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Quelles sont les opportunités en termes de communication territoriale des initiatives locales axées sur le recyclage ?

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par Dimitri SIGOGNE
IAE Savoie Mont Blanc - Master 1 Développement Commerce International  2014
  

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2. Le marketing territorial

Le marketing territorial est un concept qui englobe deux aspects : un focalisé sur le territoire lui-même, appelé marketing local (ou de proximité), et l'autre axé sur la promotion du territoire à l'extérieur, appelé marketing extra territorial. En premier lieu, nous allons présenter le marketing territorial dans sa généralité, ce qui nous permettra d'avoir une approche globale du sujet. Nous nous intéresserons ensuite aux deux dimensions du marketing territorial, qui sont le marketing local et le marketing extra territorial. L'objet de notre recherche étant la communication territoriale, nous nous attacherons plus particulièrement à ce point, notamment dans la partie où nous différencierons les démarches locales et extra territoriales.

a) Approche globale

Le marketing reste avant tout une démarche organisationnelle, composée de trois phases : analytique, stratégique et opérationnelle. Le marketing territorial n'échappe évidemment pas à cette règle. Le tableau suivant, extrait de l'article de « HOULLIER-GUIBERT C-E, « De la communication publique vers le marketing des territoires : approche microsociologique de la fabrication de l'image de marque », Gestion et management public, 2012, pp. 35-49, p.40 », résume cette démarche organisationnelle et présente le cas de la « marque Bretagne » à titre d'exemple.

Figure 1 : schéma de la démarche marketing

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Cependant, le marketing territorial présente des caractéristiques qui le distinguent du marketing

« traditionnel ». Fabrice HATEM, conseiller économique à la CNUCED (Conférence des Nations-Unies pour le Développement), compte en 2007 sept particularités qui distinguent le marketing

territorial :

- L'offre est ici un « produit » dont les caractéristiques existent et se modifient

indépendamment de l'action de l'agence (de marketing et / ou de communication) et des responsables et des représentants de la collectivité ;

- Les acteurs du territoire doivent donc se coordonner pour construire une offre attractive ;
- De son côté, le « client » n'est pas qu'un simple consommateur et / ou investisseur mais devient un partenaire du territoire à partir du moment où il s'implante ;

- La notion de territoire elle-même est difficile à définir. Elle peut correspondre à différentes
instances allant de la ville à la région (voire même jusqu'au territoire national) pour le cas de la France. Le « marché » est donc difficile à définir et à appréhender ;

- De plus, les cibles du marketing territorial sont très diverses. Il ne s'adresse donc pas à une
cible choisie mais à plusieurs cibles hétéroclites ;

- Par conséquent, l'action de « vente » se conçoit dans la durée.

Ainsi, toujours selon Fabrice HATEM en 2007, l'offre territoriale est un ensemble complexe qui s'adresse à deux grands types de cibles (les entreprises ou personnes morales et les individus ou personnes physiques) et qui comprend :

- Pour les entreprises : le site d'implantation, l'environnement (légal et fiscal, industriel et de

services, infrastructures, recherche...), les ressources (main d'oeuvre, matières premières...), les partenaires présents...

- Pour les individus (résidents et touristes) : le tissu économique, la politique sociale,

l'environnement politique, légal et fiscal, les infrastructures (publiques et privées), les commerces et activités, le cadre de vie...

Nous pouvons diviser les objectifs du marketing territorial en deux parties. D'une part, les objectifs internes (ou locaux) qui visent à répondre aux attentes de la population et à satisfaire ses besoins ; nous retrouvons ici les actions qui attraient à l'animation du territoire, à l'implication de la population et à son bien être, afin de créer chez elle un sentiment d'identité. Les objectifs externes (ou extra territoriaux) visent quant à eux à développer le sentiment de fierté des citoyens et à faire rayonner le territoire (nous définirons cette notion dans la rubrique consacrée au marketing extra territorial). Il ne faut pas confondre l'identité, qui traduit le fait que le citoyen se sente appartenir au territoire, et celui de fierté, qui le poussera à communiquer positivement à propos du territoire. Le tableau suivant, issu de « HOULLIER-GUIBERT C-E (2009), « Evolution de la communication territoriale : les limites de l'idéologie de la proximité », Les Enjeux de l'information et de la communication, pp. 45-61, p.52 », présente les différents objectifs du marketing territorial. Il se focalise sur les actions de communication marketing et on y trouve en exemple la municipalité et la communauté d'agglomération de Rennes.

