4.4.1 Test de comparaison
entre les valeurs observées
Les différentes données portant sur la
densité du peuplement, le taux de prélèvement et les
dégâts causés par l'exploitation ont été
introduites dans le logiciel d'analyse statistique SPSS 17, afin de faire
ressortir la nuance statistique à travers un test de comparaison. Le
tableau 32 récapitule les observations à tester.
Tableau 32:
Récapitulatif des observations à tester
Densité de peuplement (Pieds/ha)
|
Taux de prélèvement
(Pieds/ha)
|
Dégâts d'exploitation
(%) sur le peuplement résiduel
|
(Sonkoué, 2011) 108
|
1,42
|
31,40
|
(Mbolo, 1994) 119
|
0,49
|
6,70
|
(Kwopi, 2000) 145
|
0,52
|
8,63
|
(Domsi, 2011) 436
|
3,20
|
24,60
|
(Présente etude, 438
parcelle B1-222)
|
1,68
|
11,50
|
(Présente étude, 542
parcelle B1-218)
|
1,76
|
25,50
|
(Présente étude, moyenne des deux
parcelles étudiées) 490
|
1,72
|
19,31
|
(Moyenne) 325
|
1,54
|
18,24
|
Le taux de prélèvement varie en fonction de la
densité spécifique de la forêt dans laquelle l'exploitation
est menée, et des essences retenues pour le calcul de la
possibilité forestière, et accordées dans le Plan Annuel
d'Opération de chaque exploitation. La figure 9 établit la
relation entre les résultats des études menées
jusqu'à ce jour.
Figure 9: courbe de
regression linéaire entre le taux de prélèvement et les
dégâts d'exploitation
Il ressort de la figure 9 que la relation linéaire
entre le taux de prélèvement et les dégâts
d'exploitation est forte (r²= 0,677). La corrélation entre le taux
de prélèvement et les dégâts d'exploitation est
positive et forte, mais non significative (r= 0,82 ; p= 0,087).
NB : r² est le coefficient de
détermination entre les deux variables
r est le coefficient de régression
entre les deux variables
p est le seuil de
significance
4.5 Suggestion des mesures de réduction des
dégâts
Prenant en compte l'importance des dommages causés par
les opérations d'exploitation forestières sur le peuplement
résiduel, il est nécessaire de trouver des mesures alternatives
pour les limiter malgré l'importante place que l'exploitation
forestière occupe dans l'économie nationale. Cependant :
- L'importante ouverture du couvert forestier après
l'abattage et le débardage est d'autant plus grande que l'on abat
plusieurs arbres sur place. Cette règle s'applique aussi au niveau des
routes et parcs favorisant le développement des plantes
héliophiles telles que le parassolier.
- Le sol est perturbé dans sa structure et le
compactage qu'il subit limite l'infiltration de l'eau dans le sol et accentue
le ruissellement, ainsi la régénération naturelle n'est
plus assurée et même les plants qui arrivent à se
développer croissent difficilement d'où la
nécessité de l'intervention humaine. Ce compactage est fortement
observé sur les parcs à bois et les pistes de
débardage.
- La biomasse végétale est
détruite ; le houppier des arbres abattus couvre le sol et peuvent
empêcher le développement des jeunes plants qui, soit meurent soit
sont atteints d'un retard de croissance qui plus tard affectera la forme du
fût et la qualité du bois.
- L'exploitation enlève les meilleures tiges
(écrémage) et parmi celles qui sont endommagés, on compte
des semenciers ; ceci compromet considérablement la
régénération naturelle de certaines essences. Egalement la
distance qui existe désormais entre les semenciers résiduels
entraine une diminution de la variabilité génétique au
sein des populations ; ceci peut entrainer une perturbation et favoriser
l'auto fécondation.
- Les risques de chablis sont plus importants après une
exploitation forestière à cause de l'ouverture de la
canopée.
- Le passage de l'exploitation dans une forêt peut faire
suite à l'installation des agriculteurs et des chasseurs, qui se
serviront des routes ouvertes par l'exploitant pour s'infiltrer dans la
forêt.
- Il y a réduction de la diversité biologique et
spécifique car certaines espèces peuvent devenirs rares ou
disparaitre du fait de leur perturbation, rendant leur potentiel de
reproduction faible.
- Il y'a perturbation de l'équilibre
écosystémique arbre, animaux et insectes, qui met en péril
la régénération naturelle de la forêt.
- Les essences médicinales, traditionnelles et
culturelles sont détruites, ce qui porte atteinte aux
potentialités culturelles de la forêt.
D'une manière générale, on peut dire que
les conséquences de l'exploitation forestière sur le peuplement
résiduel sont d'ordre économique, écologique, social et
culturel, et qu'il faudra beaucoup de temps, plus de deux à trois fois,
voire quatre fois la durée de rotation de 30 ans, pour que les
forêts exploitées au Cameroun se reconstituent en quantité
et en qualité.
|