ABSTRACT
Military cooperation is a very important medium for
development and technological transfer. Cameroon has military diplomatic links
with a wide range of countries across the globe since independence like any
other nation. Meanwhile, the defining mark of these relationships is that there
has been a lack of joint military agreements, except those that have been
signed with France. On the one hand, Cameroon has relationships in troops
training and military equipments acquisition with countries from almost all
continents. On the other hand, these relationships do not benefit from enough
elaboration and regulations, at least similar to those with France. An insight
of the functioning of military cooperation at the Ministry of Defence has
revealed what seems to be the cause for this. In fact, the service of the
Deputy Chief of Staff in charge of General Research and International Relations
does not have enough staff to care for administrative duties and elaborate
prospects efficiently. Besides, there is deficiency in military cooperation
policy planning. As solutions to these problems, the reinforcement of the
service of the Deputy Chief of Staff in charge of General Research and
International Relations with more personnel, and the drafting of a strategic
policy for military cooperation can relieve the situation. Moreover, the
government should make efforts towards more formal relationships with its
various partners overseas. Furthermore, more collaboration with higher
specialized institutes in security studies and eventually the setting of a
Research and Development unit within the Army would prove very useful to
military cooperation and development at large.
INTRODUCTION GENERALE
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La coopération militaire dans un monde de plus en plus
interdépendant constitue à l'ère de la mondialisation une
nécessité incontournable dont les accords de coopération
constituent un fondement tangible. Le Cameroun, qui, aujourd'hui
célèbre le cinquantenaire de son indépendance et de sa
Réunification n'est pas en reste dans le concert des nations. Il
entretient comme tous les Etats souverains des relations de coopération
militaire avec le monde extérieur depuis un demi siècle. Aussi,
l'actualité du renouvellement des accords de coopération entre la
France et les pays africains nous amène t-elle à nous y
intéresser.
Coopérer, d'après le dictionnaire Larousse de la
langue française édition 2003, revient à agir
conjointement avec quelqu'un. Le terme coopération revêt deux
sens. Au sens premier, il désigne l'action de coopérer. Au sens
second la coopération désigne la politique d'échanges et
d'actions conjointes dans les domaines économique, technique, financier,
culturel, sportif ou de tout autre ordre, entre pays. L'adjectif militaire fait
référence à toute chose ayant trait à
l'armée et à la défense. La coopération militaire
est donc la politique d'échanges et d'actions conjointes dans le domaine
de la défense entre états. Elle peut prendre des formes
technique, logistique ou informationnelle. Un accord de coopération
militaire est un arrangement entre plusieurs pays proches par leurs
idées ou leurs sentiments et désireux de collaborer dans le
domaine militaire. Il peut être perçu comme un engagement
d'alliance militaire, un regroupement d'intérêt politique ou
économique, ou tout simplement un contrat convenu par l'accord de
volontés1.
Au plan stratégique, la coopération militaire
recouvre deux notions distinctes. La première est l'assistance militaire
technique, théoriquement non liée politiquement, et qui ne
préjuge pas d'accords complémentaires pouvant consacrer des
options communes aux deux parties. Des actions de coopération
ponctuelles peuvent d'autre part être décidées en dehors
d'accords globaux. La deuxième notion est celle des accords de
défense, qui créent entre les Etats concernés des liens
très étroits. Plus qu'une alliance militaire, ils vont de pair
avec une certaine harmonisation de la vie diplomatique et même
généralement avec l'existence d'institutions politiques
communes2.
1 Charles ZORGBIBE, Les alliances dans le
système mondial. Paris, Presses Universitaires de France, Coll.
« Perspectives internationales », 1983, 261 p. pp.67-70
2 www.arcanes-et-rouages-de-la-361.htm,
consulté le 18 mai 2010.
12
Pour plus de lumière, une alliance dans sa
définition la plus simple est un accord qui unit des puissances dans un
intérêt commun. Une alliance militaire peut également
être définie comme la mise en commun des ressources militaires
étatiques dans le but de contrer un ennemi ou d'assurer la
défense de l'intégrité territoriale des membres qui la
composent. Trois composantes essentielles caractérisent une alliance
militaire : ses fondements, son rôle et sa fonction. Les fondements d'une
alliance recoupent certes la question de la désignation d'un ennemi
commun, mais peuvent également englober d'autres éléments
à caractère idéologique, économique ou politique.