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Figure 2 : les objectifs de la communication territoriale

La tendance actuelle en termes de marketing, et plus particulièrement de communication territoriale, semble être de faire passer en priorité les objectifs internes, afin de développer à moyen terme le sentiment de fierté, et à plus long terme de faire donner un rayonnement au territoire (HOULLIER-GUIBERT C-E, 2009). Aussi, il apparait que davantage d'importance est accordée à l'étude préalable de l'identité qui correspond au territoire avant de mettre en place les actions de communication locales : « Les politiques de communication recherchent l'identité qui correspond le mieux à la ville et à la population, en tenant compte de la pluralité d'identité (Cardy, 1997) qui se construit dans un contexte environnemental et au sein de la relation entre l'être et l'autre (Morin, 1982). Par conséquent, dans le même objectif de bien-être, la communication passe d'actions à vocation identitaire vers des actions à vocation de proximité avec une frontière peu évidente. » (HOULLIER-GUIBERT C-E (2009), « Evolution de la communication territoriale : les limites de l'idéologie de la proximité », Les Enjeux de l'information et de la communication, pp. 45-61, p.47)

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Pour répondre à ces deux catégories d'objectifs, le marketing territorial met en place trois types d'outils, présentés par Fabrice HATEM en 2007 :

- Les outils de connaissance : statistiques, études, enquêtes, analyse de marché ;

- Les outils de pilotage : élaboration de la stratégie (objectifs-moyens), suivi de la mise en

oeuvre, évaluation ;

- Les outils d'action : promotion, prospection, mobilisation des acteurs locaux, amélioration de
l'offre locale...

L'acteur du marketing territorial est l'agence, qui peut bien entendu agir sur toutes les dimensions du marketing ou se spécialiser sur un élément, comme la communication. En marketing territorial, l'agence constitue un intermédiaire entre le territoire et le client (entreprise, habitant, touriste...) (Fabrice HATEM, 2007). Aussi, les organismes qui communiquent pour le territoire sont variés. A titre d'exemple, la région bretonne en compte aujourd'hui trois : le Conseil Régional de Bretagne pour les habitants de la région, le Comité Régional du Tourisme de la Bretagne pour les touristes et l'Agence Régionale de Développement et d'Innovation pour les entreprises. Or, chaque organisme a en général des cibles, des objectifs et des manières des procéder différents (HOULLIER-GUIBERT C-E, 2012).

Le marketing territorial est donc une science qui requiert beaucoup de précautions et dont les résultats sont souvent incertains. Elle est jeune et donc encore peu développée et ses composante (les caractéristiques de l'offre et les cibles) sont difficile à mesurer et ne dépendent quasiment pas de la volonté de l'agence.

Qui plus est, « les collectivités territoriales ont longtemps rejeté la possibilité de recours au marketing considéré comme incohérent avec leur mission de service public. » (ROCHETTE Corinne, (2012) « L'approche ressources et compétences comme clé de lecture du processus d'élaboration d'une ressource originale : la marque territoire », Gestion et management public, p. 4-4). Les collectivités n'ont donc pour la plupart pas encore intégré le marketing territorial qui reste un concept abstrait pour elles. Pour terminer avec l'approche générale du marketing territorial, il est important de préciser que, comme le rappelle HOULLIER-GUIBERT, le problème des nombreuses métropoles françaises est qu'il manque une étape dans la construction de leur stratégie de marketing : par exemple, une offre territoriale est proposée, mais sans qu'il y ait de réflexion sur l'identité et le socle du discours à tenir (HOULLIER-GUIBERT C-E, 2012).

