Paragraphe 2 : le
contexte général avant l'élection
Il est question ici de montrer l'ambiance
générale qui prévaut avant la tenue de la consultation
électorale cruciale pour la Cote d'Ivoire. Cette ambiance ne saurait
être comprise sans un bref détour dans l'histoire récente
de ce pays. Pour cela, il sera question d'aborder ce contexte suivant deux
prismes. D'abord la situation politique(A), et par la suite, la conjoncture
socio politique en vigueur(B).
A- La situation politique avant
l'élection
Pour comprendre la situation politique de ce pays, il faut
parler des évènements majeurs l'ayant agité. Le pays a
connu un coup d'état en décembre 1999. En effet, Henri Konan
Bédié, successeur constitutionnel à la mort
d'Houphouët Boigny, a été renversé par une junte avec
à sa tête le général Robert Guei. Par la suite, un
référendum a été organisé après une
période transitoire et a permis d'adopter une nouvelle constitution
devant régir les élections de 2000.L'élection a
été remporté par Laurent Gbagbo qui a n'a eu finalement
gain de cause qu'après un soulèvement populaire face au refus du
général de reconnaitre sa défaite. Il faut noter que deux
candidats et principaux leaders politiques du pays ont été exclus
de la course électorale, à savoir Alassane Dramane Ouattara, et
Henri Konan Bédié. En 2002, une tentative de coup d'état a
échoué et a conduit par la suite à une partition du pays
en deux zones contrôlées chacune par une force armée
différente, les Forces nouvelles pour le nord du pays et l'armée
régulière contrôlant le sud. Entre 2003 et 2007 plusieurs
accords et médiations ont été menés avec tout de
même un accent mis sur celui de Marcoussis avec le maintien de Laurent
Gbagbo comme Président et de la formation d'un gouvernement d'union
nationale aux pouvoirs élargis, car délégués par le
premier cité. Au total ces accords, et notamment celui de Ouagadougou
ont jeté les bases d'une élection comprenant le plus de consensus
possible mais au demeurant une bonne dose de suspicion. En effet, une des
causes de la crise qui prévaut dans ce pays résulte des
revendications identitaires et la notion d'ivoirité. L'abrogation du
droit de vote des étrangers en 1994 a fait naitre un climat de suspicion
et d'exclusion car ces derniers sont pourtant autorisés à voter
depuis l'indépendance. L'établissement des listes
électorales depuis 1995 jusqu'à la période 2006-2010
souffre également de cette suspicion et constitue d'ailleurs un enjeu
pour la future élection. Ces listes électorales permettent de
mettre le doigt sur la question de nationalité qui agite le pays depuis
plus d'une décennie, ceci visant à dénier à
certains la capacité d'exercer le droit en tant qu'électeurs ou
encore d'empêcher à d'autres d'être candidats. Tous ces
éléments ont permis à la violence de s'exprimer à
travers le temps, pour malheureusement meurtrir les populations de ce pays.
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