La fonction principale d'une alliance militaire moderne est d'élaborer
une doctrine stratégique d'emploi de la force, de concevoir et de
planifier une structure de forces capable de répondre aux objectifs de
la doctrine, et d'améliorer l'interopérabilité des forces
par la standardisation des équipements et armements et des
entraînements conjoints. Quant aux rôles d'une alliance, ils
peuvent être multiples. Le premier, fondamental est d'assurer la
sécurité de ses membres, mais d'autres rôles sont tout
aussi naturels, tels la défense commune, le partage des fardeaux et des
responsabilités, quelquefois une division du travail qui se traduit par
une certaine spécialisation des forces, et l'élaboration de
politiques communes destinées à adapter l'alliance aux besoins
changeants de l'environnement international3.
Dans le cadre d'un stage professionnel destiné à
nous faire acquérir des connaissances pratiques complémentaires
aux enseignements théoriques reçus pendant deux années de
formation au Centre de Recherche et d'Etudes Politiques et Stratégiques
de L'Université de Yaoundé II, nous avons eu le privilège
de séjourner au Ministère de la Défense. Ledit stage s'est
déroulé du 25 février au 25 avril 2010 à
l'Etat-Major des Armées et nous a permis d'observer la gestion de la
coopération militaire camerounaise. Le Cameroun a signé avec la
France deux types d'accords de coopération. : les accords d'assistance
militaire technique et les accords de défense. Si les termes des accords
d'assistance technique sont quelquefois connus, les accords de défense
sont protégés par le sceau du secret. Notre attention se
focalisera dans le cadre de cette étude, sur l'Assistance Militaire
Technique.
De prime abord, deux observations s'imposent. La
première est que le Cameroun coopère avec une multitude de pays
à travers le monde depuis un demi siècle. La deuxième est
que les relations de coopération militaire du Cameroun avec les pays
étrangers sont restées essentiellement occasionnelles et
informelles, tandis que celles avec la France sont les seules
3 Albert LEGAULT, « les alliances
»; in Thierry de Montbrial et Jean Klein, Dictionnaire de
stratégie, PUF, Paris, 2000, pp. 13-14.
13
à avoir bénéficié d'une
codification matérialisée par la signature d'accords de
coopération. Ce qui n'est pas sans poser de problème. En effet,
la coopération militaire camerounaise, semble manquer d'harmonie car
constituée d'actes ponctuels, traitant les problèmes au cas par
cas sans grande lisibilité apparente. D'où la question centrale
que nous nous sommes posée. Alors que le Cameroun coopère depuis
des décennies avec une multitude de pays à travers le monde,
qu'est-ce qui expliquerait l'inexistence d'accords de coopération entre
ce pays et les partenaires étrangers, à l'exception de la France
?
Pour répondre à cette question, trois pistes de
réflexion s'offrent à nous. La première serait celle d'un
choix stratégique délibéré de l'Etat camerounais.
La deuxième piste serait celle d'une volonté politique
inhibée par des lenteurs procédurales. La troisième piste,
quant à elle, pourrait être celle des limites dans la
planification stratégique de la coopération militaire. Le
thème central de ce travail est donc la coopération militaire
camerounaise : enjeux et fonctionnement. Les données utilisées
pour la rédaction de ce rapport ont été recueillies de
divers entretiens avec les responsables militaires et par la recherche
documentaire. Quant à la méthode d'analyse, nous avons
procédé par l'analyse documentaire en utilisant une
méthode historique et comparative. Ainsi, nous sommes nous attelé
à la description du lieu du stage dans la première partie,
comportant la présentation du cadre du stage (chapitre 1), et le
déroulement du stage (chapitre 2). Dans une deuxième partie
portant sur la coopération militaire camerounaise et les accords de
coopération, nous avons exploré la coopération militaire
camerounaise (chapitre 3) d'une part, et nous avons analysé la gestion
de la coopération militaire au Ministère de la Défense
(chapitre 4), d'autre part.
DESCRIPTION DU STAGE
PREMIERE PARTIE
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La description du stage passé au Ministère de la
Défense du 25 février au 25 avril 2010 portera essentiellement
sur la présentation du cadre du stage (chapitre 1), et
sur le déroulement du stage (chapitre2).
PRESENTATION DU CADRE DU STAGE
CHAPITRE 1 :
15
La présentation du cadre du stage, portera sur le
Ministère de la défense (I), tutelle d'accueil
du stage, et sur l'Etat-Major des Armées (II),
structure dans laquelle le stage a été effectué.
I- LE MINISTERE DE LA DEFENSE
Il est question ici de préciser l'encadrement juridique du
ministère de la défense (A),
puis de procéder à sa présentation physique
(B).
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