Comment est perçue l'insertion de l'informatique au sein des établissements par les enseignants( Télécharger le fichier original )par Nadia RANDRIANARIVELO Université de Liège - Belgique - Master 2013 |
I.1.7 La motivation et les attitudes des apprenants :La connaissance n'est pas une sorte de « photo » de la réalité mais une « reconstruction » de cette réalité, toute personnelle. Ensuite se place le milieu social qui est l'un des facteurs qui influencent fortement la qualité des apprentissages. On parle alors de « socioconstructivisme ». L'enfant apprend en construisant lui-même ses connaissances, en manipulant, en faisant des hypothèses, mais aussi en se trouvant confronté à d'autres, qui n'ont pas forcément la même vision des choses que lui-même. Il apprend ainsi en profondeur, il acquiert des connaissances qu'il pourra transférer à de nouvelles situations, et par exemple à des situations professionnelles. Le fait de construire une connaissance en interaction avec les autres permet à l'apprenant de faciliter sa réflexion sur son propre fonctionnement intellectuel. Nous savons que l'on apprend mieux dans un climat qui soutient la motivation interne autodéterminée (j'apprends parce que j'y vois mon intérêt personnel et non parce que j'y suis forcé). Ce climat propice à l'apprentissage est mieux soutenu par les tâches authentiques, fortement conceptualisées, dont l'élève comprend tout le sens et l'intérêt. Ainsi l'élève consciencieux se questionne sur sa propre qualité en tant qu'apprenant. Il pratique la « métacognition », c'est-à-dire qu'il se pose des questions sur ce qu'il fait bien et moins bien, ce qu'il devrait revoir, ce qu'il préfère et l'attitude qu'il devrait adopter pour s'améliorer. Il s'auto-évalue constamment et prend conscience de son fonctionnement pour mieux gérer son apprentissage, ajuster ses actions et les planifier. L'élève se rend compte par exemple qu'il apprend mieux quand il fait une récapitulation, qu'il a encore du mal à appliquer les règles d'accord du participe passé. Ce sont des connaissances métacognitives, qui l'aident à aller de l'avant. Puisque ce processus de métacognition facilite l'apprentissage des élèves, il revient à l'enseignant de l'organiser en classe pour tous ses élèves. I.1.7.1 Méthodes pédagogiques socioconstructivistes :Contrairement à la méthode transmissive, encore important dans les grands groupes, la méthode socioconstructiviste est centré sur « l'apprenant », c'est-à-dire sur la personne qui apprend. Il tient compte des connaissances préalables de chaque enfant et confie à l'enseignant le rôle d'un guide au service de l'apprentissage de ses élèves. Dans ce modèle, les situations de classe doivent être organisées de façon à ce qu'elles génèrent des conflits sociocognitifs porteurs d'apprentissage. Confronté aux points de vue divergents de ses pairs, l'élève prend conscience de l'existence de plusieurs conceptions de la réalité, ce qui provoque chez lui un déséquilibre qui sert de base à la construction d'un nouveau savoir, profondément ancré dans la réalité. L'élève se souvient de la situation qu'il a vécue, de son opinion, de celles des autres, et modifie ses conceptions initiales grâce à sa prise de conscience de l'intérêt des raisonnements de ses pairs et de son enseignant. Cette méthode insiste sur la nécessité de placer l'élève dans des situations qui lui permettent de construire sa connaissance plutôt que de le placer en situation de simple récepteur de la connaissance des autres. Pour ce faire, il est nécessaire de privilégier les implantations d'équipements qui servent la pédagogie choisie et non l'inverse : si l'on souhaite aider les élèves à construire leur propre connaissance, mieux vaut installer quatre ordinateurs dans quatre classes que d'équiper une salle informatique de 16 ordinateurs qui inciteront l'enseignant à organiser une activité transmissive identique pour tous les élèves (au même moment, sur toutes les machines). Si, par contre, les ordinateurs sont partagés dans les classes, l'enseignant trouvera le bon moment pour y envoyer les enfants en fonction de leurs besoins ce qui servira une pédagogie plus individualisée, centrée sur les difficultés de chacun et plus efficace si l'on vise la réussite de tous. Dans le même ordre d'idée, placer un tableau blanc interactif dans une classe peut inciter l'enseignant à donner plus d'explications qu'il ne le doit, plutôt qu'à laisser les élèves découvrir des réponses par eux-mêmes, surtout si l'installation n'associe pas tableau blanc et ordinateurs pour les élèves. En cela, répartir quelques ordinateurs dans chaque classe sert mieux les méthodes socioconstructivistes que d'installer un tableau blanc « interactif » (souvent pour l'enseignant) par classe en laissant les élèves sans ordinateur. Tableau 5 Tableau de synthèse26(*) de la méthode socioconstructiviste :
* 26 http://gamosse.free.fr/socio-construct/Rp70122.htm , consulté le 09 août 2014. |
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