Cooperation transfrontaliere entre le Cameroun et la Guinee equatoriale( Télécharger le fichier original )par Eric Bertrand BELINGA Universite de yaounde II=Soa, Institut Des Relations Internationales Du Cameroun - Master 2 2013 |
2. Les enjeux nouveaux de la sécurité transfrontalièreSitués en pleine forêt équatoriale, la Guinée éponyme de même que le Cameroun, mesurent les enjeux de la protection environnementale, des questions terroristes et de la piraterie maritime qui relèvent de plus en plus de nouvelles problématiques sécuritaires dans cette sous-région. En effet, depuis que les conséquences conjuguées de l'industrialisation et de l'urbanisation effrénée contribuent à la dégradation de l'environnement, sa protection devient un enjeu mondial de sécurité. En partageant la forêt équatoriale avec d'autres pays de la région dont le Cameroun, la nécessité d'une coopération transfrontalière intégrée s'impose ; d'où la mise en place des complexes forestiers transfrontaliers où il existe un système de pilotage politique d'ensemble du territoire transfrontalier à l'exemple de la Tri-nationale Dja-Odzala-Minkebe (TRIDOM) entre le Cameroun, le Gabon et le Congo. Quoi qu'il en soit, « l'impact de l'environnement sur la sécurité occupera vraisemblablement à l'avenir une place de plus en plus significative, compte tenu de ce que la dérive climatique en cours constitue une remise en cause extrêmement rapide et puissante des conditions de vie de l'humanité et de toutes les espèces vivantes 57(*)». Les espaces côtiers, en particulier, sont caractérisés par un patrimoine exceptionnel mais menacé. Cet enjeu nécessite une approche transfrontalière, sur des thèmes tels que la ressource halieutique et la question des quotas, la préservation de la biodiversité, la coordination des Etats et des collectivités en matière de gestion des risques de pollutions maritimes (surveillance maritime, traitement des catastrophes...), le changement climatique, et particulièrement la montée du niveau des mers, le développement des énergies renouvelables marines (éoliennes,...) ou la gestion de la pression urbaine sur les littoraux. Du fait de la pression s'exerçant sur les mers et les espaces côtiers, de nombreuses contradictions s'y déploient entre développement et préservation de leur patrimoine. Résoudre ces contradictions passe par une approche intégrée transfrontalière terre/mer. À cela s'ajoute la floraison des dangers liés au terrorisme international qui a de plus en plus une incidence locale. Il s'agit de l'action des groupes tel Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) ou Boko Haram dont la projection dans les espaces maritimes contigus n'est plus qu'une question de temps. C'est également sans compter avec la piraterie maritime et le banditisme qui tendent à proliférer ces derniers temps dans les eaux nationales des deux pays. Autant de défis appelant des actions concrètes. En somme la notion de sécurité est pluridimensionnelle. Elle intègre aussi bien les relations de bon voisinage, l'organisation interne de la société, que la dimension sanitaire. En outre, certains enjeux économiques sont encadrés et régulés dans ces enceintes de concertation pour le renforcement de la stabilité dans la sous-région. * 57 G. Dussouy, Les théories de l'interétatique : traité des Relations internationales, Paris, L'Harmattan, 2007, p. 168. |
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