CHAPITRE III : APPROCHE DOCUMENTAIRE
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DEFINITION DES CONCEPTS CLES
1. L'éducation de base
L'éducation de base au Mali comprend les
sous-systèmes formels (Education Préscolaire, Enseignement
Fondamental, Education Spéciale) et non formel (Alphabétisation
Fonctionnelle, Centres d'Education pour le Développement, Centres
d'Apprentissage). Le Programme Décennal de Développement de
l'Education (PRODEC) définit l'Education de Base comme un minimum
éducatif consistant à savoir lire, écrire, calculer et
acquérir des habiletés permettant à l'apprenant,soit de
s'insérer dans la vie active, soit de poursuivre ses études.
L'éducation de base, à travers notamment l'enseignement
fondamental et les C.E.D, constitue la priorité du PRODEC
2. L'enseignement fondamental
L'enseignement fondamental au Mali est une composante du
sous-système formel de l'Education de Base. C'est un bloc unique de neuf
ans comportant deux classes d'initiation (1ère Année
et 2ème Année), deux classes d'aptitude
(3ème Année et 4ème Année),
deux classes de consolidation (5ème Année et
6ème Année) et trois classes d'orientation
(7ème ,8ème et 9ème Année).
Ce bloc unique se subdivise en deux cycles : le premier cycle (de la
1ère Année à la 6ème Année),
sanctionné par un examen d'entrée en 7ème
Année (Certificat d'Etude
Primaire) ; et un deuxième cycle (de la
7ème Année à la 9ème
Année), sanctionné par le diplôme d'études
fondamentales (D.E.F). Accueillant les enfants à partir de six ans,
l'enseignement fondamental a pour objectif de développer chez les
élèves des apprentissages fondamentaux qui contribueront au
développement progressif de leur autonomie intellectuelle, physique et
morale afin de leur permettre de poursuivre leurs études ou de
s'insérer dans la vie active (1).
3. La lecture
Le Dictionnaire Universel définit la lecture comme :
? Action de lire (des livres, un journal, un document, etc.)
? Lire : c'est identifier par la vue (des caractères
écrits ou imprimés, des lettres, l'assemblage qu'elles forment)
en faisant le lien entre ce qui est écrit et la parole.
? Lire : c'est aussi, trouver la signification de (quelque
chose) en fonction d'indications précises qu'il faut savoir
interpréter, de signes qu'il faut savoir décoder : lire une
carte, un graphique, une statistique.
Nous pouvons ainsi définir la lecture comme un exercice
qui consiste à déchiffrer des lettres, des mots et expressions.
C'est la transformation des signes graphiques en signes phonétiques.
4. L'échec et la réussite
scolaire
L'échec scolaire et réussite scolaire sont deux
notions contraires.
« L'élève qui échoue, c'est celui qui
n'a pas acquis dans les délais prévus les nouvelles connaissances
et le savoir-faire que l'instruction prévoyait qu'il acquiert »
(2).
Si l'échec scolaire est ainsi un insuccès, une
incapacité chez un élève à parvenir au niveau
d'instruction requis dans un temps bien déterminé, la
réussite scolaire, par contre, est la
1 Programme Décennal de Développement de
l'Education - Les grandes orientations de la politique éducative,
Janvier 2000.
2 Groupe français d'éducation nouvelle.
Réussir à l'école, pédagogie de soutien ou soutien
de la pédagogie, Paris, Edition Sociales 1977, p33. Cité par
Seriba KONE, mémoire de fin d'études, Etude des causes de
l'échec scolaire en milieux urbains au Mali. Cas de deux écoles
de l'enseignement fondamental du district de Bamako : Mamadou Konaté et
Djicoroni-Para, Psycho-Péda, Bamako, ENSUP, 1998, 121 pages
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capacité de l'élève à répondre
aux exigences de l'apprentissage scolaire. La réussite scolaire de
l'élève se traduit par sa promotion au niveau supérieur,
et son échec se traduit par des redoublements, de l'abandon ou
d'exclusion.
5. La déperdition scolaire
« Le terme de déperdition scolaire est employé
dans le domaine d l'éducation pour décrire les divers obstacles
qui empêchent un système éducatif d'atteindre ses
objectifs. En particulier, les planificateurs et les statisticiens de
l'éducation emploient ce terme pour décrire les effets
combinés du redoublement d'un groupe d'élèves au cours
d'un cycle d'enseignement » (3). La déperdition scolaire
est axée sur deux aspects essentiels :
? Elle est d'abord un indicateur du rendement
général du système éducatif, mesuré en
fonction de l'atteinte des objectifs fixés par le système.
? Elle concerne aussi le rendement interne de l'école,
exprimé en terme de taux de promotion
«Un redoublant est défini comme un
élève qui, au cours d'une année donnée, reste dans
la même classe et accomplit le même travail que l'année
précédente » (4).
«L'abandon est définit comme le fait pour un
élève de quitter l'école avant la fin de la
dernière année du cycle d'enseignement ou il est inscrit »
(5).