b) Le marketing local

Comme abordé précédemment, le marketing local est donc la forme de marketing territorial qui a pour cible les acteurs résidents du territoire, i.e. les citoyens et les entreprises. Les responsables de la collectivité, par l'intermédiaire des agences, cherchent ici à comprendre les besoins de ces résidents et propose des visant à les satisfaire. En nous appuyant sur les travaux de HOULLIER-GUIBERT C-E, nous pouvons donc dire que, de manière synthétique, les objectifs du marketing territorial s'articulent comme suit :

- Animer le territoire et informer les cibles pour favoriser leur sentiment de bien être ;

- Impliquer les cibles dans l'animation pour créer un sentiment d'identité ;

- Mettre en valeur le territoire et les actions menées aux yeux des résidents pour développer

leur sentiment de fierté (et ainsi mieux communiquer à l'extérieur du territoire).

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A noter que la combinaison des notions de « bien être » et « d'identité » territoriale constituent pour HOULLIER-GUIBERT le « bonheur territorial » (HOULLIER-GUIBERT C-E (2009), « Evolution de la communication territoriale : les limites de l'idéologie de la proximité », Les Enjeux de l'information et de la communication, pp. 45-61, p.47).

En marketing local, le positionnement du territoire doit répondre à deux critères :

- Il doit coïncider avec l'identité réelle du territoire. Cela permet non seulement au positionnement choisi d'être accepté et reconnu par les acteurs locaux, mais aussi de créer chez eux un sentiment d'attachement : « Le positionnement doit développer un lien avec le territoire et créer ce que des chercheurs (Mc Queen & al., 1993 ; Feldwick, 1996 ; Heilbrunn, 1996) ont appelé une prédisposition affective à long terme manifestée par le consommateur envers une marque, qualifiée d'attachement à la marque. » (HOULLIER-GUIBERT C-E (2012) : « De la communication publique vers le marketing des territoires : approche microsociologique de la fabrication de l'image de marque », Gestion et management public, pp. 35-49, p.24)

- Il doit être différenciant des autres territoires. La différenciation territoriale étant le socle
d'une capacité de positionnement (HOULLIER-GUIBERT C-E, 2012), il mettra en avant les avantages du territoire par rapport à ses « concurrents ». Lorsqu'on considère la notion d'attachement à la marque évoquée précédemment, nous pouvons en effet penser comme HOULLIER-GUIBERT que « appréhender le développement territorial par le marketing suppose une volonté de différenciation (Meyronin, 2009), à caractère innovant et développer des positionnements similaires à d'autres territoires est une aberration stratégique (Babey & Giauque, 2009). » (HOULLIER-GUIBERT C-E (2012) : « De la communication publique vers le marketing des territoires : approche microsociologique de la fabrication de l'image de marque », Gestion et management public, pp. 35-49, p.44).

Il semble que depuis la seconde moitié des années 2000, les stratégies marketing des territoires se sont recentrées vers la communication locale. La communication à vocation identitaire reste importante et essentielle mais passe en second temps, dans une logique de moyen terme (Hélène CARDY, 2011). Nous pouvons alors penser que les agences cherchent en premier lieu à construire une offre territoriale qui réponde aux attentes des citoyens en le faisant réagir, en l'impliquant dans l'animation du territoire, afin de la mettre en valeur à l'extérieur par la suite et de développer le sentiment de fierté (HOULLIER-GUIBERT C-E (2009). Aussi, les collectivités (par l'intermédiaire des agences), cherchent à impliquer le citoyen, ce qui rejoint la notion de client-partenaire (ou « consommacteur ») présentée par Fabrice HATEM en 2007 et reprise par Hélène CARDY en 2011.

En corolaire, les thèmes traités par la communication territoriale se rapportent de plus en plus à la citoyenneté et favorisent la relation avec le public : « les politiques d'image de marque ont un peu cédé le pas devant les thèmes de la citoyenneté, de la relation et plus récemment de la médiation » (HOULLIER-GUIBERT C-E (2009), « Evolution de la communication territoriale : les limites de l'idéologie de la proximité », Les Enjeux de l'information et de la communication, pp. 45-61, p.53).

