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La coopération militaire camerounaise: enjeux et fonctionnement

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par Hassan NJIFON NJOYA
Université de Yaoundé II - Soa - Master en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes 2010
  

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I- LES LIMITES DANS LA PLANIFICATION STRATEGIQUE

Les limites qui apparaissent dans la planification stratégique de la coopération militaire se manifestent par un effectif relativement restreint à l'EGRI (A) et par une visibilité limitée de la coopération militaire (B)

A- Un effectif relativement restreint à l'EGRI

Au terme de l'article 73 du décret N° 2001/178/ du 25 Juillet 2001 portant organisation générale de la Défense et des Etats-Majors centraux, le Sous-Chef Etudes Générales et Relations Internationales est chargé des études prospectives en matière de défense et d'emploi des forces. Il suit la coopération militaire et évalue son influence sur les forces armées nationales.

La Division de la Coopération Militaire, autre organe intervenant dans la coopération militaire et directement rattaché au service du Ministre de la Défense, est quant à elle chargée du suivi des négociations des accords de coopération et d'assistance technique militaire avec le Etats étrangers en liaison avec la Gendarmerie Nationale, l'Etat-Major des Armées, l'Etat-Major de chaque armée et le Corps National des Sapeurs Pompiers. Au titre du décret N°2005/229 du 23 juin 2005 portant organisation de la Division de la Coopération Militaire, elle est également chargée de la gestion administrative des actions de coopération technique et militaire résultant des accords conclus avec les Etats étrangers ainsi que de l'administration des personnels militaires qui y sont affectés. Elle assure de ce fait le suivi en liaison avec la

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Direction des Ressources Humaines et les attachés de défense des stagiaires militaires à l'étranger.

De fait la division de la coopération militaire assure des fonctions purement politiques tandis que le Sous-Chef Etudes Générales et Relations Internationales est dévolu à des missions essentiellement opérationnelles et techniques. Le Sous-Chef Etudes Générales et Relations Internationales a sous son autorité une Division Afrique et une Division Reste du Monde. La Division Afrique est chargée des études polémologiques et stratégiques intéressant l'Afrique en général et l'Afrique centrale en particulier et de la coopération avec les pays Africains9. La Division Reste du Monde est chargée des études polémologiques générales et stratégiques concernant les autres continents et de leurs interférences sur la politique de défense du Cameroun, ainsi que de la coopération militaire internationale en liaison avec les services concernés du Ministère de la Défense10.

A la lecture des textes juridiques spécifiant dans les détails les attributions du Sous-Chef Etudes Générales et Relations Internationales et les charges assignées aux Divisions sous son autorité, il transparaît parfaitement les rôles classiques dévolus à l'Etat--Major à savoir la prospective et les études polémologiques afin d'appuyer la prise de décision du politique ou du commandement11.Toutefois, l'application effective de ces textes connaît des limites dans la réalité, en raison principalement des effectif relativement restreints affectés aux services concernés.

En effet, notre séjour dans les services du Sous-Chef Etudes Générales et Relations Internationales nous a permis de constater que malgré les dispositions juridiques prévoyant des chargés d'études et des chargés d'études assistants (dont le nombre est par ailleurs indéterminé donc illimité) dans les différentes Divisions, les bureaux demeurent relativement vides. Un seul chargé d'étude est affecté à la Division Reste du Monde, et un autre à la Division Afrique. Au total, deux chargés d'études ont la charge de tout le service aux Etudes Générales et Relations Internationales. La conséquence en est l'absorption de ceux--ci à des tâches administratives d'études des dossiers techniques à eux soumis par la hiérarchie, d'où la relative vacance des études prospectives. Dans la pratique quotidienne, l'effectivité des

9 Article 75 alinéa 2 du décret N° 2001/178/ du 25 Juillet 2001 portant organisation générale de la Défense et des Etats-Majors centraux

10 Article 76 alinéa 2 op cit.

11 A propos de la définition et du rôle général des états-majors, voir le grand II de ce chapitre sur la redynamisation de la coopération

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études polémologiques générales et stratégiques concernant l'Afrique et le reste du monde et leurs conséquences éventuelles sur la défense camerounaise paraît sérieusement remise en cause, en raison d'un personnel trop restreint pour s'y consacrer vraiment. Ce qui sans doute pourrait expliquer une visibilité limitée de la coopération militaire.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld