3.2.6. Interdire ou
limiter des prêts à des membres du personnel, à des
personnes rattachées ou à des personnes assujetties à des
restrictions
La CADECO doit interdire ou limiter le montant des prêts
aux particuliers et aux personnes rattachées ainsi qu'aux personnes
assujetties à des restrictions qui pourraient exercer une influence
excessive sur elles. Elle doit établir des politiques et des
procédures tenant compte de ces exigences.
3.2.6.1. Prêts
à des personnes rattachées
Tous les prêts aux personnes rattachées doivent
être approuvés conformément aux limites que le permis de
prêt prévoit à cet égard. Deux clients sont «
rattachés » si l'un des rapports suivants existe entre eux (les
clients peuvent être des personnes morales, des entreprises ou des
sociétés en nom collectif) :
- Les deux clients sont des personnes morales liées;
- Un client appartient à une société en
nom collectif qui est également un client;
- Un client a garanti le remboursement du prêt d'un
autre client à la CADECO;
- Un client est une personne à charge qui vit avec
l'autre client (C'est-à-dire ayant un degré de parenté ou
tutoriel);
Quand elle approuve des prêts conformément
à la politique de crédit, la CADECO doit comprendre dans le total
des prêts d'un emprunteur les prêts quiont été
consentis à des « personnes rattachées».
3.2.6.2. Prêts
à des personnes assujetties à des restrictions
Les personnes assujetties à des restrictions sont tous
les administrateurs, dirigeants et membres de comités. La politique doit
exiger que les prêts à ces personnes soient consentis selon les
critères financiers normaux et les autres critères s'appliquant
aux emprunteurs indépendants de la façon décrite dans le
présent manuel. Les prêts demandés par les dirigeants, les
administrateurs ou les membres de comités qui dépassent le
montant total de leurs parts sociales et dépôts doivent, sans
exception, être soumis à l'approbation du conseil et du
comité du crédit de la
La politique de crédit doit également traiter
des prêts aux membres du personnel, même si, d'après la Loi,
ils ne sont pas considérés comme des personnes assujetties
à des restrictions. Pour éviter les conflits
d'intérêts, toute personne (y compris les administrateurs, les
membres du personnel ou les membres de comités), dont le prêt ou
celui d'un partenaire commercial, d'un conjoint, d'un parent ou d'une
entreprise liée est à l'étude, ne doit jamais participer
au processus d'approbation et doit s'absenter de toute réunion ou
discussion concernant le prêt demandé. La caisse peut avoir une
politique prévoyant des prêts avantageux pour les membres du
personnel, les dirigeants et les administrateurs, et ce, à des taux
préférentiels. Ces pratiques doivent être
déterminées par rapport aux autres formes de
rémunération offertes. Elles sont à consigner par
écrit et doivent être appliquées strictement.
3.2.7. Critères d'octroi des prêts
Il est important que la politique de crédit fasse
état des principaux critères d'octroi des prêtset des
enquêtes de solvabilité requises. Il convient d'y indiquer les
conditions générales dans lesquelles doivent être
évalués la réputation, la trésorerie et le capital
d'un emprunteur, de même que la garantie offerte, et d'y préciser
quelles sont les enquêtes spéciales à faire au sujet du
risque environnemental et des crédits commerciaux et agricoles. Les
procédures opérationnelles doivent décrire les
modalités et conditions minimales des différentes
catégories de prêt.
3.2.7.1. Informations
nécessaires sur le crédit
Il est prudent que la CADECO ait une politique indiquant les
informations minimales à réunir en matière de
crédit pour le traitement du prêt, et ce, par catégorie de
prêt. Pourles grandes caisses, ces détails peuvent figurer dans
les procédures opérationnelles, qui sont périodiquement
révisées par le conseil.
3.2.7.2. Évaluation
du crédit requise
La politique doit exiger une évaluation formelle
ducrédit pour chaque prêt pris en considération. Elle peut
prévoir des dérogations pour les prêts de conscience
sociale offrant un soutiencommunautaire, mais ceux-ci sont limités
à un pourcentage prescrit du total du portefeuille de prêts.
Les critères d'octroi des prêts doivent toujours
comprendre deux facteurs généraux pour évaluer la
solvabilité d'un emprunteur :
Ø L'aptitude à rembourserle prêt et
Ø La volonté de le faire.
Le premier facteur touche aux antécédents
financiers et le deuxième au caractère ou à la
réputation (la moralité). On les résume souvent en disant
qu'il faut « connaître son emprunteur », point essentiel d'une
politique de prêts prudente.
Les antécédents financiers d'un emprunteur sont
évalués essentiellement par rapport à sa trésorerie
et à son capital actuel (c.-à-d. la valeur nette de ses biens).
La réputation est évaluée à partir de
renseignements personnels concernant ses
antécédentsrésidentiels et professionnels, en plus de la
cote de solvabilité que lui a donnée le bureau
d'évaluation du crédit.
3.2.8. Exiger la garantie
des prêts
La politique doit prescrire les types et montantsminimums des
garanties requises pour diverses catégories de prêts. Les
détails concernant ces exigences, s'ils sont nombreux, peuvent
être intégrés aux procédures opérationnelles.
Les politiques et procédures doivent être compatibles avec le
permis de prêt et les règlements administratifs.
Avant d'avancer les fonds, il faut avoir obtenu une garantie,
sauf dans le cas, important celui-là, des fonds hypothécaires,
qui peuvent être avancés en fiducie par le biais d'un avocat.
Toutefois, puisque tous les emprunteurs ne sont pas propriétaires des
titres immobiliers, la CADECO doit exiger la garantie des biens meubles pour
des prêts inferieurs ou égale à 1500 USD ou son
équivalent en Franc Congolais, dans ce cas elle va établir une
liste des biens meubles que l'emprunteur souhaite mettre en gage, le donne
à celui-ci pour qu'il le signe afin d'éviter tout risque de refus
par ce dernier. En raison de l'importance de la garantie comme recours
légal pourrecouvrer les prêts en souffrance, la politique de
crédit doit exiger que tous les documents de garantie restent en
dépôt à la CADECO.
Bien que l'évaluation des antécédents
financiers et des perspectives d'un emprunteur potentiel soit indispensable
pour déterminer si un prêt est sain, laprise d'une garantie est
une façon de s'assurer qu'il est également sûr. Des
événements défavorablesimprévus peuvent diminuer le
revenu de tout emprunteur; la garantie permet alors au prêteur de
disposer d'une source secondaire de remboursement. Mais elle ne doit jamais
être une raison d'accorder un prêt risqué ou de renoncer
à l'enquête de solvabilité, car sa réalisation
entraînesouvent des pertes à cause de l'insuffisance des biens et
du coût de la liquidation. Pour réussir dans ce domaine, il faut
que chaque prêt soit aussi sain que sûr.
3.2.9. Etablir un
processus de traitement de prêts douteux et en souffrance
Un prêt est en souffrance si l'un des versements
prévus accuseun retard supérieur à un jour. Un prêt
devient généralement douteux si, par suite de la
détérioration de la qualité du crédit, le
prêteur n'a plus une assurance raisonnable de recouvrement, à
ladate prévue, du montant total du capital et des intérêts.
Dans ce cas, la valeur comptable du prêt doit être réduite
par le biais d'une provision pour pertes sur prêts.
Ø Politique sur les prêts douteux et
en souffrance
Les prêts en retard de paiement ou
considérés comme un problème potentiel pour la caisse
doivent faire l'objet d'une gestion active visant à éviter les
pertes ou à les diminuer le plus possible.La CADECO doit établir
un processus permettant de traiter les prêts dans cette catégorie
avec efficacité et promptitude.
La direction doit établir tous les mois des provisions
pour les prêts douteux conformément aux exigences du
Règlement administratif de la BCC ; Toutes les radiations
entières ou partielles d'un prêt doivent recevoir l'approbation du
conseil d'administration.Le conseil doit recevoir au moins une fois par mois
des rapports sur les prêts douteux et en souffrance.
3.2.10.
Renégociation et restructuration des prêts
La politique doit stipuler à quelles conditions les
prêts peuvent être renégociés, prorogés et
officiellement restructurés.
3.2.10.1.
Renégociation
La renégociation consiste à modifier plusieurs
conditions du prêt, comme la date d'échéance, le montant
des versements mensuels ou la garantie. Par exemple, la CADECO peut
décider de réduire le montant des versements mensuels afin de
tenir compte d'un déclin permanent des flux de trésorerie de
l'emprunteur (par ex. l'emprunteur occupe maintenant un emploi à temps
partiel moins bien rémunéré), prolongeant ainsi la
période de remboursement du prêt.
La renégociation d'un prêt offre la
possibilité de restaurer la relation prêteur-emprunteur et
d'examiner, voire même, si possible, d'augmenter la valeur de la
garantie. Tous les prêts renégociés pour lesquels le
recouvrement n'est pas douteux (qu'ils aient été ou non
précédemment en souffrance ou douteux) doivent être
considérés comme de nouveaux prêts à des fins
comptables. Aussi longtemps que le prêt renégocié ne
retarde pas sensiblement le versement intégral du capital et des
intérêts (p. ex. à la suite de nombreuses
renégociations) et qu'il ne prévoit pas la renonciation au
capital (ou aux intérêts), il n'est pas considéré
comme douteux.
3.2.10.2.
Prorogation
Une prorogation ou une extension est un type spécifique
de renégociation par lequel la date d'échéance initiale
d'un prêt est reportée, généralement d'une ou de
deux dates de versement, sans modifier aucune autre condition. La CADECO peut
désirer retarder la date d'échéance d'un prêt si la
cause du retard de l'emprunteur est temporaire (p. ex. en raison d'une
grève ou d'une maladie). Une prorogation ou une extension ne peut
être accordée que sur demande écrite d'un emprunteur.
3.2.10.3. Facteurs
à prendre en considération par la politique
La politique doit établir clairement qu'une prorogation
ou une renégociation ne peut être envisagée que si les
circonstances financières de l'emprunteur ont changé sans qu'il
ait de doute sur le remboursement ultime. Par conséquent, une
prorogation ou une renégociation ne peut en aucun cas servir à
masquer le fait qu'un prêt est en souffrance.
Les facteurs suivants doivent exister avant la
renégociation d'un prêt (y compris la prorogation) :
· Une explication raisonnable est donnée en faveur
de la renégociation ou de la prorogation (par ex. la maladie, un
congé parental, la perte temporaire d'un emploi, une grève ou une
grosse dépense imprévue).
· Le client dispose d'une source de revenu actuelle
vérifiée qui suffit à effectuer les versements du
prêt ou il a gardé un emploi (p. ex. malgré la grève
ou le congé parental).
· La garantie remise a été
révisée par le responsable des prêts et sa valeur actuelle
s'avère suffisante.
· Le client est fermement décidé à
rembourser finalement la dette. Il fait preuve de coopération avec le
responsable des prêts endiscutant sans tarder du problème, en
communiquant des renseignements sur ses futurs flux de trésorerie et en
acceptant d'accroître la garantie, selon le cas.
Si les conditions ci-dessus sont remplies, la CADECO peut
envisager la prorogation ou la renégociation d'un prêt. Un
prêt ne doit pas être renégocié plus d'une une fois
par an; dans le cas contraire, on le considère
généralement comme douteux. Des renégociations constantes
sont également un signe que le prêt est douteux.
3.2.10.4. Pouvoir de
renégociation
La décision d'accorder une prorogation ou une
renégociation d'un prêt doit être prise par le comité
du crédit ou, en son absence, par un responsable des prêts
expressément désigné, et elle doit faire suite à la
demande écrite adressée par le client à la caisse
populaire. Après avoir procédé à la prorogation ou
à la renégociation, la direction doitenvisager de percevoir des
frais administratifs pour ce service.
Si la période d'amortissement d'un prêt
renégocié est prolongée, le risque de crédit
augmente, surtout lorsque la nouvelle période d'amortissement
dépasse la vie utile de la garantie. En raison du changement du risque
de crédit du prêt renégocié, le niveau d'approbation
doit être égal ou supérieur à celui du prêt
d'origine.
Chaque fois qu'une renégociation ou une prorogation est
consentie, l'emprunteur doit être tenu de signer un document confirmant
le nouvel arrangement.
3.2.10.5.
Contrôle
Au départ, il faut contrôler étroitement
les prêts renégociés, afin de vérifier si tout se
passe conformément à leurs nouvelles modalités. La
direction doit assurer le suivi des prêts renégociés au
cours de l'année et présenter un résumé de ces
informations au conseil.
3.2.11. La
planification
La direction et le conseil sont tenus de mettre aupoint un
plan d'affaires annuel qui résume les objectifs de la caisse pour
l'exercice suivant.
Ce plan inclut un volet de planification financière
stratégique concernant tous les aspects de la gestion du risque, dont
celui du crédit. Dans le cadre du plan financier stratégique, la
direction et le conseil établissent des objectifs financiers et
planifientla gestion du crédit.
3.2.12. Mesure du risque
et rapports au conseil
Il est recommandé à la CADECO de mesurer le
rendement et le niveau de risque du portefeuille de prêts et de rendre
compte au conseil de ses conclusions.
3.2.12.1. Mesure du
risque
Voici quelles sont les mesures minimales du risque et du
rendement à effectuer en matière de crédit pour se
conformer aux saines pratiques commerciales et financières :
· Respect de la politique de crédit
approuvée par le conseil et des exigences réglementaires,
· Volume du portefeuille de prêts et composition
par catégorie de crédit (p. ex. à terme ou à vue,
ou selon la raison du prêt) et rendement du crédit par rapport aux
volumes antérieurs et prévus.
· Découverts ou prêts dépassant les
limites du Règlement administratif ou les crédits
autorisés.
· Volume des prêts renégociés et
officiellement restructurés.
· Volume des prêts douteux et en souffrance par
catégorie, conformément au Règlement administratif
BCC, et efforts de recouvrement correspondants.
· Détermination et volume des prêts
importants (définis dans la politique du conseil).
· Détermination et volume des prêts aux
personnes assujetties à des restrictions.
· Détermination et contrôle des prêts
renégociés, consolidés et officiellement
restructurés pendant une période probatoire.
3.2.12.2. Rapports au
conseil
Le conseil doit recevoir un rapport sur les mesures
décrites ci-dessus, afin de pouvoir lui aussi contrôler la gestion
du crédit et s'assurer du respect des exigences réglementaires et
du plan d'affaires annuel. Il faut lui signaler tous les écarts
importants par rapport au plan ainsi que leurs causes et exposer les mesures
prévues par la direction pour y remédier. La direction doit
égalementremettre au conseil un sommaire sur le respect de la politique
de crédit et des exigences réglementaires.
3.2.12.3.
Fréquence
La direction doit remettre au conseil une fois par mois un
rapport sur le crédit.
3.2.12.4.
Forme
Le tableau en annexes (annexes 1)contient un
modèle de rapport sur lagestion du crédit que la direction pourra
utiliser pour contrôler le portefeuille de prêts, assurer le
respect des règlements et communiquer les résultats au conseil.
Le rapport permet de réunir et de comparer les montants, les objectifs
et les limites prévues par les politiques, dont on a besoin pour bien
gérer le portefeuille de prêts de la caisse. Il peut être
adopté tel quel ou modifié par la caisse. Les informations qui
s'y trouvent peuvent être relevées périodiquement (tous les
mois ou tous les trimestres), ou annuellement ou les deux, selon les
préférences du conseil et la fréquence.
3.2.13. Mesurer la
composition, volume et rendement du portefeuille
La direction doit mesurer la composition, le volume et le
rendement du portefeuille de prêts, par catégorie. Pour ce, il
faut que le portefeuille soit totalement réparti entre toutes les
catégories de prêt (c.-à-d. prêts personnels,
hypothèques résidentielles, prêts commerciaux, etc.) et, le
cas échéant, entre d'autres catégories liées aux
prêts à risque plus élevé (prêts de
construction, prêts consolidés, prêts personnels pour
petites entreprises, etc.). En outre, la direction doit mesurer la
répartition de ses prêts en fonction du terme à courir.
Cette mesure est nécessaire pour la gestion de l'actif et du passif.
La composition, le volume et le rendement des prêts
doivent être comparés aux niveaux antérieurs et
prévus. Si ces informations sont mensuelles, il faut les comparer
à celles du mois précédent et du mois de la période
correspondante de l'année précédente. Si elles sont
trimestrielles, les volumes doivent être comparés à ceux du
trimestre précédent et du même trimestre de l'année
précédente.
Il est important de surveiller les écarts du volume et
de la composition des prêts par rapport au plan d'affaires, car il
pourrait y avoir des effets gravessur la marge financière nette. Les
diverses catégories de prêts n'auront pas toutes le même
rendement. La mesure de la composition du portefeuille de prêts peut
alerter la direction dans le cas d'une baisse de la marge causée par un
glissement défavorable vers des prêts à rendement moindre.
Les diverses catégories de prêts
ontégalement chacune un niveau de risque différent (par ex. les
prêts consolidés présentent généralement un
risque plus élevé que les hypothèques) et, par
conséquent, un changement imprévu dans la composition du
portefeuille peut signifier que ce dernier court un risque plus grand. Dans la
mesure du possible, la direction peut contrôler ce risque en modifiant la
composition du portefeuille par le biais de nouvelles affaires.
Il faut comparer le volume des prêtsau plan ainsi qu'au
volume antérieur, afin d'évaluer la portée et la raison
d'être de leur croissance. Toute stagnationde la croissance des
prêts doit être analysée sous l'angle de la
compétitivité des prix et du marketingde l'établissement,
de l'évolution démographique des clients et des besoins en
nouveaux produits, ainsi que des capacités du personnel de prêt.
Il y a lieu de remédier immédiatement aux causes
confirmées d'une faible croissance des prêts, car une telle
situation est souvent à l'origine d'une baisse de la viabilité
d'un établissement. Le volume des prêts doit également
être contrôlé par rapport aux limites globales
imposées par le règlement et par le permis de prêt de la
caisse.
Il faut mesurer périodiquement le rendement moyen par
catégorie de prêts et le comparer au budget et aux rendements
moyens de l'industrie, afin dedéterminer si les taux sont concurrentiels
et suffisants sur le plan opérationnel.
Prière de se reporter au tableau en annexes
(annexes 2)contenant un modèle de rapport sur le volume mensuel
des nouveaux prêts, qui peut être utilisé pour rendre compte
du volume et de la composition du portefeuille de prêts.
3.2.14. Cotation du risque
de crédit et liste de surveillance
Parmi les techniques recommandées pour évaluer
et surveiller les risques des prêts autres que personnels et
hypothécaires, il y a celle de la cotation du risque de crédit.
Cette technique exige que l'on répartisse les prêts en une
série de catégories par ordre de risque croissant, en se basant
sur une analyse du crédit et le marché local. Elle s'applique
très couramment à tous les prêts autres que les prêts
personnels, les prêts hypothécaires résidentiels et les
prêts-relais.
La cotation doit se faire :
· Au moment où l'on reçoit une demande de
prêt (ou d'augmentation de prêt);
· Dans le cadre d'un examen annuel;
· Lorsque de nouvelles informations font craindre une
aggravation du risque d'un prêt.
Une des premières fonctions d'un modèle de
cotation du risque est de faciliter l'octroi de nouveaux prêts. C'est
aussi un moyen, pour la direction, deprévoir les changements dans la
qualité des portefeuilles et les répercussions financières
qu'ils pourraient avoir par la suite. Cette technique permet aussi de
réagir plus rapidement à d'éventuels problèmes de
portefeuille, en offrant à la direction un plus grand choix de mesures
correctives et en atténuant les risques de pertes inattendues sur les
prêts. Enfin, elle est utile pour fixer les taux d'intérêt
des prêts et réguler l'exposition du portefeuille commercial aux
niveaux de risque maximums. L'idéal serait que la politique du conseil
fixe le risque de crédit maximum acceptable par catégorie de
crédit ainsi que le risque de crédit maximum global du
portefeuille. La longueur de l'échelle (le nombre de catégories)
du système de cotation du risque doit être fonction de la taille
et de la complexité des portefeuilles de prêts commerciaux et
agricoles d'une caisse populaire. Engénéral, plus le portefeuille
est grand et étendu, plus le système de cotation du risque doit
être perfectionné et assorti d'une échelle plus longue.
Le tableau en annexes (annexes 3)
présente un aperçu plus détaillé d'un modèle
de cotation du risque comportant six catégories associées aux
tendances des côtes. On y trouvera aussi les types de critères
d'évaluation ou d'éléments d'appréciation à
utiliser pour déterminer les cotes de risque. En procédant
à la cotation comme indiqué au tableau 5.12, on satisfait aux
exigences de la BCC pour ce qui est des « catégories de risque de
crédit » dont elle parle dans ses Lignes directrices pour des
politiques et méthodes prudentes de placement et de prêts et on
atteint l'objectif visé par la BCC avec son modèle de cotation du
risque.
3.2.15. Prêts
douteux, en souffrance et officiellement restructurés
Tous les mois, la direction doit évaluer le volume des
prêts douteux, en souffrance et officiellement restructurés. Ces
prêts doivent recevoir un code exclusif qui sert à en suivre
l'évolution pour l'établissement des rapports. Les codes
attribués aux comptes douteux et en souffrance doivent être mis
à jour en fonction de la situation des prêts. Des rapports doivent
également indiquer l'évolution de tous les prêts en
souffrance, ainsi que les poursuites judiciaires engagées à leur
égard.
Le Règlement décrit certaines circonstances
courantes dans lesquelles un prêt doit être classé comme
douteux, quels que soient les autres indices (d'autres circonstances pouvant
rendre le prêt douteux) :
· Un versement sur un prêt non garanti à 100
% ou sur un prêt restructuré est en retard depuis plus de 90
jours;
· Un versement est en retard de 180 jours, peu importe la
garantie;
· Le prêt a été confié
à un organisme de recouvrement, fait partie d'une faillite ou a
donné lieu à un concordat avec les créanciers, ou le
débiteur est en fuite;
· Le prêt a fait l'objet d'une prorogation peu
réaliste si bien que le recouvrement du capital est largement
retardé au-delà du terme initial.
Il faut considérer un prêt comme douteux sans
attendre les circonstances ci-dessus si l'on n'a pas l'assurance de pouvoir
recouvrer entièrement le capital et les intérêts à
la date prévue.
3.2.16. Prêts
renégociés, restructurés et consolidés
Pendant une période probatoire de deux ou trois mois,
la direction doit contrôler tous ses prêts
renégociés, restructurés et consolidés afin de
s'assurer qu'ils restent conformes à leurs modalités.
3.2.16.1. Prêts
renégociés
Un prêt renégocié est un prêt dont
plusieurs conditions ont été modifiées, comme la date
d'échéance, le montant des mensualités ou la garantie. La
prorogation du prêt est une sorte de renégociation consistant
à reporter l'échéance d'origine,
généralement d'une ou de deux dates de versement, sans toucher
aux autres conditions.
3.2.16.2. Prêts officiellement
restructurés
Un prêt officiellement restructuré est un
prêt renégocié dans lequel une partie du capital ou des
intérêts est radiée en échange de l'entière
coopération de l'emprunteur au remboursement du restant de la dette,
sans aucune autre tentative de recouvrement.
3.2.16.3. Prêts
consolidés
Il s'agit de prêts visant à aider un client qui a
trop largement usé de ses facilités de crédit et qui a
besoin de restructurer ses dettes à titre de précaution pour
éviter l'insolvabilité. En général, un tel
prêt permet à un client de rassembler les facilités de
crédit existantes (normalement des cartes de crédit) dans un
contrat de prêt, avec une période d'amortissement réaliste.
De plus, cela permet à un client de simplifier ses arrangements
d'emprunt et de réduire les coûts y afférents grâce
à un taux d'intérêt inférieur à celui d'une
carte de crédit.
Les prêts de consolidation constituent un domaine
à risque élevé, car la plupart du temps, une personne qui
en a besoin n'a pas fait preuve de prudence dans la gestion de ses affaires.
Par ailleurs, certains emprunteurs recourent aux prêts
consolidéspour augmenter leurs limites de crédit, parce qu'ils
continuent à connaître des difficultés financières.
