T. I-2-2-4. Les Mbvumbo
Les connaissances sur le peuplement Mbvumbo restent encore
scientifiquement moins éclairées. Il s'agit d'un grand ensemble
ethnique appelé Kwassio « Collecteurs
d'ivoire », composé des Mbvumbo, des Mabi, des Bissio et des
Makinà. Les premiers sont localisés au Cameroun et principalement
dans le département de l'Océan surtout vers sa partie Nord. Les
Mabi occupent la zone côtière de L'océan atlantique. Les
Bissio sont présents en Guinée Equatoriale et les Makinà
au Sud du Gabon. Les Mabi/Mbvumbo seraient partis d'Egypte en passant par le
Soudan, l'Ethiopie en Afrique orientale. Ce parcours migratoire se
vérifie en ce sens qu'on retrouve au Rwanda et au Burundi des peuples
qui ont le même parlé que les Mabi/Mbvumbo. Ensuite, ils sont
arrivés dans la zone des grands lacs pour atteindre plus tard le sud de
la république centrafricaine, le Congo, le Gabon et la Guinée
Equatoriale.
Selon BOUH MA SITNA (2003), L'histoire migratoire des
Mbvumbo est divisée en deux grands itinéraires. Le premier axe
prend son point de départ à Massamena. Les Mbvumbo seraient
venues de Somalomo, localité située entre Zoetélé
et Massamena. Ils ont ensuite bifurqué par Ngoulémakong qui est
le territoire des Béné. Ils passèrent un certain temps et
le pacte de non-agression signé avec les Béné viendrait
de cette époque. Une autre branche des Mbvumbo serait venue de Djoum et
aurait remonté vers le village du grand chef Pygmée Lima. Cette
branche a marqué un temps d'arrêt à cet
endroit(...)Un jour les Boulou déferlent le village de Lima et
s'inquiétèrent de la présence des Mbvumbo sur ces lieux.
Les Mbvumboleur auraient expliqué l'objet de leur présence et
ceux-ci intimèrent l'ordre aux Mbvumbo de vider les lieux dans les plus
brefs délais. Lorsque les Boulou revinrent plus tard pour faire la
guerre aux Mbvumbo, ils trouvèrent que ceux-ci avaient vidé les
lieux. A la question de savoir où étaient passés les
Mbvumbo, le Chef Pygmée Lima répondit qu'ils avaient simplement
quitté le camp. L'histoire prétend que c'est suite à cette
conversation que serait venu le nom Mékuk. Ce sont les Boulou
nouvellement installées qui donnèrent ce nom à ceux qui
venaient de fuir la guerre. Cette expression générique est encore
de nos jours utilisée par les Béné, les Boulou les Ewondo
voire même les Fang pour désigner les Mabi et les Mbvumbo. Fuyant
l'agresseur Boulou, les Mbvumbo sont allés du côté de
Ngoulémakong ; de là, ils sont descendus en biaisant par
Ebolowa pour se retrouver à Lolodorf en passant par Koumbizik. A partir
de cette base, plusieurs clans ont pris diverses directions. Certains d'entre
eux se sont installés à Lolodorf d'autres ont voulu
continué jusqu'à la cote à la recherche du sel. D'autres
se sont installés à Bikalla et à Bidjouka et durent faire
face à l'hostilité des Bakoko et des Bassa qui s'y étaient
premièrement installés dans cette localité. On y trouve
encore de nos jours des appellations bassa telle que Ngompbass à
Bikalla.
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