L'enjeu géostratégique dans l'instabilité au Soudan du sud( Télécharger le fichier original )par Niclette BAKAMPA TSHIABA Université Chrétienne Cardinal Malula - Licence en Rélations Internationales 2014 |
Section 2 : Conséquences et actions humanitairesII.2.1 : Conséquences du conflitLe conflit au Sud Soudan a produit des conséquences sur le plan politique, économique, diplomatique, militaire et humanitaire. En moins de 48 heures, le Soudan du Sud bascule dans la guerre civile. De nombreuses casernes et garnisons se déchirent. Des dizaines de milliers de personnes fuyant les combats se regroupent dans les bases des Nations Unies. La guerre civile prend une tournure ethnique. La communauté Dinka du président Kiir et celle Nuer de son adversaire ravivent les vieilles haines. Les pays voisins et le grand parrain américain assistent impuissant au suicide de la plus jeune Nation du continent. Trois ans après son indépendance, le Soudan du Sud est en plein chaos. Jamais sans doute Khartoum n'aurait imaginé pareil scénario. Voir le Soudan du Sud s'effondrer en quelques jours dans une guerre fratricide a de quoi réjouir les durs du régime d'Omar-el-Bechir, ceux qui n'ont jamais réellement accepté l'indépendance des sudistes. Le conflit soudanais a fait plusieurs milliers de morts et a obligé près de 900 000 Sud-Soudanais à fuir les combats. Des massacres inter-ethniques avaient éclaté entre les deux principales communautés du pays, Dinka et Nuer, auxquelles appartiennent respectivement Salva Kiir et Riek Machar. Le Gouvernement soudanais affirme que le nombre de morts répertoriés se situe aux environs de 10 000, mais trois pays notamment, les États-Unis d'Amérique, Israël et le Canada, pour leur part d'après des enquêtes menées, arrivent de façon unanime à soupçonner que ce conflit couvre un génocide ayant fait autant de pertes en vies humaines évaluées à environ 300 000 morts. Outre le nombre de décès, les mêmes sources avancent le nombre d'environ 2,7 millions de personnes déplacées dans leur propre pays et vers les pays voisins, dont 230 000 réfugiés au Tchad46(*). La Commission d'enquête de l' Organisation des Nations unies sur les violations des droits de l'homme perpétrées au Soudan parle de crimes contre l'humanité47(*). Constatant que la Justice soudanaise ne peut ou ne veut rien faire pour y remédier, elle transmet le dossier à la Cour Pénale Internationale. Les populations civiles, enfants y compris, subissent les attaques de janjawids. L' ONU parle de crime contre l'humanité, les États-Unis parlent de génocide. * 46 Rapport d'Amnesty International, Enquête sur les massacres à Juba. www.juba_crime.2012 * 47Rapport d'Amnesty International sur les crimes commis à Juba en2013 |
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