Il faut doncévaluer et contrôler soigneusement ce type de
prêts.
3.2.17. Faire un
contrôle des prêts
Un certain nombre mesures de contrôle sont
recommandées pour assurer une gestion efficace et continue du
portefeuille de prêts. L'objectif du contrôle des prêts est
de détecter les comptes problématiques dès le
départ et de compenser les pertes éventuelles par la
restructuration des prêts ou la radiation des prêts de mauvaise
qualité. Lecontrôle des prêts constitue un processus complet
qui inclut les activités suivantes :
· Examens réguliers des comptes des emprunteurs (y
compris les marges decrédit), afin de détecter toute
activité inhabituelle;
· Examens annuels et intermédiaires des
prêts commerciaux;
· Examens intermédiaires des hypothèques
à problèmes;
· Émission de rapports d'exception faisant
état des irrégularités des prêts;
· Vérifications internes du portefeuille de
prêts ou examens par la fédération.
Chacune de ces activités sera discutée en
détail ci-dessous.
3.2.17.1. Examens
réguliers
Un certain pourcentage de prêts de chaque portefeuille
tombe en souffrance en raison de changements négatifs imprévus
dans la situation financière des emprunteurs. La CADECO doit être
à l'affût de tout signal d'alarme indiquant un comportement
inhabituel de la part de l'emprunteur et laissant prévoir des retards
dans les remboursements, et procéder alors sans tarder à une
enquête.
Dès les premiers signes de telles difficultés,
elle doit inscrire le prêt sur la liste de surveillance et le soumettre
à un contrôle continu. Les versements tardifs ou omis sont
généralement le premier signe d'un problème potentiel,
mais il existe d'autres indices précoces que l'on voit couramment chez
les emprunteurs. Le tableau ci-dessous en indique quelques-uns. Les
institutions financières peuvent aider les clients qui ont du mal
à rembourser leurs prêts en les orientant vers un conseiller en
crédit ou en leur offrant des séances de consultation.
Tableau n°11Signaux d'alarme
courants de difficultés financières des emprunteurs
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· Passif supérieur à l'actif
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· Endettement en hausse constante
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· Dette en grande partie non garantie
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·Découverts
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· Demandes urgentes de prêts
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· Demandes répétées de
relèvement des limites de crédit
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· Versements en retard et demandes de report de
l'échéance
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· Chèques retournés (voir le rapport de
découvert)
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· Renvoi du courrier à la caisse ou
téléphone débranché
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· Demandes de renseignements d'autres
créanciers sur la solvabilité du sociétaire
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· Perte d'emploi (p. ex. une grève ou la
fermeture d'une usine)
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· Emprunts auprès de prêteurs de dernier
recours (p. ex. des compagnies de financement)
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Source : nous-mêmes sur base des notes sur la
micro finance
3.2.17.2. Examens des
prêts commerciaux
Un examen annuel des prêts doit être entrepris
pour les comptes commerciaux, de trois à six mois après la date
de fin d'exercice de l'emprunteur. S'ilest impossible de se procurer des
renseignements financiers à jour, il vaut mieux ne pas renouveler le
crédit. Tous les examens annuels des prêts commerciaux doivent
comprendre une visite dans les locaux du client afinde s'assurer que les
activités commerciales se poursuivent normalement etque la garantie est
intacte. Ils doivent être présentés aux clients comme
étantune façon importante pour la caisse de se tenir au courant
des besoins de ses emprunteurs. Ils donnent l'occasion de commercialiser de
nouveaux produits et d'élargir les services offerts aux clients.
3.2.17.3. Rapport
d'exception
Pour aider le personnel des prêts dans leurs fonctions
de contrôle, il faut établir régulièrement des
rapports d'exception (un par succursale, le cas échéant).
Les rapports d'exception recommandés sont
énumérésci-dessous. Ils sont établis à
partir des rapports présentés à une certaine date de
chaque mois par chacun des prêteurs sur les irrégularités
constatées :
· Liste des prêts douteux et en souffrance (selon
le rapport produit par le système);
· Liste des avances de prêt dépassant le
crédit autorisé du client (p. ex. des découverts non
autorisés ou des prêts hors marge pour les emprunteurs
commerciaux);
· Liste des examens annuels en retard;
· Liste des documents à obtenir ou à
enregistrer pour la garantie;
· Liste des irrégularités relevées
dans les rapports à fournir par le client (p. ex un retard dans la
remise des informations financières intermédiaires, de la liste
des créances ou de l'inventaire).
3.2.17.4. Rapports
produits par le système
Les rapports produits par le système et
préparés par le service comptable peuvent offrir d'autres
renseignements utiles sur les activités de l'emprunteur et le respect
par le personnel du processus de prêt. Dans les grandes caisses, les
rapports suivants doivent être établis tous les jours (sauf
indication contraire), revus quotidiennement, signés et datés par
le prêteur principal :
· Le rapport sur les versements de prêts
doitindiquer tous les nouveaux prêts émis, par montant et nom des
emprunteurs.
· Le rapport sur les prêts dépassant les
limites autorisées doit signaler tous les prêts supérieurs
aux plafonds fixés par la politique ou aux limites de prêt de la
caisse, et tous les découverts non autorisés.
· Le rapport sur les débits importants doit
indiquer les retraits dépassant un certain montant (à
préciser par la direction, afin de suivre les activités des
clients).
· Le rapport sur la situation des prêts doit
énumérer tous les ajustements apportés aux comptes des
clients, que ce soit financièrement ou non (il faut examiner ce rapport
pour détecter les fraudes sur les comptes).
· Le rapport sur les prêts douteux et en
souffrance doit signaler tous les prêts où il y a des
arriérés.
· Le rapport sur les intérêts courus doit
indiquer le revenu d'intérêt non recouvré (il faut examiner
ce rapport tous les mois pour vérifier s'il est vraisemblable compte
tenu de l'encours total des prêts).
· Le rapport sur les avances de prêt
indûment autorisées doit énumérer les fonds
déboursés sans la signature de deux personnes compétentes
(ce rapport doit être préparé manuellement).
