U. I-2-2-4-1.La culture Mbvumbo et ses rapports à la
forêt
Il s'agit de faire une présentation sommaire de
quelques éléments de la culture Mbvumbo et aussi de ressortir son
utilisation et ses rapports à la forêt.
C'est une société patrilinéaire
caractériséepar le principe gouvernant la transmission de la
consanguinité par le père. Le lien tracé par la
parenté est avant tout social. Cette société est
composée des clans (groupe de descendants de plusieurs lignages et au
sein duquel tous les membres se disent apparentés à partir d'un
ancêtre unique souvent mythique), des lignages (groupe de descendants
dont les membres peuvent définir leurs liens de parenté à
partir d'un ancêtre commun).
LesMbvumbo partagent comme plusieurs Bantu, les modes de vie
similaires fondés sur l'organisation de la société
traditionnelle, caractérisée par le regroupement en clan, en
lignage et en famille dans les villages. Les structures sociales
traditionnelles reposent essentiellement sur le système de
parenté et les classes d'âge.Les principales structures claniques
reposent surl'autorité d'un chef assisté des notables
chargés d'assurer la cohésion sociale et le bien-être des
personnes. La famille est la plus petite cellule du clan. Elle englobe outre le
père, la mère et les enfants, les grands parents, les
arrières grands parents et parfois des personnes n'ayant aucun lien de
consanguinité avec les membres de cette famille. Chacun dans ce groupe a
un rôle bien déterminé qui lui confère un statut au
sein de son groupe d'appartenance.
Certains clans ont des noms totémiques
accompagnés de symboles. Chez les Samal par exemple il est interdit de
consommer la panthère parce qu'un mythe révèle qu'une
fille Samal aurait accouché d'une panthère. Chez les Nti leurs
filles respectent l'interdit sur la consommation du rat. La règle de
l'exogamie qui dispose qu'on ne se marie pas à l'intérieur de son
clan, la responsabilité collective et surtout la nomenclature
classificatoire sont autant d'éléments qui harmonisent la
structure sociale chez les Mbvumbo. Il est aussi observé quelques cas de
lévirat et de sororat.L'inceste, relation sexuelle prohibée entre
individus apparentés à un degré qui interdit leur union ou
appartenant à un groupe à l'intérieur duquel toute
relation sexuelle ou tout mariage est fortement déconseillé et
condamné. De nos jours la polygynieofficielle est de moins en moins
pratiquée.L'un des éléments fondamentaux du système
de parenté chez les Mbvumbo est la relation ego-oncle utérin.Les
Mbvumbo sont repartis en plusieurs clans. Mais les plus importants
numériquement sont les Biwandi et les Nti.
Sur le plan alimentaire, le plat traditionnel des Mbvumbo est
le BikuandébiiNdhuahnàsuassàtsir, une
sauce des amandes mélangée aux bananes plantain avec une viande
boucanée.
Le N'zongBidéequi a toujours été
la danse par excellence des Mbvumbo est entrain de céder place aux
rythmes musicaux actuels.En bref comme plusieurs ethnies Bantu, les Mbvumbo
partagent certains aspects socioculturels avec certaines différences.
En ce qui concerne les croyances, les Mbvumbo
représentent la création du monde par un dieu surnaturelle
appelé Nkùmbur (créateur des
hommes). Génie créateur cet être
surnaturel aurait créé à sa volonté le monde et
tout ce qui le peuple. En dehors de la considération
réservée aux défunts, les pratiques du fétichisme
pour les cas de maladie et de sorcellerie, l'aspect religieux actuel semble
s'arrimer aux églises modernes. Cependant les Mbvumbo auraient
récusé la volonté des missionnaires américains qui
imposaient une évangélisation en langue Boulou depuis les
années 1900. Ils se seraient révolté et auraient
tourné le dos à la mission presbytérienne
américaine. Suite à ces éclats de voix, la
Société des Nations a donné droit aux Mbvumbo d'adorer
Dieu en leur langue, d'où la création de l'église
culturelle Mbvumbo en 1934 qui est devenue Eglise Protestante Africaine.
Sur le plan de l'occupation et de l'exploitation de
l'environnement, la forêt est d'abord pour eux une source de vie. Les
activités sont basées sur l'agriculture itinérante sur
brûlis, la pêche, la chasse mais également pour la
pharmacopée et plusieurs rites d'initiation. Mais suite à la
dégradation du tissu socioculturel et politique, les Mbvumbo sont
activement entrés dans l'exploitation anarchique et illégale de
la forêt.
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