XXXIII. II-9.
Limites de la littérature disponible et originalité du
travail
Ce chapitre portait sur la revue
de littérature déployée dans le cadre notre recherche. Les
concepts suivants ont été analysés :
l'écologie, l'environnement, les Nkola/Ngyéli et le
développement. Il fait ressortir une littérature importante et
riche. Celle-ci laisse apparaitre que l'écologie et l'environnement sont
deux éléments complémentaires qui définissent et
garantissent la survie de l'humanité si leurs gestions obéissent
aux normes et principes d'éthique pouvant satisfaire les besoins des
générations du futur.
Par ailleurs, au-delà de toutes les informations que
nous avons collectées sur les Nkola/Ngyéli, l'état
vieillissant de ces données et leur non actualisation au niveau de leur
recensement, laisse apparaitre un flou sur l'effectif crédible de la
population Pygmée en Afrique en général, au Cameroun, et
à Lolodorf en particulier.
Les données glanées sont
essentiellement descriptives et revêt un aspect purement clinique.
Cependant, il revient de constater qu'un accent particulier n'a pas
été porté sur leur délimitation à une
socioculture donnée. Compte tenu de ces manquements et conscient de ces
limites, nous avons trouvé judicieux d'exprimer l'originalité de
notre travail dans un cadre purement anthropologique c'est-à-dire
socioculturel dans la mesure où nous allons traiter la question de
l'écologie, de l'environnement, et du développement dans un
rapport direct à la culture desNkola/Ngyéli de Lolodorf.
CHAPITRE III :
Ce chapitre se propose de faire l'ethnographie de la
déforestation chez les Nkola/Ngyéli de Lolodorf. En effet, il
nous invite à présenter l'évolution de la
déforestation au Cameroun et le cadre juridique sur le lequel il se
fonde. Il fait ressortir sa fonction, son évolution, les textes, les
lois les arrêtés et les décrets qui
légifèrent ce phénomène.Par ailleurs, seront aussi
développés, l'avènement de la déforestation
à Lolodorf sur les aspects légaux, la machine institutionnelle
qui intervient, les acteurs sur le terrain, les technologies mobilisées,
les superficies couvertes, les espaces exploitées et les usages faits
des produits exploités.
XXXIV. III-1.
ORIGINE ET EVOLUTION DE LA DEFORESTATION AU CAMEROUN
L'exploitation forestière à des fins
commerciales a débuté pendant la période coloniale, dans
les années 1880, et a pris de l'ampleur après les années
1920. Depuis l'accession du pays à l'indépendance en 1960,
l'interaction entre les sociétés commerciales d'exploitation
forestière et les fonctionnaires de l'État, dans le cadre d'un
fonctionnement clientéliste, a déterminé le rôle des
forêts dans l'économie nationale.
La coupe du bois au Cameroun est en plein développement
depuis la fin des années 1960. Le premier stimulant important date des
années 1970, quand le réseau ferroviaire a été
prolongé jusqu'à l'est du Cameroun. Des forêts
équatoriales impénétrablessont ainsi devenues accessibles
et les coûts des transports se sont considérablement
réduits. C'est à cette période que denombreuses
entreprises européennes ont étendu leurs activités ou ont
quitté les zones déboisées d'Afrique de l'Ouest pour venir
au Cameroun. Depuis 1980, le bois constitue la deuxième source de
recettes d'exportation du Cameroun après le pétrole, avec environ
25 % des rentrées de devises du pays, surpassant de loin toutes les
autres matières premières agricoles.
Cependant, un code forestier avait été
promulgué en 1982 afin d'assurer l'exercice de l'exploitation
forestière dans le territoire national. Mais, celui-ci n'était
plus adapté aux nouveaux enjeux économiques, sociaux et
environnementaux du début des années 1990. Les mêmes
règles s'appliquaient indistinctement à toutes les zones
forestières, sans tenir compte des intérêts
spécifiques des communautés riveraines, des populations
autochtones, de l'Etat ou de l'industrie. Les droits des populations locales,
en particulier, se résumaient strictement aux seuls termes de «
droits d'usage ». Le Code ne comportait aucune disposition imposant une
gestion durable des forêts et les conventions d'attribution de titres
à court terme (d'une durée maximale de cinq ans) encourageaient
l'exploitation rapide. La fiscalité forestière était
fondée sur les taxes à l'exportation. La possibilité
d'utiliser la fiscalité pour encourager les pratiques de gestion durable
était totalement ignorée.
C'est donc dans cette optique que des mesures seront prises
pour concilier les enjeux économiqueset l'impact écologique et
social en vue de la lutte contre la pauvreté. A cet effet, le Cameroun
a révisé son code forestier et a par la suite adopté une
nouvelle politique visant à exploiter durablement les forêts et
impliquer les communautés locales. Cette initiative le place parmi les
pays qui témoignent d'une forte volonté autant dans l'intention
que dans l'agir, pour une gestion durable des ressources naturelles, de la
conservation de la biodiversité et pour l'amélioration des
conditions de vie de leurs populations. Mais si ce processus est porteur
d'espoir pour certains, il crée des soucis à d'autres à
cause des difficultés liées à l'avenir de certaines
communautés vulnérables et marginalisées.
Pour que le secteur forestier camerounais évolue et
contribue à la relance de l'économie, il fallait en modifier
significativement le cadre législatif et réglementaire. C'est
ainsi que le gouvernement a défini en 1993 pour sa politique
forestière des orientations claires et à long terme.
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