A- Le renforcement des services du SCEGRI
Dans son acception moderne, l'état major est une
équipe dont la tâche est dans la phase d'élaboration de la
décision, de compléter la réflexion du chef et le
conseiller : dans la phase de conduite, de mettre en oeuvre la décision
du chef par l'émission des ordres et l'exécution des tâches
de pilotage et d'assurer des tâches spéciales pour le commandant.
La complexité des forces des systèmes d'armes et des
opérations rend nécessaire la présence d'aides, dans des
domaines spécifiques, afin de libérer le comandant des
tâches annexes et / ou de problèmes de détails pour qu'il
puisse concentrer son activité sur le commandement15.
L'Etat-Major est au centre de la structure de commandement qui
comprend en outre les rapports de subordination et l'articulation
opérationnelle. Les états majors fonctionnent selon des principes
similaires d'un pays à l'autre, même si la terminologie
diffère parfois. La décision finale appartient au commandant,
mais l'état - major apporte ses compétences et la combinaison de
ses réflexions afin d'offrir au commandant, une palette d'options pour
ses décisions. Lorsque le commandant a sa propre solution au
problème, les réflexions de l'état major lui permettront
de la confronter avec d'autres possibilités et de la valider.
L'état -- major travaille donc pour le chef et en son nom. Le dialogue
et l'échange de réflexion entre le commandant et son
état--major permettent d'optimiser la décision.
L'état--major est donc composé de
spécialistes. La difficulté est souvent d'amener ces
spécialistes dans un seul processus de réflexions
réticulaire et non linéaire, le long des axes de
spécialités. Dans la théorie, le travail d'état
--major est donc l'organisation des réseaux de réflexion, qui
doit être adaptée à la complexité des
problèmes à traiter et leurs interactions.
Le SCEGRI dans ses missions, peut être
considéré comme la boite pensante de l'Etat-Major des
Armées en ce qui concerne la coopération militaire et
l'opérationnalité de l'armée camerounaise en rapport avec
le milieu international. C'est à ce titre qu'il est chargé des
études polémologiques et de la prospective. Des charges qui en
l'absence de ressources humaines en qualité et en quantité
suffisantes s'avèreraient fort difficiles à accomplir. Le
renforcement des services du SCEGRI en spécialistes et en moyens
revitaliserait absolument la coopération militaire. Un supplément
d'efforts de formalisation dans la coopération militaire serait
également approprié.
15 Jacques F. BAUD « Etat-Major
», in Thierry de Montbrial et Jean Klein, Dictionnaire de
stratégie, PUF, paris 2000, p.225 op cit
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