l'inflation au choc monétaire est de 0.33 et celle de la croissance du PIB réel à l'offre de monnaie est de 0.043, selon les coauteurs cette dernière relation est essentiellement une relation de court terme.

- Christiano. L. J., Eichenbaum M. et Evans C. (1992)34 ont recouru à la modélisation VAR pour montrer que le niveau de réserves permet d'évaluer l'impact de la politique monétaire dans les différents secteurs de l'économie dont les activités du système bancaire aux Etats Unis d'Amérique. Ils répartissent les variables en deux strates ; les premières sont celles qui sont directement affectées par les actions de la politique monétaire. En effet, selon les résultats de leur recherche, une contraction de la masse monétaire s'aligne à une augmentation du taux de réserve fédéral. La seconde strate, se composant des agrégats macroéconomiques standards, permet de déceler qu'une politique de resserrement des conditions monétaires induit un déclin persistant

33 Cité par Kako K. NUBUKPO in L'efficacité de la politique monétaire de la Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest depuis la libéralisation de 1989.

34 CHRISTIANO Laurence J; EICHENBAUM Martin and EVANS Charles (1992): Liquidity effects and the monetary transmission mechanism .The American review, page 326-331.

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des principaux variables du carré magique dont les prix des commodités, le PIB réel et l'emploi. En fait, il est à retenir que leur étude a révélé que les mesures de la politique monétaire n'ont d'effet que sur le niveau des prix (déflateur du PIB) approximativement après 12 mois35, après quoi il y a un déclin.

- Balke et Emery (1994) ont fait une étude quasi-similaire qui permet d'apprécier les changements dans la transmission de la politique monétaire au secteur réel de l'économie américaine depuis 1982. Des tests de Fisher portent à conclure que les agrégats monétaires avaient un effet significatif sur le chômage et sur l'inflation entre 1959 et 1979, ce qui n'est pas le cas sur la période allant de 1982 à 1992. Toutefois, la fonction de réponse aux impulsions montre des résultats intéressant dont :

a) les variables monétaires sont plus sensibles aux variations de l'inflation sur la période allant de 1959 à 1979 que sur celle couvrant la période 1982-1992. De l'avis de ces coauteurs, l'inflation est de moins en moins volatile sur la période récente, soit 1982-1992 ; elle peut être anticipée via les chocs sur la production. Ainsi comporte-t-elle moins de chocs non anticipés.

b) sur la période plus récente, un choc positif sur le taux d'intérêt provoquerait une baisse du chômage. Selon les chercheurs, ce résultat porte un démenti aux interprétations faisant croire que le taux des fonds fédéraux ne serait pas un bon indicateur des changements intervenus dans la politique monétaire.

- Sims C. A. et Zha T. (1996) montrent comment manipuler les erreurs bayésiennes pour les réponses aux chocs estimées à partir des modèles de vecteurs autorégressifs réduits afin d'éviter les problèmes comme la multicolinéarité. Ils mettent aussi l'accent sur le fait qu'il faut bien identifier un VAR, puisque cela peut générer des erreurs de prévision au niveau des réponses aux chocs.

35 Contrairement aux travaux de Sims qui a observé une période de 24 mois.

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Selon ces auteurs, l'inflation répond brutalement dès le premier trimestre aux chocs de la politique monétaire. Les analyses empiriques prouvent qu'une contraction de la masse monétaire (M2) cause une hausse continue du taux d'intérêt, un déclin persistant de l'inflation et après un certain délai et une chute durable dans le PIB réel.

- Samba Mamadou O. (1998), à travers le cadre théorique du "Modèle Intégré de Projection Macro-Econométrique et de Simulation pour les Etats membres de l'UEMAO", présente les mécanismes de transmission de la politique monétaire dans les économies de l'UEMAO, notamment la relation crédit à l'économie - prix. Les conclusions de son travail ont été formulées en ces termes : le système bancaire influence l'activité économique à la fois par le biais des crédits à l'économie et à travers l'impact de la politique monétaire sur les prix.

- Bruneau et De Brandt (1998), discutant de l'intérêt et des limites de la modélisation VAR structurel, font une application à la politique monétaire de la France et trouvent qu'elle a des effets significatifs sur l'activité économique et l'inflation : l'impact d'un choc sur l'inflation est négatif et persistant tandis qu'un choc monétaire restrictif entraîne une baisse du produit réel.

- Sarr et Dingui (2000)36 ont estimé un modèle Vectoriel Auto Régressif (VAR) pour étudier la transmission de la politique monétaire sur l'économie réelle en Côte d'Ivoire. Ils ont utilisé sept variables, issues des statistiques monétaires et de l'activité réelle, sur une base annuelle telles que : la masse monétaire, l'Indice des Prix à la Consommation, le taux débiteur réel des banques commerciales, le crédit à l'économie, le taux d'escompte, le PIB réel et l'investissement privé. Les résultats obtenus ont permis de conclure que les impulsions monétaires sont transmises par

36 Mamadou Alhousseynou Sarr et Charles.J.Dingui , (2000), « Transmission de la politique monétaire : cas de la Côte d'Ivoire ».

