IV.3. Un intérêt
environnemental
Sur le plan environnemental, ce travail permet
de comprendre le fonctionnement et les caractéristiques des milieux
écologiques (bas-fonds) permettant le développement et
l'expansion du paludisme, contribue à la réduction du taux de
vulnérabilité des populations au paludisme dans les zones
marginalisées et l'amélioration de leur environnement.
IV.4.Un intérêt
pratique
Dans la mesure où cette étude met à la
disposition des acteurs privés des données sur les facteurs de la
vulnérabilité aux épidémies en milieu urbain. Ces
données sont susceptibles de contribuer à une meilleure
viabilisation des quartiers populaires et de réduire la
vulnérabilité de leurs populations aux maladies.
IV.5. Un intérêt
scientifique
Notre étude se propose d'enrichir les connaissances
relatives à la géographie de la santé et aux sciences
environnementales. Nous avons l'ambition d'examiner les facteurs de la
vulnérabilité des populations au paludisme à travers le
cas pratique des bas-fonds des quartiersNgoa-Ekélle et Nsimeyong de
l'arrondissement de Yaoundé III.
V. PROBLEMATIQUE
La crise que connait le Cameroun à partir des
années 1990 a favorisé l'augmentation de la pauvreté
marquée par l'augmentation de la population et suivi d'un faible taux de
logement en milieu urbain face à l'accroissement de l'exode rural. Cela
s'est manifesté par le développement anarchique des quartiers
précaires avec des habitats spontanés et non structurés.
Cette forme de marginalisation des populations pauvres, face à
l'impuissance des pouvoirs publics, est due non seulement aux mauvaises
conditions de vie qu'elles menaient en ville mais également à
leur incapacité à s'insérer dans le noyau central
où la compétition devient rude pour l'occupation et la mise en
valeur de l'espace. Certains quartiers sont les plus frappé par ce
phénomène. Ce sont en général les quartiers
où la demande en logement social est plus importante de part la
présence des universités et des écoles de formation.
Aussi, la situation des populations des bas-fonds des quartiers de
Yaoundé III n'est guère reluisante, la fragilité de
l'environnement urbain rend la population démunie, permanemment
vulnérable aux épidémies et endémies telles que le
paludisme. Cette vulnérabilité dépend du site, de la
densité des populations et de la gestion de l'environnement dans le
milieu. L'arrondissement de Yaoundé III se caractérise par un
relief irrégulier et une forte densité de population
composée des pentes assez accidentées et très
encaissées. Cette allure du relief combinée au niveau de vie et
à la dynamique des populations des zones de bas-fonds militent en faveur
du développement rapide des germes de la malaria.
Dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong de
la ville de Yaoundé, les problèmes d'assainissement,
d'aménagement, de collecte et de traitement des déchets se posent
avec une acuité, notamment dans les zones d'occupation non
autorisées et non planifiées, où les habitations sont
construites de manière anarchique.
Les répercussions de l'urbanisation sur la
qualité de vie sont toutes aussi préoccupantes, car les
populations construisent au-delà des limites autorisées par
rapport au cours d'eau ou des zones à risques. Ces répercussions
se mesurent aux difficultés d'évacuations des déchets
solides et liquides, à l'occupation non planifiée de ces zones
impropres à l'urbanisation où des milliers de familles cohabitent
avec les eaux polluées dans un contexte socioéconomique difficile
où les règles d'hygiène individuelles et collectives ne
sont pas toujours respectées. Aussi, la plus part des maisons sont
construites ici sur le lit des rivières pendant que de l'autre
côté d'autres sont superposés les un sur les autres, ce qui
engendre la prolifération des moustiques, agents vecteurs du paludisme
dans les certains quartiers en urbains.
La recherche d'un domicile pour abriter une famille dans ces
milieux ne prend pas en considération la qualité des
matériaux de construction, l'environnement de vie. La majorité
des habitations ici ne respecte pas les normes prescrites par les
autorités communales et administratives. Les matériaux
utilisés sont pour la plupart ceux derécupération. La
plupart de ces maisons sont exposées avec des murs et des ouvertures
troués. Ce qui ne les met pas à l'abri des moustiques, agents
vecteurs du paludisme. La multiplication des agents vecteurs du paludisme dans
les bas-fonds est due en partie à la mauvaise gestion des eaux
usées dans les ménages, à la promiscuité de
l'habitat, à l'indisponibilité de l'eau potable, la mauvaise
gestion des déchets ménagers à proximité des
marécages, les constructions sont faites le long des rivières et
cela empêche une meilleure circulation des eaux et mieux leur bonne
canalisation. La mauvaise circulation de l'eau entraine le développement
des gîtes larvaires qui produisent des moustiques par de nombreuses mares
d'eau autour des habitations. Le degré de précarité des
populations ici accentue des risques sanitaires. Les préoccupations
liées à l'éradication de cette maladie devenue un
fléau social, sont énormes et suscitent la recherche des
solutions et le concours de toutes les composantes de la société.
L'exploitation des bas fonds a pris une forte ampleur dans
la ville de Yaoundé, du fait de la forte baisse des revenus des citadins
qui les privent surtout de la consommation des produits alimentaires
industriels ou importés. Ces bas fonds étant des
déversoirs des eaux usées provenaient des quartiers situés
en amont (Nsam, Damas, Mvolyé pour le quartier Nsimeyong et Obili et la
partie Nord de Ngo-Ekéllé pour Quartier
Ngoa-Ekéllé), ils constituent un véritable gîte
larvaire pour le développement des moustiques, vecteurs du paludisme.
De part la complexité des modes d'occupations de
l'espace dans les quartiers Ngoa-Ekéllé et Nsimeyong, des modes
de vie des couches défavorisées ainsi que le niveau de vie des
populations face aux traitements du paludisme, nous nous avons voulu
travaillé sur « la vulnérabilité des populations
au paludisme dans les bas-fonds des quartiers Ngoa-Ekéllé et
Nsimeyong de l'arrondissement de Yaoundé III ». Ceci dans le
but d'analyser et d'évaluer les facteurs de la
vulnérabilité, leur contribution aux risques de
paludismedans ces milieux.
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