LXXXIV. IV-1-6.
Médecineaprès la déforestation
De plus en plus, la pharmacopée Nkola/Ngyélifait
face à des sérieuses difficultés liées à la
déforestation. Le domaine végétal qui était la base
des produits de cette pharmacopée est devenu très pauvre parce
que la forêt est progressivement vidée de ses ressources. La
rareté des arbres médicinaux, la disparition et
l'éloignement de certains animaux et oiseaux causent d'énormes
problèmes à la médecine Nkola/Ngyéli. De nos jours,
les pratiques de cette médecine ont considérablement
changé à cause de la forêt devenue très pauvre. Cet
état de chose fait perdre les lettres de noblesse à cette
médecine. Certaines séances de traitement qui se
déroulaient exclusivement en plein forêt sont de plus en plus
déportées vers les résidences aux abords des routes.
De plus en plus, la médecine occidentale entrent
progressivement dans les moeurs des Nkola/Ngyéli pour certains cas de
maladie vue la perte de puissance de leur médecine.
LXXXV. IV-1-7. Maladie avant la
déforestation
Lorsqu'on aborde le phénomène de la santé
et de la maladie par le biais de l'ethnomédecine, en empruntant donc le
chemin de la culture, on s'attend à s'éloigner du biologique pour
entrer dans la sphère du symbolique. La santé, c'est la situation
dans laquelle l'organisme réagit par une adaptation tout en
préservant son intégrité individuelle. La santé est
un état physique et mental relativement exempt de gêne et de
souffrance qui permet à l'individu considéré de
fonctionner aussi efficacement que possible dans son milieu. La santé,
c'est un état qui permet à celui qui en jouit de se consacrer
pleinement à son ou à ses projets et qui met toujours enjeu des
forces socio-culturelles, non inscrites dans le code génétique.
L'absence de cet équilibre se traduit alors par la maladie.
Lamaladie est une construction culturelle qui détermine
la frontière entre le normal et le pathologique, et exemple de
réification objectivant universelle, elle devient relative à un
référentiel et s'analyse en ressenti pathologique, individuel et
groupal. LONTSI D, cité par MBONJI, E (2009) affirme : le mot
maladie, doit se lire «le mal a dit» c'est-à-dire ce que
le mal nous a dit, nous invite à écouter la maladie ; la
maladie est un langage à décrypter par le malade et l'entourage,
un discours faisant ses à l'intérieur et à
l'extérieur du patient, par rapport à son réseau de
relation.
Pour les Nkola/Ngyéli, la maladie était
perçue comme un problème physique et psychologique qui surgit
suite à la fatigue de l'organisme physique et surtout au non-respect de
certaines normes et interdit prescrits pas leur culture. Elle allait
au-delà des apparences biologiques et du psychique pour intégrer
l'aspect mystique. Chez eux, la maladie se vivait en différentes
catégories. Les simples cas de maladie pathologique, psychiques et les
maladies d'ordre mystique qui ont un statut particulier car liés
à la compréhension des sorciers et autres initiés. Les
maladies étaient plus considérées sous l'ordre mystique
que de dysfonctionnement de l'organisme dû à un problème.
Les guérisseurs sorciers étaient convoqués pour redonner
la santé au sujet malade. Aucun cas de maladie n'était
traité dans les hôpitaux qui d'ailleurs existaient moins.
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