Y. I-2-3. Aspects administratifs
Cette partie est uniquement consacrée à
l'organisation administrative décentralisée et aux chefferies
traditionnelles de notre zone d'étude.
Lolodorf a longtemps été une unité
administrative. Les Allemands furent d'abord les tous premiers à assurer
l'administration à Lolodorf. Des Autorités des colonies
françaises après la première guerre mondiale aux
administrateurs civils camerounais, cette circonscription a déjà
connu au total 90 Chefs de Terres.
Lolodorf compte 28 villages regroupés en chefferies de
troisième degré divisés en 03 groupements de 2e
degré correspondant aux quatre grands groupes ethniques que sont les
Ewondo, les Fang-Boulou, les Mbvumbo et les Nkola/Ngyéli. A ces ethnies
s'ajoutent 23 hameaux Nkola/Ngyéli dispersés essentiellement dans
les villages Bikui, Bingambo, Mbango, Mbikiliki, Mill, Ngovayang, Ngoyang,
Nkouambpoer I et II. On y trouve aussi des communautés originaires de
l'Ouest du Nord, du Nord-Ouest et quelques occidentaux.
Toutes ces ethnies entretiennent des relations fraternelles et
collaborent pacifiquement sauf quelques guerres froides constatées
pendant les périodes électorales.
Lolodorf en tant que chef-lieu d'arrondissement a une
sous-préfecture, un Commissariat spécial, un Commissariat de
sécurité publique et une Brigade de gendarmerie. Ces
unités administratives concourent à la gestion des affaires
courantes, à la mise en application des prérogatives
étatiques prônées par l'administration centrale et au
rayonnement de l'ordre social et politique.
Toutefois, une délégation d'arrondissement en
charge des questions forestières essaie tant bien que mal, de
réguler l'exploitation forestière qui bat son plein. En outre
l'on trouve également plusieurs autres services publics auxquels les
objectifs s'inscrivent dans les cahiers de charge définis par
l'administration centrale. Cependant, la Commune d'arrondissement qui
reçoit de l'Etat, le transfert des compétences
particulières et les moyens appropriés, est un vrai outil de
développement local auquel l'objectif majeur est de promouvoir une
amélioration des conditions de vie des communautés dans une
approche participative et durable.
Z. I-2-3-1. Education
Il s'agit principalement de présenter le volet
éducatif de notre zone de recherche
Le secteur éducatif à Lolodorf est
considérable en infrastructure mais reste moins impressionnant en
ressources humaines et matériels didactiques. Les enseignants de
formation en si peu nombre, dotés de la science pédagogique ont
du mal à assurer l'éducation et l'encadrement des
élèves. Les dirigeants de ces établissements se trouvent
dans l'obligation de recruter des vacataires d'une compétence parfois
incertaine. Le niveau des élèves et les résultats lors des
examens officiels ne peuvent que témoigner de cet état de chose.
Par ailleurs, on note l'existence des collèges d'enseignement secondaire
que l'on pourrait qualifier de fictif car n'ayant jamais fonctionné
depuis leur création.
Il revient ici noter que la distribution des centres de
formation et autre institution d'éducation serait devenue l'apanage des
hommes influents et autres grands politiciens qui très souvent sans
s'imprégner des réalités socioculturelles d'une
localité décident d'allouer une institution de formation;
d'où les multiples difficultés auxquelles ces institutions font
face par rapport à leur fonctionnement et aux effectifs qui chaque
année tendent vers une régression inquiétante dans les
villages en proie à l'exode rurale. Par ailleurs le problème de
la gratuité des frais scolaires au niveau de l'enseignement primaire
public décrété par le Président de la
république, demeure dans un flou dans la mesure où les frais
exigés par les associations des parents d'élèves vont
grandissant chaque année.
Toutefois, le phénomène de la pauvreté
observé à Lolodorf, et l'exode rural des jeunes entraînent
la déperdition scolaire et par conséquent est un réel
obstacle à la pérennisation de la classe intellectuelle dans
cette localité. Certains parents aussi insoucieux du devenir de leurs
enfants, tendent à abandonner ceux-ci à leur propre sort,
d'où la prolifération des déviances telles que la
consommation de l'alcool frelatés vendus dans les sachets, de la drogue
et la violence qui est devenue leur seul moyen de résolution des
conflits.
Pour l'éducation des enfants Nkola/Ngyéli,
l'école de Ngoyang offre avec l'appui d'une ONG, les moyens
nécessaires pour ce travail. Ainsi, on peut trouver plusieurs enfants
Nkola/Ngyéli de Lolodorf dans cet internat.
Cependant, les écoles d'enseignement primaire de Mill,
de Nkouambpoer II, de Ngoyang, de Ngovayang qui éduquent les enfants
Nkola/Ngyéli, font face au phénomène de déperdition
scolaire. Ce phénomène est un indicateur inquiétant
à l'émancipation intellectuelle des jeunes Nkola/Ngyéli.
La répartition par genre fait mention de plus de garçons que des
filles dans les salles de classe. Les filles disparaissent
généralement pendant la saison de cueillette. Par contre à
ce moment, les pères ne sont pas très proches de leur fils. Ils
préfèrent se faire accompagner par leurs épouses pour
mener leurs activités cynégétiques.
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