Par conséquent, les collectivités cherchent à favoriser la création de dynamiques territoriales en leur sein. En reprenant les thèses de l'école de la proximité, Christophe BEAURAIN nous rappelle que le territoire est considéré comme un espace de déroulement de coordinations. Ainsi, « les interactions alimentent un processus d'enrichissement réciproque, surtout dans une situation d'incertitude radicale liée à l'inscription dans le temps long des différents acteurs » (BEAURAIN Christophe (2008) : « La construction d'un territoire à partir des ressources environnementales :

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l'exemple de l'agglomération dunkerquoise », Géographie, économie, société, pp. 365-384, p.371). A Frédéric CARLUER d'ajouter que, de leur côté, les entreprises cherchent à intégrer ces dynamiques territoriales dans leurs stratégies : « Conscientes du fait que la création de valeur peut être démultipliée par une meilleure insertion territoriale, les entreprises (et les multinationales en particulier) s'efforcent dorénavant de mieux prendre en compte le « facteur régional » dans leurs stratégies de global/localisation (A.J. Scott [1999], J.H. Dunning, J.L. Mucchielli [2002]). » (Frédéric CARLUER (2006) : « Réseaux d'entreprises et dynamiques territoriales: une analyse

stratégique », Géographie, économie, société, pp. 193-214, p.202). Cette faculté des acteurs de nouer des relations qui engendrent des externalités spécifiques et qui favorisent la réactivité de l'entreprise et les complémentarités et appelée « intégration réticulaire » (Frédéric CARLUER, 2006).

Cependant, C. BEAURAIN note qu'il n'y a pas encore suffisamment de réflexion sur la mise en place de dynamiques collectives facilitant l'intégration des contraintes environnementales dans les processus de production (C. BEAURAIN, 2008). Qui plus est, ce type de réflexion est limité par la multiplicité des visions des objectifs environnementaux par les différents acteurs (C. BEAURAIN, 2008). Il faut ajouter qu'à l'instar des Etats dans la théorie des avantages absolus d'Adam SMITH et de celle des avantages comparatifs de David RICARDO, les territoires tendent à se spécialiser dans des activités dans lesquelles ils possèdent un avantage. Cet avantage peut être géographique, démographique, environnemental, culturel... On peut alors penser que certains territoires préfèrent se concentrer sur leur avantage et le développer, plutôt que de s'inscrire dans une démarche de développement durable (Marc-Urbain PROULX, 2006).

En conclusion, le marketing local est pour les auteurs un élément nécessaire mais pas suffisant du marketing territorial. Le maintien des démarches de marketing local en général et plus particulièrement d'accompagnement à la citoyenneté doivent rester en place pour légitimer la création d'une « marque territoriale » en marketing extra territorial (HOULLIER-GUIBERT C-E (2009), « Evolution de la communication territoriale : les limites de l'idéologie de la proximité », Les Enjeux de l'information et de la communication, pp. 45-61, p.56). De plus, ESHUIS, KLIJN et BRAUN montrent que participation des citoyens au branding territorial peut permettre d'améliorer la qualité de la marque et d'autre part d'intégrer les émotions des citoyens dans les processus de gouvernance, et ainsi prévenir la contestation des citoyens (Jasper ESHUIS, Erik-Hans KLIJN et Erik BRAUN, 2014).

c) Le marketing extra territorial

Le marketing extra territorial est essentiel pour promouvoir le territoire à l'extérieur, que ce soit auprès des individus ou des entreprises. Or, dans les deux cas, on assiste aujourd'hui à une hausse de la concurrence entre les territoires, due principalement à l'essor du tourisme qui coïncide avec la progression économique des pays émergents et la simplification des transports (au niveau national et international), mais aussi à la mobilité des firmes, qui recherchent les meilleurs endroits pour produire et pour vendre.

