2.2.4 Augmentation de la fréquence et de
l'intensité de chaleur
Les vagues de chaleur entraîneront des effets directs et
indirects sur la santé des personnes. La fréquence accrue des
canicules modifiera l'abondance et la qualité des ressources hydriques,
ce qui posera un risque supplémentaire pour la qualité de vie des
populations. Les nouvelles conditions climatiques seront aussi propices
à la transmission de maladies zoonotiques, c'est-à-dire des
maladies qui peuvent se transmettre de l'animal à l'homme. Signalons
également que les vagues de chaleur amplifient les effets
néfastes de la pollution atmosphérique sur la santé, en
accentuant la nocivité des polluants et en diminuant la capacité
du corps humain à y résister (Molua et al, 2007).
2.2.5 Changements climatiques et fragilisation des
écosystèmes
Les milieux naturels procurent une vaste gamme de services
à la société tels que les services d'approvisionnement
(l'eau, la nourriture et les matériaux), les services de
régulation (le contrôle du climat et des maladies, infiltration et
filtration des eaux de pluie), les services culturels (la pratique des rites
traditionnels, la récréation, le tourisme et l'esthétisme)
et finalement les services de soutien (le cycle de l'eau, la production
d'oxygène, la formation des sols). Conséquemment, plusieurs
impacts potentiels des changements climatiques sur les
écosystèmes terrestres et aquatiques pourraient avoir des
répercussions sur les sociétés et sur leurs
activités socioéconomiques. Il importe donc de maintenir au mieux
les fonctions des écosystèmes et les bénéfices
qu'ils procurent (Ajonina G., 2014).
2.2.6 Peuples autochtones
Dans les débats parlementaires portant sur la
révision constitutionnelle du 18 janvier 1996 au Cameroun, le terme
autochtone renvoie aux natifs d'une zone par opposition aux étrangers,
ou encore, par opposition à ceux qui ne sont pas natifs d'une zone.
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Pour CED et al., 2010, dans le contexte des
développements en droit international et régional et relatif
à la protection des droits des peuples autochtones, certains Etats
africains, dont le Cameroun, ont exprimé une position selon laquelle
tous les Africains seraient autochtones, et cela en perspective avec la
colonisation européenne de l'Afrique. Pour ces auteurs, en admettant que
la compréhension du terme peuples autochtones varie d'un Etat à
l'autre et selon les régions, on devrait plutôt porter toute
l'attention sur les approches récentes qui se concentrent sur l'auto
définition en tant qu'autochtones distincts des autres groupes à
l'intérieur d'un Etat ; sur l'attachement spécial et
l'utilisation de leur patrimoine traditionnel par lesquels leurs terres et
territoires ancestraux ont une importance capitale pour leur survie physique et
culturelle en tant que peuples ; sur une expérience d'assujettissement,
de marginalisation, d'expropriation, d'exclusion ou de discrimination parce que
ces peuples ont des cultures, des modes de vie ou de production
différents du modèle hégémonique et dominant de la
majorité nationale (DNCLIP, 2013).
Selon la Commission Africaine des droits de l'Homme et des
Peuples (CADHP), il n'existe pas de consensus global sur une définition
universelle et il n'est d'ailleurs pas souhaitable ni nécessaire qu'une
telle définition existe. Elle pense qu'il est plutôt pertinent et
constructif d'essayer de définir les caractéristiques majeures
qui peuvent permettre d'identifier qui sont les peuples et communautés
autochtones. Pour cette commission, les caractéristiques
générales des groupes qui s'auto identifient eux-mêmes
comme peuples autochtones sont les suivants : leur culture et leur mode de vie
diffèrent considérablement de ceux des sociétés
dominantes ; leur culture est menacée, parfois même en risque
d'extinction. Une caractéristique clé de la plupart de ces
cultures est que la survie de leur mode spécifique d'existence
dépend directement de l'accès et des droits liés à
leur territoire traditionnel et aux ressources naturelles. Ils souffrent de
discrimination car ils sont considérés comme moins
développés et moins avancés que d'autres groupes plus
dominants de la société. Ils vivent souvent dans des
régions difficiles d'accès, souvent géographiquement
isolées, et souffrent de différentes formes de marginalisation,
à la fois politique et sociale. Ils sont victimes des dominations et
d'exploitation au sein même des structures nationales politiques et
économiques, qui sont généralement conçues pour
refléter les intérêts et les activités des groupes
majoritaires. Le principe d'auto identification est un critère
clé de la définition des peuples autochtones. Ce principe stipule
que les peuples eux-mêmes s'identifient comme autochtones et comme
distinctement différents d'autres groupes de l'Etat.
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