Tableau 13: Grille
d'évaluation des vulnérabilités (d'après LEFORT E.,
2004, modifié)
Critères de vulnérabilité
globale
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Sous critères de
vulnérabilité
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Sources d'information
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Evaluation de la
vulnérabilité
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Indices synthétiques
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Indice global
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Critère de vulnérabilité globale 1
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Sous critère de vulnérabilité 1
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Sources d'information
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0?1?2?3
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Moyenne des indices de tous les critères fils
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Moyenne des indices synthétiques (+ Ecart-Type
éventuellement)
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Sous critère de vulnérabilité 2
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0?1?2?3
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Critère de vulnérabilité globale 2
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Sous critère de vulnérabilité 1
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Sources d'information
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0?1?2?3
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Moyenne des indices de tous les critères fils
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Sous critère de vulnérabilité 2
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0?1?2?3
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La construction de l'outil (grilles d'évaluation,
indices, seuils, notices) a été effectuée ici mais surtout
adaptée aux réalités des sites d'études, des
objectifs et des possibilités logistiques de la présente
recherche. Son exploitation a été réalisée
directement par des acteurs locaux (populations riveraines, responsables
associatifs et acteurs municipaux) qui ont fourni les informations utiles au
remplissage des grilles d'évaluation.
Dans une première phase, il est nécessaire de
réaliser une sorte d'évaluation territoriale du risque (Barroca
B. et al, 2004). Cette étape doit conduire à une connaissance
fine du territoire étudié, de ses enjeux, de son contexte
géo-historique, de ses spécificités sociales, culturelles
et politiques, etc. L'objectif étant de s'imprégner du territoire
cible et d'y ébaucher « une première liste de facteurs
de vulnérabilités spécifiques au territoire ».
Cette liste doit nécessairement être complétée,
approfondie et épurée par la suite : c'est l'objet de la seconde
phase. L'évaluation des critères de vulnérabilités
se fait dans la colonne Evaluation de vulnérabilité. En
fonction de la situation locale, à chaque critère « fils
» doit être attribué une note de 0 à 3 :
0 = pas vulnérable = résistant
1 = faiblement vulnérable
2 = moyennement vulnérable
3 = fortement vulnérable
L'application de la grille dans la zone bas-fond de
Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong permet d'obtenir les résultats
suivants : la vulnérabilité des populations au paludisme
s'avère respectivement plus importante pour les actions humaines,
l'environnement et l'aléa. La vulnérabilité des
populations liées au type du bâti enregistrent des valeurs de
vulnérabilité faible.
Les approches utilisées dans le présent
travail permettent d'avoir une vision à la fois globale et
spécifique de la nature de la vulnérabilité des
populations au paludisme dans les deux quartiers. Les résultats obtenus
pour chaque approche permettent de dire qu'il existe un lien fort existant
entre les actions humaines, l'environnement et la vulnérabilité
des populations et le paludisme. Ils révèlent également
que la vulnérabilité est liée aux éléments
physiques et sociaux spécifiquement urbains d'où la
singularité même du « risque urbain ».
Ces approches s'inscrivent dans une logique
complémentaire. La première, la cartographie de la
vulnérabilité des enjeux majeurs, permet une visualisation
aisée et une détermination rapide des zones les plus sensibles.
La seconde, la grille de vulnérabilité, se positionne plus
explicitement dans le champ du décideur en proposant des orientations
pour les choix relatifs aux actions à mener sur des axes prioritaires.
En outre, la confrontation des points de vue d'acteurs majeurs du territoire
« à risque », à travers la construction de
l'outil, s'avère enrichissant.
Du point de vue méthodologique, ces méthodes
gagneraient à être perfectionnées. La cartographie de la
vulnérabilité des enjeux devrait être
améliorée en y introduisant une meilleure analyse de la
vulnérabilité des enjeux majeurs allant au delà de leur
seule exposition à l'aléa. L'utilisation de la grille pour sa
part, devrait faire l'objet d'une meilleure analyse des critères de
vulnérabilités qui reposerait sur un recensement plus exhaustif
de ceux-ci. Elle devrait être également orientée vers
d'autres acteurs stratégiques notamment les techniciens, les acteurs
municipaux, les élus locaux ou territoriaux.
IV.3. STRATEGIE DE REDUCTION
DU TAUX DE PREVALENCE DU PALUDISME DANS LES QUARTIERS NGOA-EKELLE ET
NSIMEYONG
Les chercheurs en sciences sociales s'attachent à
répondre à une question cruciale dans la lutte contre le
paludisme : comment améliorer l'accès aux traitements et
l'acceptation des mesures de prévention ? Pour cela, ils étudient
les facteurs économiques, sociaux et culturels qui accentuent la
vulnérabilité des populations à la maladie, comme par
exemple les difficultés d'accès aux systèmes de soins, les
pratiques thérapeutiques dans un contexte de pauvreté ou encore
les représentations de la maladie. La prise en compte de ces
différents facteurs dans l'élaboration des politiques sanitaires
est un gage de leur efficacité.
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