L'abandon et le redoublement sont les aspects d'un même
phénomène, le phénomène de la déperdition
scolaire, et les causes de l'un sont apparentées à celles de
l'autre.
LA REVUE DE LA LITTERATURE
LECTURE : BUT, IMPORTANCE, PROGRAMME ET HORAIRES 1. Le
but de la lecture
Le but de la lecture s'intègre dans l'objectif
général de l'enseignement de la Langue. L'enseignement d'une
langue a pour but d'apprendre à l'enfant à s'exprimer oralement
et par écrit, à comprendre ce qui est dit et écrit. Comme
le précise Louis le GRAND «Certes l'enseignement du français
doit apprendre à bien s'exprimer et à bien comprendre. Rendre
pleinement sa pensée, comprendre parfaitement celle d'autrui, voila des
fins qui semblent faciles à définir» (6).
L'enseignement de la langue doit ainsi être conçu, d'une part
comme un moyen d'encouragement à la communication, orale d'abord,
écrite ensuite ;et d'autre part, comme un entraînement à
découvrir et à maîtriser progressivement les moyens
d'expression. Cet objectif général se précise dans chacune
des composantes de l'enseignement du français (Lecture, Orthographe,
Vocabulaire, Grammaire, etc.)
? L'enseignement de la lecture a pour but :
- de doter l'enfant d'une technique de déchiffrage, -
d'éveiller en lui le goût de la lecture,
- de développer sa compréhension du texte
écrit,
3 UNESCO- Perspectives, Vol XIV, n°3, La déperdition
scolaire dans l'enseignement primaire de 1970 à 1980. Cité par
Samba DIARRA, mémoire de fin d'études, Essai ou tentative
d'analyse des causes de la déperdition scolaire : cas de écoles
de Hamdallaye marché et de Mamadou Konaté au niveau de la
6ème et 9ème Années,
Psycho-Péda, Bamako, ENSUP, 1990, 104p
4 Ibid 3
5 Ibid 3
6 Louis LEGRAND, l'enseignement du français
à l'Ecole élémentaire. Problèmes et perspectives,
4ème édition, Suisse, Delachaux et Niestlé,
p5
21
- de l'entraîner à la correction et à
l'expressivité en lecture à haute voix, à la
rapidité en lecture silencieuse (7).
Apprendre pour l'enfant, c'est faire la conquête d'un
second langage. Il sait lire lorsque ayant découvert que les signes de
l'écriture ont un sens, il les interprète comme l'expression
d'une pensée (8). Au cours de ses lectures l'enfant enrichit
ses connaissances, augmente et diversifie ses moyens d'expression, forme son
jugement ; son sens moral et son sens éthique se développent.
Ces objectifs de la lecture se spécifient dans les
différents cours du premier cycle de l'enseignement fondamental.
? Les classes d'initiation (1ère et
2ème Année) :
Au sortie de ce cours l'élève doit être
capable de lire (déchiffrer les lettres et les mots) et d'écrire
correctement. La lecture, dans ces classes, se confond avec le langage et se
fait à l'aide d'images et d'expressions d'où la notion : le
langage par dialogue
Les classes d'aptitude (3ème et
4ème Année) :
L'objectif pédagogique opérationnel
recherché, à travers ce cours, est l'acquisition de la lecture
courante chez l'élève. A ce niveau, l'effort du maître
consistera à amener l'élève à faire une lecture
courante, qui exige le respect de toutes les ponctuations dans le texte
à lire. Le maître exigera une prononciation distincte et correcte
des mots et expressions.
Les classes de consolidation (5ème et
6ème Année) :
En plus de la courante et expressive l'élève dans
ces classes doit pouvoir faire une lecture silencieuse. L'élève
de la 6ème Année doit ainsi avoir une grande aisance
dans la lecture.
De ce fait, l'expression « savoir lire » n'a pas les
mêmes sens au cours d'initiation, au cours d'adaptation et au cours de
consolidation. Pour un élève du cours de consolidation, se n'est
pas « savoir lire » que de savoir déchiffrer
péniblement un texte. Savoir lire, pour un élève de la
6ème Année, c'est être capable de lire un texte,
silencieusement ou à haute voix, à un rythme assez rapide pour
que l'intelligence soit capable de saisir le sens, non d'un mot, mais d'un
groupe de mots. C'est avoir l'esprit assez alerte pour déterminer ces
groupes de mots au premier contact avec un texte. C'est enfin avoir acquis une
aptitude à la synthèse assez sure pour que les divers sens que
recouvrent ces mots soient non juxtaposés, mais coordonnés et
hiérarchisés. Entre le déchiffrage à peu
près correct dont on se contentera à la fin du cours
d'initiation, et la lecture parfaitement courante qui sera de règle dans
la classe de fin d'études primaires, se situent les différentes
aptitudes du cours d'adaptation que l'élève doit pouvoir
développer (9).
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