Fabrice HATEM confirme ces faits. D'une part, pour l'aspect touristique, il explique que les collectivités françaises doivent à la fois s'adresser à des cibles de plus en plus diverses en termes d'origine géographique, de comportements de consommation..., et sont d'un autre côté en concurrence avec d'autres destinations de plus en plus nombreuses et variées. Il semble également qu'au niveau national, on assiste à une diversification des destinations et à une répartition des flux touristique qui tend à s'équilibrer (Fabrice HATEM, 2007). D'autre part, concernant le marché des

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investissements, on constate que le nombre de projets portés par les entreprises est inférieur aux capacités d'implantation proposées par les territoires. De plus, les territoires font face à une concurrence internationale qui, même si elle ralentie, reste en progression (Fabrice HATEM, 2007). Enfin, les territoires sont en concurrence pour accueillir les individus urbains, mobiles, connectés et ayant des compétences élevées, aussi désignés sous le terme de « classes créatives » (Richard FLORIDA, 2002).

L'ouverture économique croissante des territoires entraîne donc une dépendance accrue aux incertitudes externes. En particulier, une fraction croissante de l'investissement et des créations d'emplois sur le territoire est liée à des processus de décision impliquant une mise en compétition de ce territoire avec d'autres (Fabrice HATEM, 2007). D'autre part, les collectivités peuvent de moins en moins compter sur les firmes multinationales car elles ont adopté des stratégies de production internationales ; les entreprises locales sont des partenaires prépondérants (Marc-Urbain PROULX, 2006).

Nous assistons ainsi à la formation de nouveaux types de relations entre territoires et entreprises : la « solidarité naturelle » (Fabrice HATEM, 2007) qui prévalait laisse place à la « coopération choisie » (Fabrice HATEM, 2007). Les territoires sont en compétition pour attirer les firmes et les projets nationaux et internationaux. Différentes politiques de promotion et de prospection sont donc mises en oeuvre aux niveaux national, régional et local (Fabrice HATEM, 2007).

Ces dispositifs de promotion et de prospection entrainent une nécessité pour les territoires de se distinguer (Marc-Urbain PROULX, 2006). Pour ce faire, ceux-ci investissent le champ marketing stratégique et développent des marques région, ou marques territoire. Il est important de noter la singularité de ces marques : « La marque territoire n'est pas une marque commerciale comme les autres. D'abord parce qu'elle est avant tout attachée à un espace physique, et ensuite parce qu'elle réunit des offres très variées (touristique, formation et avec ses écoles et ses universités, santé avec ses hôpitaux, économique avec ses industries, ses pôles de compétitivité,...) mais aussi une qualité de vie, une culture, un mode de vie. » (Corinne ROCHETTE (2012) : « L'approche ressources et compétences comme clé de lecture du processus d'élaboration d'une ressource originale : la marque territoire », Gestion et management public, p. 4-4).

Du fait de leur singularité et de la compétition pour accueillir les flux humains, financiers et économiques, les collectivités territoriales doivent se différencier : « la différenciation territoriale est le socle d'une capacité pertinente de positionnement territorial. » (HOULLIER-GUIBERT C-E (2012) : « De la communication publique vers le marketing des territoires : approche microsociologique de la fabrication de l'image de marque », Gestion et management public, pp. 35-49, p.45).

Comme nous l'avons vu précédemment, les collectivités cherchent d'abord à impliquer la population et à déterminer leur propre identité pour créer leur code de marque. Dans cette optique, les agences (qui se chargent de créer l'image du territoire) misent sur la consultation de la population : « La consultation de la population est nécessaire pour la sensibiliser à la démarche participative de fabrication de la marque. » (HOULLIER-GUIBERT C-E (2012) : « De la communication publique vers le marketing des territoires : approche microsociologique de la fabrication de l'image de

marque », Gestion et management public, pp. 35-49, p.39). Pour le cas de la marque Bretagne, cette consultation passe par exemple par création d'un blog « Bretagne qui es-tu » et la réalisation d'enquêtes qualitatives et quantitatives auprès de la population. HOULLIER-GUIBERT ajoute que l'implication de la population dans le cadre de ce type de démarche passe majoritairement par sa médiatisation (HOULLIER-GUIBERT C-E (2012). De ce fait, la fabrication de l'image de marque

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constitue une étape supplémentaire en matière de mobilisation des acteurs du développement territorial.

