I.3.3 Le lien avec l'élève
facilite le transfert du savoir :
Selon Jack Lang : «L'enjeu n'est pas,
lorsqu'on réfléchit à la place de l'informatique à
l'école, d'apprendre le fonctionnement des machines. Aujourd'hui comme
hier, la véritable question est celle des usages de l'informatique mise
au service d'autres activités.
Jamais l'ordinateur ne saura expliquer. Il peut
évaluer automatiquement des connaissances, analyser des erreurs, livrer
un contenu, mettre en relation mais certainement ne pas expliquer.
L'enseignement reste un acte trop complexe pour pouvoir se faire
automatiquement et sans relation humaine. Le savoir, à la
différence de l'information, exige l'effort patient de
l'apprentissage... L'un des défis de l'informatique pour l'enseignement
est de savoir s'installer dans le temps long de la compréhension du
savoir.
En revanche, il est clair que l'ordinateur peut faire
beaucoup pour le développement d'une pédagogie
différenciée, soucieuse du parcours et des itinéraires de
chaque élève. La maturité à laquelle nous devons
prétendre, c'est la maîtrise des contenus et des services offerts
par l'informatique à l'enseignement.... »
Il ne suffit pas de familiariser l'élève à
l'outil, ni de lui apprendre son fonctionnement. Le plus important est de lui
apprendre les usages de cet outil au service de ce à quoi il est
destiné : pour les TICE, c'est l'éducation. Ainsi, on peut
constater qu'un élève en difficulté s'implique facilement
dès qu'il y a utilisation de l'outil et que la relation entre
élève, enseignant et tâche à accomplir voit une
amélioration croissante par la nouveauté de la pratique de
l'apprentissage qui permet une plus grande ouverture. En fait, le
déplacement de l'enseignant vers l'élève pour une
explication, ou un accompagnement pour la tâche à accomplir
aboutit à cette amélioration relationnelle et scolaire, qui non
seulement motive l'enseignant par le progrès que l'élève a
fait, mais aussi l'élève à s'impliquer davantage par
l'attention que l'enseignant lui porte.
I.3.4 Budget limité du
ministère de l'éducation :
Nous savons que le gouvernement wallon vient d'approuver un
programme d'investissement de 77 millions d'euros pour le parc informatique des
établissements scolaire, un budget qui s'étalerait de 2014
à 2022. Certes, ce budget peut aider à combler certaines salles
des établissements qui ont des nombres insuffisants en outils
informatiques. La question qui se pose est : compte tenu des nombres
d'établissements, élèves, et enseignants en Wallonie, ce
budget est-il suffisant ? Alors que l'on prône la
nécessité d'intégrer efficacement les TICE..., si l'on y
inclut l'entretien, et les coûts de formation des enseignants? De plus,
nous savons que les TIC ne cessent d'évoluer et que de ce fait, pour une
meilleure qualité d'enseignement avec les TIC, utiliser des
matériels à jour est nécessaire.
Nous savons également que les facteurs liés
à l'infrastructure des TIC peuvent influencer l'adoption de l'usage des
TIC dans les pratiques professionnelles des enseignants. Et que de nombreuses
recherches scientifiques antérieures7 précisent que le
manque ou l'insuffisance de l'infrastructure technologique est le premier
obstacle rencontré au niveau de l'usage des TIC en éducation.
D'après l'enquête de l'AWT en mars 2013, le nombre d'ordinateur
utilisé pour 100 élèves en secondaire est de 9,7 à
19,5 selon la région (voir tableau 2). Ce budget à utiliser sur 8
ans est-il suffisant pour arriver à un ordinateur fonctionnel et qui
intègre les logiciels adaptés à l'enseignement et
l'apprentissage pour 4 élèves ?
En effet, même si les enseignants fournissent les efforts
nécessaires en acquisition des compétences
techno-pédagogiques, et les connaissances pédagogiques et
contenus disciplinaires, il nous semble que l'intégration efficace des
TICE pour une meilleure qualité d'enseignement n'est pas
réalisable sans la disponibilité de l'infrastructure des TIC
suffisants et adaptés aux programmes scolaires. (Cf. littérature
sur relatifs à l'infrastructure des TICE)
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