IV. 4.1.3. L'automédication
Le recours à l'automédication en tant que
premier soin est très courant dès l'apparition des premiers
signes et symptômes de la maladie. Dans certains cas, cette pratique est
destinée à soulager le malade avant la quête de soins plus
appropriés ; dans d'autres, elle est indiquée contre les
affections passagères. L'automédication est définit comme
étant l'«utilisation et l'administration des médicaments
modernes et/ou traditionnels sans prescription par un thérapeute »
(Akoto, 2002.). Les raisons qui justifient le recours à ce
système sont diverses. On citera entre autres, la nature et le
degré de gravité de la maladie, l'inaccessibilité
géographique et/ou financière des autres systèmes de
santé. De la même manière, Bicham (1985, cité par
Fournier et Haddad, 1995) parle de médecine personnelle «
domestique » pour montrer la pluralité des comportements d'auto
traitement à base de produits traditionnesl ou moderne. Cependant, ce
type de traitement présente des risques dans la mesure où
plusieurs malades l'achètent auprès de marchands qui ne
respectent pas toujours les conditions d'entretien de ce produit. De plus,
plusieurs produits contrefaits et même ceux qui ne sont plus
homologués sont vendus aux populations et les posologies requises ne
sont pas respectées.
Ainsi, dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et
Nsimeyong, l'automédication est le résultat des
différences sociales qui existe entre les populations, car, ici, on
dénombre quatre pharmacies donc deux par quartier, ce qui est
très insuffisant pour leur ravitaillement. Le problème reste
l'accès dans les hôpitaux de référence, c'est pour
cela que les populations pour ne pas s'acquitter des frais de consultations
décident de faire de leur mieux pour palier à leur
état.
IV.5. REPONSES SOCIALES ET MODES DE COMPORTEMENT FACE AUX
RISQUES DE PALUDISME
Nous avons mentionné plus haut que les réponses
sociales et les modes de comportement renvoient ici aux différentes
actions entreprises par les populations en vue de réduire les risques
présents dans leur environnement. Ces réponses reflètent
le rôle des facteurs et de la perception évoquée ci-dessus.
Elles sont individuelles et collectives, elles sont contrastées et
varient dans le temps et dans l'espace.
IV.5.1. Des réponses
individuelles parfois contrastées
Dans des zones où les pentes sont accentuées,
les ménages envisagent plusieurs stratégies de lutte
antiérosive pour préserver leur cadre de vie. C'est le cas de
l'empilement de vieux pneus le long des talus à protéger. C'est
de cette façon que la terre emportée habituellement par les eaux
qui ruissellent est piégée. C'est en outre l'utilisation des
plantes comme le manguier, la citronnelle, ou encore le gazon pour limiter
l'arrachement des pans de terres autour des habitations.
Par ailleurs, certains habitants construisent des ouvrages de
stabilisations bétonnées (mur de soutènement).
Toutes ces solutions individuelles contrastent parfois entre
elles. Les solutions érosives sur les versants contribuent à
l'augmentation et à la violence de la quantité d'eau qui est
reçue par les bas-fonds. La conséquence est que les occupants des
bas-fonds sont indisposés par les eaux canalisées par les
occupants des versants. Nous avons été témoins de certains
cas où, l'occupant du bas-fond creuse le flanc de la colline pour
remblayer et élever le niveau du sol marécageux. Ignorant qu'il
est ainsi entrain de déstabiliser le sol au niveau du flanc de colline,
et qu'il augmente sans le savoir, la quantité de débris qui
à la prochaine pluie arrivera dans le bas-fond. Plus il y a des
débris, plus le lit du cours d'eau est encombré et plus les
débordements sont spectaculaires. Ces débordements des eaux
contribuent à l'immersion des cultures et du délabrement des
habitations. Sans compter que leur stagnation constitue des gîtes pour le
développement des moustiques, agents vecteurs de maladies.
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