3.2 Les poètes au niveau national
Au niveau local, il n'est pas rare de voir un lycéen
déclamer un poème lors d'une cérémonie ou à
la radio. La presse écrite réserve quelques fois des colonnes
à la poésie mais les recueils édités sont moins
nombreux.
Amine Idriss a écrit Eclats d'ombre (1997),
Djikoloum, par la faveur du centre Dombao de Moundou a publié N'Dra
(1991) ; Testament ; Ombre ; L'Enfant naturel
et L'Afrique saigne, l'année suivante. La même
année et au même centre, Mahamat Djeddid Ahmat a pu produire
Jour d'espoir et Les Inventeurs de la mort. Mbaïdam,
quant à lui n'a que des textes inédits : Pas de danse et
danse infinie. Honte est le titre de ses poèmes rendus
publiques grâce au numéro 1729 de Jeune Afrique (du 24
février au 02 mars 1994).
3.3 Les poètes : situation professionnelle et lieu
de résidence, effet littéraire 3.3.1 Les poètes de
renommée internationale
Nimrod Bena Djanrang, enseignant de philosophie est
rédacteur en chef de la revue semestriel, artistique, philosophique et
littéraire, Aleph beth, créée en 1997. En plus de
cette activité, Nimrod se consacre à la littérature. En
poésie, il est une vraie autorité, selon Taboye qui reconnait que
sa poésie à renommée internationale est inspirée
par sa formation en philosophie : « très marqué par la
guerre, il semble opposer au chaos imposé par les armes un autre chaos
que présente à l'homme la nature » (Taboye, 2003 : 16).
Ce ton philosophique est poétisé d'une manière
romancée dans son premier roman Les Jambes d'Alice (Paris, Acte
sud, 2001). Le poète, romancier, essayiste originaire de Koyom (Hameau
au Sud de Bongor, Tchad), après les études au Tchad et en
Côte d'Ivoire vit actuellement en France.
Koulsy Lamko, le poète le plus productif et prolifique
est dramaturge, comédien, assistant et metteur en scène à
l'atelier théâtre burkinabé. Il participe à des
créations collectives et anime des ateliers d'écriture. Koulsy
est selon les termes de Taboye : « installé au Burkina Faso
depuis 1993 où il enseigne et est agent cadre de conception à
l'institut des peuples noirs » (Taboye, 2003 : 56). Le poète
est également conteur et romancier. Il a résidé au Tchad,
au Burkina, au Togo, en Limousin (à Limoges) avant de repartir
s'installer au Burkina où il met en pratique la formation d'entrepreneur
culturel suivie à Lomé. En 1994, il met en place une agence
d'administration culturelle.
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Moïse Mougnan, journaliste politologue anime
l'émission africaine de Radio Centre-Ville à Montréal.
Là, il fonde avec le concours d'un ami zaïrois, le magazine
Echos d'Afrique ainsi que la télévision africaine du
Québec. Mougnan a travaillé au ministère de l'agriculture
avant de se donner à la presse. Il est directeur des relations publiques
du magazine Transatlantique (sous-titré « Le
développement, la francophonie, le monde et nous ») puis
rédacteur en chef du même magazine. À Montréal
où il vit avec sa famille, il a été secrétaire
général des étudiants africains au Canada, a lutté
pour les droits de l'Homme et a collaboré au journal haïtien de
Montréal, Présence.
Nébardoum Derlemari Abdias, une fois les études
de droits suivies au Togo et au Canada est devenu juriste publiciste
internationaliste. Mais, il n'a pas laissé les activités
artistiques et littéraires, qui l'ont poussé à abandonner
les études scientifiques au profit des lettres et des sciences
sociopolitiques. La poésie pour laquelle il a un fort penchant est un
moyen de lutte politique. La passion double de chercheur artiste devient
réalité grâce aux multiples publications : Labyrinthe
de l'Instabilité politique au Tchad (Paris, L'Harmattan, 1998) dans
lequel il propose le sérieux projet de développement pour lutter
contre l'instabilité politique, Contribution à une politique
de développement au Tchad (Paris, L'Harmattan, 2000) où il
préfère "une diplomatie de population" et non d'État,
etc.
Nocky Djédanoum est le directeur artistique du festival
dénommé Fest'Africa, dont il est le fondateur en collaboration
avec Maïmouna Coulibaly depuis 1994. Il est installé à Lille
en France où il travaille pour le Fest'Africa. Ce journaliste a une
passion littéraire. Pour cette raison, il signe des pièces de
théâtre, de recueils de poèmes et de romans. C'est
grâce à ces deux occupations qu'il est reconnu au Tchad.
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