· Le sommaire de tous les rapports quotidiens ou
hebdomadaires produits doit permettre de s'assurer que les rapports d'exception
ont été examinés (et non détruits).
3.2.17.5. Journal de
l'administration du crédit
La tenue d'un journal de l'administration du crédit est
un bon moyen de gérer un portefeuille de prêts et les garanties
correspondantes. Il s'agit d'un système d'information permettant le
suivi de dates importantes dans le processus de contrôle du crédit
(dates derenouvellement et d'examen d'unprêt, dates d'expiration des
policesd'assurance-incendie, etc.). Ces systèmes peuvent être
très modernes (informatisés) ou très simplistes (fichier),
selon les besoins et la taille du portefeuille de prêts.
3.2.17.6. Journal des
garanties
Une garantie enregistrée qui grève le bien d'un
client doit être renouvelée de temps à autre afin de rester
légalement exécutoire. Si la caisse laisse s'éteindre son
privilège de premier détenteur, un deuxième prêteur
peut prendre le premier rang. Il est possible de réduire ces risques en
utilisant un journal des garanties. Il s'agit d'une liste mensuelle des
documents de garantie du portefeuille de prêts, dont il faut renouveler
l'enregistrement.
Dès qu'un document de garantie a été
enregistré, il faut indiquer dans le journal le nom de l'emprunteur, le
numéro de compte, la garantie et la date à laquelle elle a
été renouvelée, en vue des futurs renouvellements. Au cas
où l'enregistrement prendrait du retard, il est recommandé
d'examiner la page du mois suivant 30 jours à l'avance, afin d'avoir le
temps de procéder au renouvellement.
3.2.17.7.
Vérification du portefeuille de prêts
Le dernier élément d'un système permanent
de contrôle des prêts consiste à faire examiner une partie
du portefeuille de prêts par des personnes ne participant pas au
processus d'octroi du crédit.
Pour les caisses qui n'ont pas de vérificateur interne,
il y a plusieurs possibilités. Les examens des prêts peuvent, par
exemple, être confiés à un sous-comité du
comité de vérification, à la fédération,
à l'organe de stabilisation, à la BCC lors des révisions
sur place ou à des comptables externes dans le cadre d'un examen
périodique des pratiques commerciales de l'année. L'objectif de
tels examens estd'obtenir une opinion indépendante sur la qualité
d'un certain nombre de prêts choisis au hasard.
Les points à examiner pour chaque prêt sont les
suivants :
· Respect des politiques, des règlements
administratifs, du permis de prêt, des plafonds de prêt, de la Loi
et du Règlement (p. ex. les limites d'approbation des prêteurs ne
sont pas dépassées).
· Existence de garanties valables et suffisantes (p. ex.
preuve de l'enregistrement).
· Existence des documents appropriés, y compris
une analyse et une enquête suffisantes sur le crédit, justifiant
la décision d'accorder un crédit.
· Preuve que le prêt est productif (p. ex. les
modalités sont respectées).
3.2.18. Gestion du
risque
3.2.18.1. Mesures correctives
La rapidité de réaction de la direction est un
facteur important d'une bonne gestion du risque non autorisé ou du
mauvais rendement. Le risque de crédit une fois mesuré par la
caisse, il faut que la direction assure le suivi en enquêtant sur tous
les écarts importants du rendement par rapport au plan d'affaires annuel
et aux tendances antérieures, et fasse tout ce qu'il pour y
remédier. Elle intervient de la même façon en cas de
violation de la politique du conseil ou des exigences réglementaires ou
de tout autre risque non autorisé.
3.2.18.2. Procédures
opérationnelles
Des procédures opérationnelles peuvent aider la
direction à contrôler le portefeuille de prêts, à
faire respecter les limites fixées par le règlement et la
politique et à surveiller les prêts en souffrance. Il est
recommandé aux caisses de mettre en place les procédures
suivantes, dûment consignées :
· Recours à un personnel de prêt
qualifié et compétent;
· Processus d'approbation des prêts et de
déboursement des fonds;
· Établissement des documents nécessaires
aux prêts;
· Enquêtes et analyses sur le crédit;
· Garantie des prêts;
· Renouvellements des prêts;
· Recouvrement des prêts en souffrance;
· Recours à des évaluateurs immobiliers;
· Recours à des avocats pour les transactions
hypothécaires.
Pour être plus faciles à mettre en oeuvre, Ces
procédures doivent être à la fois adaptées aux
activités de la CADECO et rentables. C'est une saine pratique
commerciale et financière que de consigner les procédures dans un
document officiel. En effet, en les exposant par écrit, on rend le
personnel plus productif et on a un meilleur contrôle sur les
ressources.
3.2.19. Le comité
du crédit
Le comité du crédit doit se réunir au
moins une fois par semaine pour étudier les demandes de prêts et
rendre des décisions prudentes en conformité avec les plafonds
prévus dans le permis de prêt de la CADECO ou dans les
règlements administratifs ouencore dans les politiques si elles sont
plus restrictives. D'après la Loi, les membres du comité du
crédit sont solidairement responsables du remboursement à la
caisse de toute somme faisant défaut à l'échéance
d'un prêt non autorisé par les règlements administratifs ou
la Loi.
3.2.19.1. Qualifications et formation du comité
du crédit
Pour les caisses dont les prêts sont autorisés
par un comité du crédit plutôt que par un responsable des
prêts, les recommandations suivantes s'appliquent aux qualifications et
à la formation :
· Recruter des personnes qualifiées pour le
comitédu crédit et recommander de les faire élire par un
comité de nomination ayant fait des recherches sur leurs qualifications.
Une personne doit être nommée au comité du crédit en
raison de son aptitude et de sa volonté à remplir cette fonction,
et pour aucune autre raison;
· Les clients qui sont nommés au comité
ducrédit doivent être capables de prouver qu'ils ont une
connaissance suffisante des questions financières (en raison de leur
expérience professionnelle, d'un travail effectué
précédemment à titre de bénévole ou de leur
niveau d'études);
· Les nouveaux membres doivent participer à un
programme d'orientation obligatoire sur les politiques de crédit de la
caisse (p. ex. les enquêtes et analyses de crédit exigées
par la politique, les plafonds imposés par le règlement
administratif);
· Chaque membre du comité du crédit doit
recevoir une formation continue sur la législation en matière de
garanties ou l'évaluation du risque de crédit ou les deux. Il est
recommandé de recourir aux programmes de formation offerts par la
fédération ou d'autres organismes sur les techniques d'octroidu
crédit et les analyses financières.
3.2.20. Processus
d'approbation et de déboursement des prêts
Le processus d'approbation des prêts consiste à
traiter et à évaluer les demandes, à justifier les
décisions et à débourser les fonds. Il est important que
la direction mette en place un processus d'approbation permettant de
contrôler les pouvoirs de prêt et les responsabilités.
Pour fonctionner correctement, un processus d'approbation des
prêts exige ce qui suit :
· Les prêts doivent être soumis à un
processus de traitement établi d'avance, qui détermine le
cheminement des demandes de prêt au sein de la caisse;
· Les renseignements sur l'emprunteur et l'analyse de
crédit doivent être dûment consignés, et
comparés aux critères decrédit établis d'avance;
· Les décisions relatives aux prêts doivent
être prises et approuvées par des personnes compétentes
ayant les autorisationset les responsabilités appropriées;
· Les fonds doivent être déboursés,
une fois la garantie en place, à travers la filière
appropriée et avec de bonnes sauvegardes contre le vol ou la fraude.
3.2.21. Formulaires de
demande de prêt commercial
Pour une demande de prêt commercial, il est
recommandé de joindre aux formulaires un dossier complet comprenant les
états financiers, les états des flux de trésorerie et les
budgets, l'analyse du risque de crédit, les antécédents de
l'entreprise et les qualifications des dirigeants (y compris les
antécédents de solvabilité), la description des
éléments d'actif et de passif et de la garantie, ainsi qu'une
analyse de l'industrie et du marché. Les formulaires de demande peuvent
être obtenus auprès d'une fédération ou
établis par la caisse. Dans cedernier cas, il faut les faire approuver
par un conseiller juridique et les réviser périodiquement afin de
s'assurer qu'il n'y manque rien.
Dans chaque formulaire de demande de prêt commercial, le
prêteur doit indiquer clairement et brièvement les raisons pour
lesquelles il recommande d'approuver le crédit (c'est-à-dire le
but du crédit). Parmi les raisons invoquées, il peut affirmer,
notamment, que le prêt a une cote de risque de crédit «
satisfaisante » (ou meilleure encore) et se référer à
la réputation du demandeur, à sa capacité de
remboursement, au capital dont il dispose et à la valeur de la
garantieofferte. Pour justifier l'octroi du prêt, il peut signaler, par
exemple, les observations faites par l'enquêteur, en résumant,
généralement en quelques phrases, le bien-fondé de sa
décision. Il ne doit pas passer sous silence les points faibles du
demandeur ni les rationaliser indûment, mais présenter des faits
et formuler une conclusion en fonction de ces faits. Après avoir pris
connaissance des raisons invoquées, le lecteur doit être
parfaitement convaincu que le risque de crédit est acceptable selon les
paramètres établis dans la politique et que le prêt doit,
par conséquent, être approuvé, ou que le risque est
inacceptable et que le prêt doit être refusé.
3.2.22. Contrats de
prêt
À part les éléments essentiels de ses
finances et l'analyse ou la justification du crédit, l'emprunteur doit
trouver dans le contrat de prêt tous les renseignements sur les
facilités de crédit qui lui sont offertes.
3.2.23. Enquête de
solvabilité et analyse du crédit
Quelques soient les types de prêts offerts aux clients,
il faut suivre des processus normalisés et procéder à une
enquête de solvabilité et à une analyse du crédit.
Dans l'analyse du crédit, il y a trois types de renseignements de base :
· L'identité de l'emprunteur;
· L'emploi et le revenu;
· Les finances de l'emprunteur (p. ex. les
bénéfices, l'actif, le passif et la valeur nette).
Les renseignements ci-dessus touchent à trois aspects
fondamentaux de l'analyse de crédit:
- La réputation (la moralité),
- Les flux de trésorerie
- Et le capital.
- On y ajoute souvent un quatrième aspect, à
savoir la garantie réelle, que la caisse doit prendre en
considération par la suite, lorsqu'elle établit les
modalités du prêt. (Il convient de faire observer que les
renseignements peuvent être répartis de différentes
façons et que certaines méthodes comptent jusqu'à huit
groupes, selon que la définition est plus ou moins large. Par exemple,
il y a des méthodes dans lesquelles l'agence d'évaluation du
crédit représente un groupe séparé, mais dans la
méthode des trois aspects, elle fait partie de la «
réputation ».)
Cette collecte de renseignements sur le client a pour
principal objectif de déterminer s'il peut être
considéré comme responsable et fiable. Le prêteur a besoin
d'informations sur le revenu afin d'en tirer des données sur la
capacité d'autofinancement de l'emprunteur. L'aptitude d'un emprunteur
à rembourser le prêt peut normalement être
déterminée au moyen d'une analyse de ses bénéfices
annuels par rapport à ses frais fixes et au nouveau service de la dette
auquel il veut s'engager.
Enfin, il faut des renseignements sur les finances d'un client
pour pouvoir établir la valeur nette de ses biens. Le bilan fera
apparaître la valeur de ses principaux biens, ainsi que tous les
éléments du passif, par créancier, avec les soldes
à payeret les mensualités de remboursement des dettes.
3.2.24. Garantie des
prêts
La valeur nette des biens de l'emprunteur, ses flux de
trésorerie annuels et la durée du prêt demandé
doivent déterminer la nature de la garantie exigée.Si le risque
de crédit est élevé, par exemple, à cause de ratios
de service de la dette à peine suffisants, de l'instabilité des
antécédents professionnels du demandeur ou d'autres risques, il
faut obtenir une garantie maximale, de préférence « tangible
», sur des biens mobiliers particuliers et auprès depersonnes ayant
des biens nets et des flux de trésorerie positifs. Si le risque de
crédit est faible (p. ex. pour un prêt à court terme), on
est en présence d'un avoir net suffisant et de ratios de service de la
dette faciles à atteindre, ce qui fait qu'on peut se contenter de formes
de garantie complémentaires (p. ex. une cession de salaire) ou y
renoncer (dans les limites autorisées).
3.2.24.1. Garanties
personnelles
Les garanties personnelles ne doivent être
considérées que comme une garantie complémentaire en
raison des nombreuses difficultés qui attendent le prêteur
désireux de les réaliser. Il arrive souvent que les garants
renient leurs obligations en invoquant les moyens de défenses suivants :
· falsification de signature;
· altération des facultés mentales;
· contrainte;
· ignorance des conséquences de la garantie;
· manque de contrepartie pour la garantie;
· manque de préavis sur la défaillance
de l'emprunteur;
· manque de conseils juridiques indépendants;
· insuffisance des conseils juridiques
indépendants.
Pour éviter ces défenses possibles, il est
recommandé de prendre les précautions suivantes quand on demande
une garantie personnelle :
· La garantie ne doit pas être demandée
à une personne mineure ou qui n'est pas saine d'esprit;
· La signature doit être faite devant
témoins et un sceau juridique doit être de
préférence apposé à côté de celle-ci
à ce moment-là, car pour les tribunaux, l'existence d'un sceau
sur un document lui confère de la valeur et du poids;
· Avant de signer la garantie, chaque garant qui n'est
pas le dirigeant d'une société emprunteuse doit être
invité à demander un avis juridique indépendant au sujet
des conséquences de la garantie et à produire un certificat
attestant qu'il a eu un tel avis. (On trouvera ci-dessous les autres
éléments dont on a besoin pour s'assurer de la validité
des avis juridiques indépendants.);
· Le garant doit être avisé des changements
importants survenus dans le prêt ainsi que de tout défaut
technique (l'idéal étant qu'il donne son accord);
· Si cela est possible, la garantie doit être
rédigée de façon à prévoir une
indemnité. L'avantage qu'il y a à combiner indemnité et
garantie réside dans le fait que ce genre de garants a moins de moyens
de défense à invoquer au cas où il ferait l'objet d'une
demande de règlement;
· Dans les garanties accordées par des
sociétés, il est préférable de prévoir une
clause exigeant l'ajournement des demandes de règlement des
actionnaires.
3.2.24.2. Le garant (ou
parrain du prêt)
Un garant est une personne qui répond des actes de
quelqu'un et notamment de ses dettes. Par moment, il peut arriver que
l'emprunteur a une bonne activité qui est très rentable mais
manque des biens meubles ou immeubles pour garantir son prêt ; dans
ce cas, la caisse doit adopter une stratégie de garant,
c'est-à-dire que l'emprunteur doit trouver quelqu'un possédant
une garantie suffisante pouvant couvrir le prêt et sera directement
impliqué dans le contrat de prêt sous forme d'un parrain. Si le
client ne paie pas, la caisse a le droit de poursuivre ce garant pour
rembourser le prêt. Pour être éligible au contrat de
prêt, ce dernier (le garant) doit avoir soit un emploi fixe et
confirmé dans une entreprise enregistrée au numéro de
registre congolais, soit avoir une activité commerciale
génératrice de revenu.
3.2.25. Renouvellement des
prêts
Lorsque le moment est venu de renouveler un prêt
à terme personnel ou commercial ou de reconduire une marge de
crédit commerciale, il est recommandé de suivre le même
processus d'autorisation du crédit et de refaire le même type
d'analyse de la solvabilité que la première fois, afin de
vérifier si le risque de crédit reste acceptable. Ce type
d'analyse doit également avoir lieu sur d'autres types de prêts
pour lesquels les remboursements ont été plusieurs fois en
retard. Il faut mettre à jour les informations financières et les
rapports d'enquête sur le crédit en y inscrivant les
données de l'année en cours, et garder le tout au dossier.
Le renouvellement d'un prêt ne doit pas être
confondu avec l'examen annuel et intermédiaire d'un prêt, qui fait
partie du processus de contrôle et a été traité dans
la section précédente du manuel.
3.2.26. Recouvrement des
prêts en souffrance
3.2.26.1. Demande de
remboursement des prêts en souffrance
Dans la mesure du possible, il est recommandé de mettre
sur pied un service de recouvrement des dettes dont le personnel a reçu
une formation suffisante pour procéder à des liquidations de
prêts.
Les politiques et procédures de ce service doivent
être dûment consignées. Toutes les activités
relatives au recouvrement sont à verser au dossier du prêt
douteux.
Il est recommandé d'envisager les stratégies de
recouvrement suivantes pour mettre fin à des prêts en souffrance :
· Demander au client de refinancer le prêt par
l'intermédiaire d'un autre établissement financier ou par une
injection de fonds;
· Envoyer par courrier recommandé à
l'employeur une demande de cession de salaires;
· Exercer le droit de compensation sur les
dépôts;
· Procéder à une reprise de possession des
sûretés ou nommer un séquestre;
· Accepter un remboursement partiel du capital ou
renoncer aux intérêts;
· Chercher d'autres recours légaux (p. ex faire
appel à un agence de recouvrement, poursuivre l'emprunteur,
déposer une requête de mise en faillite).
Les trois premières stratégies sont
recommandées si l'emprunteur est capable de rembourser le prêt,
mais n'est pas disposé à le faire. La quatrième s'applique
lorsqu'il n'a pas assez de fonds mais que la sûreté
présente une certaine valeur de liquidation et a été
dûment enregistrée. Enfin, les autres stratégies ne sont
à envisager qu'en dernier recours.
3.2.27. Recours aux
services d'un avocat pour les prêts hypothécaires
Il est particulièrement important d'avoir affaire
à des avocats de confiance, spécialisés dans l'immobilier,
quand on compte sur eux pour vérifier et évaluer les garanties
hypothécaires. La politique de la caisse doit exiger que les avocats
appelés à émettre des opinions juridiques, à
régler des questions fiscales, à faire des recherches sur les
titres et les garanties et à établir et à enregistrer des
documents hypothécaires soient totalement indépendants.
La CADECO doit se doter d'une liste d'avocats
approuvée. Elle est tenue de vérifier périodiquement le
statut des avocats qui y figurent en s'adressant au tribunal de Kolwezi.
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