I- LES LIMITES DANS LA PLANIFICATION STRATEGIQUE
Les limites qui apparaissent dans la planification
stratégique de la coopération militaire se manifestent par un
effectif relativement restreint à l'EGRI (A) et par une
visibilité limitée de la coopération militaire
(B)
A- Un effectif relativement restreint à l'EGRI
Au terme de l'article 73 du décret N° 2001/178/ du
25 Juillet 2001 portant organisation générale de la
Défense et des Etats-Majors centraux, le Sous-Chef Etudes
Générales et Relations Internationales est chargé des
études prospectives en matière de défense et d'emploi des
forces. Il suit la coopération militaire et évalue son influence
sur les forces armées nationales.
La Division de la Coopération Militaire, autre organe
intervenant dans la coopération militaire et directement rattaché
au service du Ministre de la Défense, est quant à elle
chargée du suivi des négociations des accords de
coopération et d'assistance technique militaire avec le Etats
étrangers en liaison avec la Gendarmerie Nationale, l'Etat-Major des
Armées, l'Etat-Major de chaque armée et le Corps National des
Sapeurs Pompiers. Au titre du décret N°2005/229 du 23 juin 2005
portant organisation de la Division de la Coopération Militaire, elle
est également chargée de la gestion administrative des actions de
coopération technique et militaire résultant des accords conclus
avec les Etats étrangers ainsi que de l'administration des personnels
militaires qui y sont affectés. Elle assure de ce fait le suivi en
liaison avec la
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Direction des Ressources Humaines et les attachés de
défense des stagiaires militaires à l'étranger.
De fait la division de la coopération militaire assure
des fonctions purement politiques tandis que le Sous-Chef Etudes
Générales et Relations Internationales est dévolu à
des missions essentiellement opérationnelles et techniques. Le Sous-Chef
Etudes Générales et Relations Internationales a sous son
autorité une Division Afrique et une Division Reste du Monde. La
Division Afrique est chargée des études polémologiques et
stratégiques intéressant l'Afrique en général et
l'Afrique centrale en particulier et de la coopération avec les pays
Africains9. La Division Reste du Monde est chargée des
études polémologiques générales et
stratégiques concernant les autres continents et de leurs
interférences sur la politique de défense du Cameroun, ainsi que
de la coopération militaire internationale en liaison avec les services
concernés du Ministère de la Défense10.
A la lecture des textes juridiques spécifiant dans les
détails les attributions du Sous-Chef Etudes Générales et
Relations Internationales et les charges assignées aux Divisions sous
son autorité, il transparaît parfaitement les rôles
classiques dévolus à l'Etat--Major à savoir la prospective
et les études polémologiques afin d'appuyer la prise de
décision du politique ou du commandement11.Toutefois,
l'application effective de ces textes connaît des limites dans la
réalité, en raison principalement des effectif relativement
restreints affectés aux services concernés.
En effet, notre séjour dans les services du Sous-Chef
Etudes Générales et Relations Internationales nous a permis de
constater que malgré les dispositions juridiques prévoyant des
chargés d'études et des chargés d'études assistants
(dont le nombre est par ailleurs indéterminé donc
illimité) dans les différentes Divisions, les bureaux demeurent
relativement vides. Un seul chargé d'étude est affecté
à la Division Reste du Monde, et un autre à la Division Afrique.
Au total, deux chargés d'études ont la charge de tout le service
aux Etudes Générales et Relations Internationales. La
conséquence en est l'absorption de ceux--ci à des tâches
administratives d'études des dossiers techniques à eux soumis par
la hiérarchie, d'où la relative vacance des études
prospectives. Dans la pratique quotidienne, l'effectivité des
9 Article 75 alinéa 2 du décret N°
2001/178/ du 25 Juillet 2001 portant organisation générale de la
Défense et des Etats-Majors centraux
10 Article 76 alinéa 2 op cit.
11 A propos de la définition et du rôle
général des états-majors, voir le grand II de ce chapitre
sur la redynamisation de la coopération
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études polémologiques générales et
stratégiques concernant l'Afrique et le reste du monde et leurs
conséquences éventuelles sur la défense camerounaise
paraît sérieusement remise en cause, en raison d'un personnel trop
restreint pour s'y consacrer vraiment. Ce qui sans doute pourrait expliquer une
visibilité limitée de la coopération militaire.
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