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La coopération militaire camerounaise: enjeux et fonctionnement

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par Hassan NJIFON NJOYA
Université de Yaoundé II - Soa - Master en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes 2010
  

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ABSTRACT

Military cooperation is a very important medium for development and technological transfer. Cameroon has military diplomatic links with a wide range of countries across the globe since independence like any other nation. Meanwhile, the defining mark of these relationships is that there has been a lack of joint military agreements, except those that have been signed with France. On the one hand, Cameroon has relationships in troops training and military equipments acquisition with countries from almost all continents. On the other hand, these relationships do not benefit from enough elaboration and regulations, at least similar to those with France. An insight of the functioning of military cooperation at the Ministry of Defence has revealed what seems to be the cause for this. In fact, the service of the Deputy Chief of Staff in charge of General Research and International Relations does not have enough staff to care for administrative duties and elaborate prospects efficiently. Besides, there is deficiency in military cooperation policy planning. As solutions to these problems, the reinforcement of the service of the Deputy Chief of Staff in charge of General Research and International Relations with more personnel, and the drafting of a strategic policy for military cooperation can relieve the situation. Moreover, the government should make efforts towards more formal relationships with its various partners overseas. Furthermore, more collaboration with higher specialized institutes in security studies and eventually the setting of a Research and Development unit within the Army would prove very useful to military cooperation and development at large.

INTRODUCTION GENERALE

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La coopération militaire dans un monde de plus en plus interdépendant constitue à l'ère de la mondialisation une nécessité incontournable dont les accords de coopération constituent un fondement tangible. Le Cameroun, qui, aujourd'hui célèbre le cinquantenaire de son indépendance et de sa Réunification n'est pas en reste dans le concert des nations. Il entretient comme tous les Etats souverains des relations de coopération militaire avec le monde extérieur depuis un demi siècle. Aussi, l'actualité du renouvellement des accords de coopération entre la France et les pays africains nous amène t-elle à nous y intéresser.

Coopérer, d'après le dictionnaire Larousse de la langue française édition 2003, revient à agir conjointement avec quelqu'un. Le terme coopération revêt deux sens. Au sens premier, il désigne l'action de coopérer. Au sens second la coopération désigne la politique d'échanges et d'actions conjointes dans les domaines économique, technique, financier, culturel, sportif ou de tout autre ordre, entre pays. L'adjectif militaire fait référence à toute chose ayant trait à l'armée et à la défense. La coopération militaire est donc la politique d'échanges et d'actions conjointes dans le domaine de la défense entre états. Elle peut prendre des formes technique, logistique ou informationnelle. Un accord de coopération militaire est un arrangement entre plusieurs pays proches par leurs idées ou leurs sentiments et désireux de collaborer dans le domaine militaire. Il peut être perçu comme un engagement d'alliance militaire, un regroupement d'intérêt politique ou économique, ou tout simplement un contrat convenu par l'accord de volontés1.

Au plan stratégique, la coopération militaire recouvre deux notions distinctes. La première est l'assistance militaire technique, théoriquement non liée politiquement, et qui ne préjuge pas d'accords complémentaires pouvant consacrer des options communes aux deux parties. Des actions de coopération ponctuelles peuvent d'autre part être décidées en dehors d'accords globaux. La deuxième notion est celle des accords de défense, qui créent entre les Etats concernés des liens très étroits. Plus qu'une alliance militaire, ils vont de pair avec une certaine harmonisation de la vie diplomatique et même généralement avec l'existence d'institutions politiques communes2.

1 Charles ZORGBIBE, Les alliances dans le système mondial. Paris, Presses Universitaires de France, Coll. « Perspectives internationales », 1983, 261 p. pp.67-70

2 www.arcanes-et-rouages-de-la-361.htm, consulté le 18 mai 2010.

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Pour plus de lumière, une alliance dans sa définition la plus simple est un accord qui unit des puissances dans un intérêt commun. Une alliance militaire peut également être définie comme la mise en commun des ressources militaires étatiques dans le but de contrer un ennemi ou d'assurer la défense de l'intégrité territoriale des membres qui la composent. Trois composantes essentielles caractérisent une alliance militaire : ses fondements, son rôle et sa fonction. Les fondements d'une alliance recoupent certes la question de la désignation d'un ennemi commun, mais peuvent également englober d'autres éléments à caractère idéologique, économique ou politique. La fonction principale d'une alliance militaire moderne est d'élaborer une doctrine stratégique d'emploi de la force, de concevoir et de planifier une structure de forces capable de répondre aux objectifs de la doctrine, et d'améliorer l'interopérabilité des forces par la standardisation des équipements et armements et des entraînements conjoints. Quant aux rôles d'une alliance, ils peuvent être multiples. Le premier, fondamental est d'assurer la sécurité de ses membres, mais d'autres rôles sont tout aussi naturels, tels la défense commune, le partage des fardeaux et des responsabilités, quelquefois une division du travail qui se traduit par une certaine spécialisation des forces, et l'élaboration de politiques communes destinées à adapter l'alliance aux besoins changeants de l'environnement international3.

Dans le cadre d'un stage professionnel destiné à nous faire acquérir des connaissances pratiques complémentaires aux enseignements théoriques reçus pendant deux années de formation au Centre de Recherche et d'Etudes Politiques et Stratégiques de L'Université de Yaoundé II, nous avons eu le privilège de séjourner au Ministère de la Défense. Ledit stage s'est déroulé du 25 février au 25 avril 2010 à l'Etat-Major des Armées et nous a permis d'observer la gestion de la coopération militaire camerounaise. Le Cameroun a signé avec la France deux types d'accords de coopération. : les accords d'assistance militaire technique et les accords de défense. Si les termes des accords d'assistance technique sont quelquefois connus, les accords de défense sont protégés par le sceau du secret. Notre attention se focalisera dans le cadre de cette étude, sur l'Assistance Militaire Technique.

De prime abord, deux observations s'imposent. La première est que le Cameroun coopère avec une multitude de pays à travers le monde depuis un demi siècle. La deuxième est que les relations de coopération militaire du Cameroun avec les pays étrangers sont restées essentiellement occasionnelles et informelles, tandis que celles avec la France sont les seules

3 Albert LEGAULT, « les alliances »; in Thierry de Montbrial et Jean Klein, Dictionnaire de stratégie, PUF, Paris, 2000, pp. 13-14.

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à avoir bénéficié d'une codification matérialisée par la signature d'accords de coopération. Ce qui n'est pas sans poser de problème. En effet, la coopération militaire camerounaise, semble manquer d'harmonie car constituée d'actes ponctuels, traitant les problèmes au cas par cas sans grande lisibilité apparente. D'où la question centrale que nous nous sommes posée. Alors que le Cameroun coopère depuis des décennies avec une multitude de pays à travers le monde, qu'est-ce qui expliquerait l'inexistence d'accords de coopération entre ce pays et les partenaires étrangers, à l'exception de la France ?

Pour répondre à cette question, trois pistes de réflexion s'offrent à nous. La première serait celle d'un choix stratégique délibéré de l'Etat camerounais. La deuxième piste serait celle d'une volonté politique inhibée par des lenteurs procédurales. La troisième piste, quant à elle, pourrait être celle des limites dans la planification stratégique de la coopération militaire. Le thème central de ce travail est donc la coopération militaire camerounaise : enjeux et fonctionnement. Les données utilisées pour la rédaction de ce rapport ont été recueillies de divers entretiens avec les responsables militaires et par la recherche documentaire. Quant à la méthode d'analyse, nous avons procédé par l'analyse documentaire en utilisant une méthode historique et comparative. Ainsi, nous sommes nous attelé à la description du lieu du stage dans la première partie, comportant la présentation du cadre du stage (chapitre 1), et le déroulement du stage (chapitre 2). Dans une deuxième partie portant sur la coopération militaire camerounaise et les accords de coopération, nous avons exploré la coopération militaire camerounaise (chapitre 3) d'une part, et nous avons analysé la gestion de la coopération militaire au Ministère de la Défense (chapitre 4), d'autre part.

DESCRIPTION DU STAGE

PREMIERE PARTIE

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La description du stage passé au Ministère de la Défense du 25 février au 25 avril 2010 portera essentiellement sur la présentation du cadre du stage (chapitre 1), et sur le déroulement du stage (chapitre2).

PRESENTATION DU CADRE DU STAGE

CHAPITRE 1 :

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La présentation du cadre du stage, portera sur le Ministère de la défense (I), tutelle d'accueil du stage, et sur l'Etat-Major des Armées (II), structure dans laquelle le stage a été effectué.

I- LE MINISTERE DE LA DEFENSE

Il est question ici de préciser l'encadrement juridique du ministère de la défense (A),

puis de procéder à sa présentation physique (B).

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