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l'entremise du taux débiteur des banques commerciales sur le secteur réel : un choc monétaire de 1% entraîne une hausse de 0.2% de l'activité réelle associée à une hausse de 1% du niveau des prix. En revanche, un relèvement du taux débiteur de 10% se traduit par une baisse de la croissance réelle de 1.2%, et une hausse de l'inflation de 1% entraîne une baisse de l'activité réelle de 0.01%.

- Minella (2001) examine la politique monétaire et ses relations avec d'autres variables macroéconomiques comme le PIB, le taux d'inflation, le taux d'intérêt et la monnaie au Brésil. Basé sur un modèle VAR structurel, elle a comparé trois périodes différentes : celle d'une croissance modérée de l'inflation (1975-1985), celle d'une forte inflation (1985-1994), et celle d'une inflation faible (1994-2000). Les principaux résultats qu'il a trouvés montrent que la politique monétaire a un effet significatif sur la production. La politique monétaire n'incite pas une réduction de l'inflation dans les deux premières périodes, en d'autres termes elle ne répond pas rapidement ou activement au taux d'inflation, dans les périodes assez récentes le taux d'intérêt répond intensément aux crises financières.

Pour réaliser cette étude, l'auteur a utilisé sur une base mensuelle les variables suivantes : le PIB (Y) mesuré par l'indice de la production industrielle, le niveau général des prix (P), le taux d'intérêt (INT), l'agrégat monétaire (M1). La problématique fut traitée, à l'instar de la présente étude, en usant les fonctions de réponses aux chocs qui décrivent le comportement d'une variable suite à une innovation sur une autre. Les conclusions ont été les suivantes : les chocs sur le PIB, le taux d'intérêt et le taux d'inflation sont transmis promptement aux agrégats monétaires et la politique monétaire a un impact considérable sur le niveau des prix.

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- NUBUKPO (2002)37, voulant évaluer l'efficacité de la politique monétaire de la Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest suite à la libéralisation, a construit un modèle vectoriel autorégressif (VAR) pour déterminer les délais, la persistance et l'ampleur de l'impact des variations des taux d'intérêt directeurs sur l'activité réelle. Son étude s'est réalisée sur la période allant du quatrième trimestre 1989 au quatrième trimestre 1999, les variables suivantes ont été utilisées : le taux d'inflation, le PIB réel, l'investissement réel, l'indice des prix à l'importation, le taux du marché monétaire et le taux de mise en pension. L'auteur identifie le taux d'intérêt et le taux de change comme canaux de transmission de la politique monétaire sur l'activité réelle suite à une modification du taux directeur. Son étude montre qu'une modification du taux directeur donne lieu à une variation des taux bancaires qui influent sur la demande des biens et services. Ensuite la modification du taux directeur a un impact sur le taux de change (dans les régimes de changes flexibles), ce dernier effet entraîne des changements dans les prix relatifs des biens et des actifs selon les devises. Selon l'auteur, une augmentation du taux directeur engendre une diminution de l'inflation dans tous les pays de l'UEMAO.

- Growe P. et Polan M. (2005) confirment l'existence d'une relation positive de la masse monétaire avec le taux d'inflation. En effet, ils ont démontré que cette relation est très faible pour les pays avec une faible inflation et élevée pour les pays avec une forte inflation.

- Cheng K. C. (2006) examine les impacts de la politique monétaire sur la production, les prix et le taux de change au Kenya durant la période de 1997 à 2005. Son travail a utilisé les techniques économétriques des vecteurs autorégressifs.

Ses principaux résultats peuvent se résumer ainsi : dans le court terme, une augmentation des taux d'intérêt fait suivre toujours une baisse au niveau général des prix et une appréciation du

37 Kako K. NUBUKPO (2002) : l'efficacité de la politique monétaire de la Banque Centrale des états de l'Afrique de l'Ouest depuis la libéralisation de 1989.

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taux de change a un impact insignifiant sur la production. Les principales variables qui ont été utilisées dans le cadre de son étude sont les suivantes : l'indice de prix des marchandises (comm) calculé sur la base des exportations de Kenya , l'indice des prix du petroil (oil) et le taux de réserve fédéral des Etats Unis (Fed), le taux de change ( NEER), le PIB ( GDP), l'indice des prix à la consommation (CPI) et la masse monétaire (M) et le taux d'intérêt de court terme (S).

Les conclusions de son étude ont été formulées en ces termes : les effets de la politique monétaire sont insignifiants pour la production globale et ont un impact durable et significatif sur les prix; une augmentation dans le court terme du taux d'intérêt est suivie par une diminution au niveau général des prix; l'effet apparaît entre 9 et 12 mois après l'impact.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984