Pour l'exemple de la marque Bretagne, les agences se sont donc basées sur l'identité de ce territoire (l'esprit des lieux, le caractère maritime, le patrimoine culturel...) qu'elles ont pu analyser en faisant appel à la participation populaire. Le code de marque a ainsi pu être créé : les valeurs et le positionnement de la région, un logo, des mots clés... Ce code prend alors la forme d'un label car il est réservé aux partenaires sélectionnés par un comité de marque. Les objectifs sont de fidéliser les entités qui adhèrent à la marque et de leur apporter outil de communication pour eux, le code de marque étant alors utilisé comme une boîte à outils pour homogénéiser les discours (HOULLIER-GUIBERT C-E (2012).

Nous nous devons également de mentionner les palmarès, qui constituent un outil important de branding territorial. Ils sont en premier lieu des instruments de marketing local dans la mesure où ils constituent une feuille de route pour les décideurs, qui sont incités à mettre en place les actions nécessaires pour que la collectivité dont ils ont la charge figure dans le palmarès. Ils deviennent ensuite des outils de communication externe car ils favorisent le sentiment de fierté des citoyens et sont médiatisés ; constituent donc un « gage de qualité » (Hélène CARDY, 2011).

Via le branding territorial, les collectivités souhaitent générer un rayonnement culturel. Le rayonnement culturel est défini par Jérôme BARAY comme le niveau de diffusion d'une culture, son influence et sa capacité à séduire et à attirer (Jérôme BARAY, 2008). Nous pouvons donner à titre d'exemple le fort rayonnement culturel de Paris sur les provinces françaises qui existait jusqu'au début des années 1990, et qui est toujours percevable aujourd'hui. Le rayonnement est issu de facteurs internes (investissements publics, l'accessibilité, les stocks de savoir, le degré de diversification ou de spécialisation des activités...) et externes (facilités d'implantation & de développement des E, localisation des équipements de haut niveau, les localisations résidentielles...) (Jérôme BARAY, 2008).

Synthèse :

Le marketing territorial est donc singulier : l'offre et les cibles sont difficiles à déterminer et ne dépendent que partiellement de la volonté des responsables des collectivités et des agence de marketing et de communication.

Il semble qu'après une période d'hésitation, durant laquelle les communautés territoriales rejetaient le marketing ou mettaient en avant son aspect externe, cette science s'immisce dans leurs stratégies. La tendance est donc de construire en premier lieu une offre territoriale complète avant de communiquer en dehors du territoire.

Dans cette optique, les collectivités cherchent à construire une offre à la foi en rapport avec l'identité du territoire et différenciatrice. Aussi les territoires cherchent-ils à se spécialiser dans des activités dans lesquelles ils possèdent un avantage, à impliquer la population et à développer son sentiment d'identité. Sous différents angles, la communication locale traite de plus en plus les thèmes liés à la citoyenneté et favorise la relation avec le public.

Afin de mieux impliquer les entreprises et les citoyens résidents, les collectivités cherchent à mettre ne place des dynamiques mettant en relation les trois entités (collectivités, entreprises et citoyens). On note que les entreprises expriment une volonté d'intégrer ces dynamiques, dans une optique de « localisation » de leurs stratégies de développement. De plus, elles sont plutôt favorables à une

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meilleure intégration de la dimension environnementale dans leur processus de production. Mais il n'y a pour le moment pas suffisamment de réflexion sur l'intégration de ces contraintes environnementales au sein des dynamiques.

En matière de marketing extra territorial, l'évolution majeure de ces 20 dernières années est l'accroissement de la concurrence entre les territoires, que ce soit au niveau national ou international. Cela rend nécessaire la distinction des territoires et la fidélisation des acteurs. Les collectivités cherchent donc à créer une image basée sur leur identité et leurs spécialisations. Le but est d'augmenter leur rayonnement culturel, mais nous nous rendons également compte que le branding permet mobiliser et impliquer les acteurs du développement territorial via leur consultation.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry