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Les relations internationales âpres la guerre froide: analyses et perspectives

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par Merveil Ilonga leka bilimba
Université pédagogique nationale - Licence 2011
  

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§5. Une action renforcée

L'action de l'ONU doit être formée du triptyque développement durable / prévention / culture de paix, lequel doit être inséré dans une conception élargie de la sécurité internationale et dans une vision à long terme. Comme l'a dit Boutros Boutros-Ghali, l'ONU doit développer "une action préventive afin de mieux maîtriser le présent, et une action prospective afin de mieux assumer l'avenir."

Le développement est l'élément le plus indispensable pour assurer une paix durable; c'est " la tâche la plus importante à laquelle l'humanité doit faire face aujourd'hui ". Ce développement doit être avant tout centré sur l'homme. Il doit aussi respecter son environnement, et être reconnu comme un droit fondamental de la personne humaine.

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Aussi doit-il aujourd'hui bénéficier d'une plus large compréhension intellectuelle, d'un engagement moral plus profond, et de mesures politiques plus efficaces. Les gouvernements des pays les plus riches sont d'ailleurs en train de constater que le "tout économique" n'est pas la solution et qu'un effort doit être fait en direction des pays les plus pauvres, ainsi d'ailleurs que des régions et des catégories sociales les plus pauvres à l'intérieur même des pays industrialisés).

C'est ce qui est ressorti du Sommet du G7 à Lyon qui a exprimé la volonté d'établir un "partenariat mondial pour le développement" entre les pays en développement, les pays développés et les institutions multilatérales qui ayant pour objectif principal le développement durable et la réduction de la pauvreté, et devant être fondé sur un esprit de solidarité, car "la paix chez soi (...) implique la paix au dehors et la coopération entre les nations".

Au cours de ce sommet, les pays du G7 ont également souhaité une réduction de la dette multilatérale des pays les plus pauvres. Mais beaucoup reste à faire pour amener les pays industrialisés à consacrer 0,7% de leur PNB à l'aide au développement, alors même que cette part ne cesse de diminuer depuis plusieurs années. Il faut pourtant rappeler avec force qu'une économie développée offre davantage de bénéfices en matière de partenariat, de commerce et de stabilité économique (et donc politique) qu'une économie en voie de développement. L'aide publique au développement ne peut être complètement remplacée par l'aide ou les investissements privés qui exigent de plus grandes garanties et sont par conséquent trop sélectifs.

D'autre part, le développement ne se réduit pas à une meilleure compétitivité économique et technologique, mais signifie également et surtout un meilleur bien-être des populations, c'est-à-dire de meilleures conditions de vie, une meilleure éducation, de meilleures conditions sanitaires et un plus grand respect de l'environnement.

C'est ainsi que le système des Nations Unies doit mettre au point une stratégie cohérente de développement pour une meilleure coordination entre ses institutions et entre celle-ci et les Etats et les acteurs sur le terrain (ONG, associations, organisations régionales) pour favoriser un meilleur aboutissement des projets.

En effet, " le développement durable a pour préalable un partenariat solide entre les pouvoirs publics et la société civile ". Ces projets doivent avant tout tenir compte des aspirations des populations locales et les aider à se prendre en charge et, ainsi, à favoriser l'émergence d'une société civile.

Le problème de l'information est crucial pour l'ONU, parce que l'information est à la base de toute action et que l'analyse des données

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En même temps, il faut pouvoir apporter à ces populations tout ce qui, en matière d'avancée technologique, peut leur être utile, être bénéfique à un développement qui intègre les contraintes liées à l'environnement (par exemple les problèmes de l'eau, de la désertification, de la fertilisation des sols et de l'urbanisation).

Les pays du Nord doivent donc partager leur progrès technologique, leur expérience et leur "expertise", ce qui, par ailleurs, pourra, peut-être, limiter la fuite des cerveaux des ressortissants du Sud.

En bref, il est primordial que les pays riches aident les pays pauvres à développer leur propre potentiel économique, technologique et humain. Ainsi, comme le dit Jean-Paul Marthoz, "le monde a moins besoin d'ingérence humanitaire que de partage planétaire".

Le deuxième pilier de l'action de l'ONU doit être la prévention des crises et des conflits. Ainsi que le souligne Gérard Fuchs, "la première forme de l'action doit être la prévention". L'action en faveur du développement y participe déjà en grande partie.

La diplomatie préventive (qui s'exerce notamment par l'envoi préventif de "Casques bleus" comme cela s'est fait dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, des missions d'établissement des faits, de bons offices ou de médiation) n'en est qu'un aspect ou qu'un ensemble de méthodes.

Mais toutes deux s'inscrivent dans une conception élargie de la sécurité internationale. Comme l'a dit l'ancien Secrétaire général de l'ONU, "nous ne pourrons véritablement prévenir les nouveaux conflits qui apparaissent de toutes parts sur la scène internationale que si nous avons une conception plus large et plus globale de la notion même de sécurité."

En effet, la prévention ne se limite pas à la maîtrise des armements, au règlement pacifique des différends, au désarmement (notamment l'élimination de l'emploi, voire de la fabrication, des mines antipersonnel), mais concerne aussi la "sécurité économique", la "sécurité sociale", la "sécurité culturelle".

La prévention est aussi et surtout liée à la détention et à l'analyse d'une information indépendante et interdisciplinaire, et à un changement radical dans la manière de régler les événements, les crises, les problèmes. Il faut d'une part privilégier le long terme vis-à-vis de l'urgence et, d'autre part, retrouver " la capacité de répondre aux alertes " et apprendre à " investir dans l'intangible ".

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conditionne le traitement de celles-ci. L'information doit être non seulement indépendante, mais aussi précise que possible, détaillée, non parcellaire ou fragmentée entre différents services, et constamment actualisée.

L'ONU ne peut se contenter d'avoir à sa disposition les données officielles de tel ou tel pays, au risque d'arriver parfois à des conclusions hâtives ou erronées. Elle doit susciter une analyse qui prenne en compte toutes les données d'un problème, en détecte les racines profondes, et évite tout stéréotype, jugement de valeur ou ethnocentrisme.

Ceci est fondamental si l'on veut garantir l'objectivité de l'Organisation, développer sa fonction d'expertise, et donner l'élan décisif à la création d'un système d'alerte avancée ("early-warning system").

Le récolte d'informations diverses auprès de multiples sources et par des missions sur le terrain permet d'appréhender des situations souvent complexes, de comprendre les sociétés et ainsi d'agir avant qu'un conflit n'éclate. Par ailleurs, cette méthode de proximité renforcerait en même temps le sentiment de sécurité des populations en question et la crédibilité du travail des institutions onusiennes plus proches des préoccupations et de l'histoire de ces populations. Dans ce travail de récolte d'information, l'ONU doit, tout en tenant compte de l'avis des Etats, ne pas être soumise à leur influence.

Cette action de prévention s'effectue sur le long terme, par anticipation; elle n'est jamais achevée, doit être constamment évaluée, et se doit d'être innovante. Elle doit à la fois "concilier les valeurs universelles et le respect des particularismes"207, et promouvoir l'idée de progrès tout en combinant tradition et modernité.

Si la prévention est le deuxième volet de la construction de la paix, la promotion d'une "culture de paix" en est le troisième. Elle est en outre le moyen le plus efficace de s'attaquer à la "culture de violence" ambiante, car elle touche aux comportements, aux idées reçues, au manque de communication, à l'intolérance. Contrer la "culture de violence", c'est rendre illégitime les rapports de force, l'utilisation de la force pour régler les différends et les comportements violents.

Au contraire, la "culture de paix", c'est la gestion non-violente des crises et des conflits, c'est la mise en place de procédures démocratiques et de respect des droits fondamentaux de la personne, c'est la participation de toutes les strates de la société à un dialogue constructif.

207 Michel Wieviorka, Le Monde, 8 octobre 1996.

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En bref, c'est la construction d'un "cadre de justice, de dignité, d'égalité et de solidarité".208 La culture de paix est un concept qui prend en compte la place des individus dans la construction quotidienne de la paix. En ce sens, c'est, ainsi que Norbert Ropers l'a dit, un "défi transnational" qui est fondé sur les principes de solidarité, de liberté et de tolérance.

Pour toutes ces actions, l'ONU doit devenir un cadre régulateur international qui a un rôle de moteur, qui focalise les énergies autour d'aspirations économiques, sociales, culturelles clairement établies et gérées à un rythme raisonnable et modéré.

Ainsi, la mondialisation des échanges commerciaux, financiers, technologiques, culturels ne sera plus un obstacle ou un facteur d'exclusion, mais un atout partagé par tous. Cette coordination des forces de la mondialisation doit aller de pair avec la protection de l'héritage culturel de chacun et du patrimoine humain mondial, et avec la préservation de la diversité pour une plus grande tolérance et une meilleure intégration. Ces actions doivent être le fruit d'un mode de fonctionnement adéquat et d'un leadership plus autonome.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo