B- Les Accords de Pretoria et
de Ouagadougou
Après les différents accrochages et
affrontements entre acteurs politiques ivoiriens, il s'est tenu à
Pretoria, en Afrique du Sud une rencontre à l'initiative du
Président Thabo Mbeki, Médiateur de l'Union Africaine. Ainsi, les
différentes parties signataires de l'Accord de Pretoria du 06avril 2005
ont convenu d'un certain nombre de résolutions qui doivent
désormais régir la vie politique ivoirienne. Elles ont
commencé par réaffirmer leur engagement à respecter les
termes des Accords de Marcoussis et d'Accra II et III et de tous les autres
instruments qu'ils ont convenus de respecter. Les parties ont unanimement
déclaré la fin des hostilités militaires et donc,
l'arrêt de la guerre sur toute l'étendue du territoire ivoirien.
Elles ont également convenu du désarmement et du
démantèlement des milices sur l'ensemble du territoire. Les
parties ont aussi convenu de l'organisation et du fonctionnement de la
commission électorale indépendante(CEI). Les parties prenantes
à cette rencontre sont : le Président Laurent Gbagbo, le
Premier ministre Seydou Elimane Diarra représentant le gouvernement de
Réconciliation nationale, l'ancien Président Henri Konan
Bédié, représentant le PDCI, l'ancien Premier ministre
Alassane Dramane Ouattara, représentant le RDR, et le ministre
d'état Guillaume Kigbafori Soro, Secrétaire général
des Forces Nouvelles. Cette rencontre entre les acteurs politiques ivoiriens ne
sera pas le dernier, car n'étant pas satisfaits par l'avancée
timide sur le terrain, ceux-ci se résoudront à aller vers un
autre Accord majeur, celui de Ouagadougou.
Après toutes les tentatives de médiation et de
conciliation avec des acteurs étrangers comme on a pu le voir lors des
précédents Accords, et considérant la situation
délétère qui prévaut du fait du perpétuel
renvoie des élections, les acteurs politiques ivoiriens se sont
résolus à aller vers un Accord qui a été
qualifié d'inter-ivoirien. En effet, cette rencontre fait suite à
l'annonce le 19 décembre 2006, du plan de sortie de crise du
Président Laurent GBAGBO, qui a saisi, le 23 janvier 2007, le
Président en exercice de la CEDEAO pour faciliter le dialogue direct
entre les ex-belligérants du conflit armé en Côte d'Ivoire.
Le Président burkinabé, Président en exercice de la
CEDEAO, et agissant sur mandat express de celle-ci, a invité et
reçu deux délégations de la Cote d'Ivoire. L'une
représentant le Président de la République, et l'autre les
Forces Nouvelles. Cette rencontre qui s'est tenue à Ouagadougou du 05
février au 03mars 2007 a permis au Président Blaise
Compaoré de s'entretenir avec les deux délégations qui
avaient chacune et respectivement à leur tête Désiré
Tagro, porte-parole de la Présidence de la République de Cote
d'Ivoire, et Louis-André Dacoury-Tabley, Secrétaire
général adjoint des Forces Nouvelles et ministre de la
solidarité et des victimes de guerre. Il ressort globalement de ces
discussions quelques points importants pour l'évolution de la situation
dans ce pays. Parmi ceux-ci, on peut noter celui de l'identification
générale des populations, et donc des électeurs qui pose
un problème sérieux aux entrepreneurs politiques ivoiriens. Les
différentes parties ont convenu de la relance des audiences foraines
visant à délivrer des titres d'identité, et de ce fait la
nationalité ivoirienne dans des conditions moins rigoureuses, ceci
visant à alléger le processus afin de se rendre à
l'élection dans les meilleurs délais. Un autre aspect
abordé, c'est bien celui des organes en charge d'effectuer le
recensement et la diligence des opérations de vote qui vont de
l'établissement des listes électorales à la
délivrance des cartes d'électeurs. Le présent Accord a
également permis aux acteurs ivoiriens de poser que les deux composantes
militaires du pays doivent fusionner pour pouvoir aboutir à la
sécurisation du processus électoral ainsi qu'à la
sécurité générale du pays. A cet effet, les deux
parties conviennent de la nécessité de créer un centre de
commandement intégré sous le commandement conjoint du Chef
d'état major général des FANCI et du Chef d'état
major des FAFN. Les parties ont enfin convenu de la nécessité
d'oeuvrer pour la restauration de l'autorité de l'Etat à travers
tout le territoire national. Il faut tout de même noter que cet accord
s'est accompagné d'accords complémentaires au cours des
années 2007 et 2008 qui visaient à préciser un certain
nombre d'aspects contenus dans l'accord principal.
Après ces différents Accords majeurs que nous
avons parcouru, force est de reconnaitre qu'ils ont structuré le
parcours de ce pays vers l'organisation de l'élection
présidentielle. Comme on peut le constater, la Francophonie n'a pas fait
partie de tous ces moments forts qui structurent l'évolution de ce pays
vers l'organisation de l'élection présidentielle. Il est question
de voir par la suite l'environnement qui prévaut avant l'organisation de
la consultation électorale.
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