2.2.2 Adaptation aux changements climatiques
L'expression « adaptation aux changements climatiques
» fait référence à toute action qui réduit les
impacts négatifs des changements climatiques ou qui permet de tirer
profit des nouvelles occasions qui en découlent. Une adaptation
réussie ne veut pas dire qu'il n'y aura pas d'impacts négatifs,
mais plutôt que les composantes exposées seront moins
vulnérables à ces impacts que s'il n'y avait pas eu d'adaptation.
Pour réduire les impacts négatifs des changements climatiques, il
importe de : réduire les vulnérabilités des composantes
sensibles de la société et exposées aux effets
néfastes des changements climatiques (individus, communautés,
environnement bâti, activités économiques, environnement
naturel); et accroître la résilience des composantes de la
société aux facteurs de stress d'ordre climatique.
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Au cours de l'histoire, les sociétés humaines
ont fait preuve d'une grande capacité d'adaptation à
différents climats de manière à diminuer leur exposition
aux aléas et à augmenter leur résilience. De même,
les écosystèmes s'adaptent à la variabilité du
climat. Néanmoins, ces adaptations plutôt « spontanées
» s'accompagnent souvent de pertes et de coûts importants. La
préparation et la mise en oeuvre d'une stratégie d'adaptation
visent principalement à réduire ces pertes et ces coûts et,
si possible, à tirer parti des situations nouvelles. Une adaptation
planifiée repose sur les éléments suivants :
établir et comprendre les enjeux prioritaires; développer la
connaissance des aléas susceptibles d'être engendrés ou
amplifiés par les changements climatiques; évaluer les
vulnérabilités de la société et de l'environnement;
acquérir les données et communiquer les informations dont ont
besoin les acteurs de l'adaptation; concevoir et mettre en oeuvre les
techniques et les technologies optimales; adapter les outils administratifs
(lois, règlements, politiques, directives, etc.) ainsi que les
structures organisationnelles.
La planification et l'intervention, en matière
d'adaptation aux changements climatiques, doivent tenir compte de l'incertitude
inhérente aux prévisions climatiques et de leurs incidences sur
les systèmes naturels et les collectivités humaines.
2.2.3 Vulnérabilité des secteurs qui
dépendent des ressources naturelles et du climat
Dans le secteur agricole, la température a une
influence considérable sur la performance et le rendement des
élevages et des cultures (Mvondo A., 2009). L'augmentation des
températures moyennes pourra d'abord entrainer une amélioration
des rendements agricoles à condition que les autres
éléments nécessaires aux cultures (eau,
éléments nutritifs) restent disponibles en quantités
suffisantes. Si les autres éléments sont moins abondants, elle
pourra entraîner une plus grande abondance des ennemis des cultures et
des forêts, modifier leur distribution et favoriser l'arrivée de
nouveaux ennemis. Les modifications des régimes hydriques, qui
influenceront les niveaux et la qualité de l'eau, sont susceptibles
d'accroître les conflits d'usages de l'eau à des fins domestiques,
agricoles et aquacoles. Une augmentation des événements
météorologiques extrêmes, pourrait amplifier
l'érosion des terres et mener à une diminution de la
qualité des sols et de leur potentiel agronomique. Dans le secteur
forestier, les changements climatiques sont susceptibles d'affecter les
régimes de perturbations naturelles, la biodiversité, la
croissance, la composition et la structure des peuplements forestiers.
Les augmentations prévues concernant la durée,
la fréquence et l'intensité des pluies auront un impact
significatif sur la fréquence des débordements des réseaux
d'égouts et leurs
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effets indirects (refoulements, surverses en milieu naturel,
inondations de secteurs urbains) ou encore sur l'érosion
engendrée par le ruissellement des eaux (Boukong A., 2010). Ces
phénomènes représentent aussi un risque pour les
infrastructures municipales de drainage urbain et pour les prises d'eau potable
avec leur conséquence sur la santé.
Du côté des infrastructures routières, les
pluies diluviennes plus fréquentes et intenses solliciteront davantage
les systèmes de drainage (conduites pluviales et ponceaux), risquant
ainsi de créer des inondations (échangeurs, tunnels, routes,
etc.). Les sécheresses prolongées induiront une diminution du
contenu en eau des sols et seront à l'origine de
phénomènes de tassement et d'instabilité pouvant
fragiliser les infrastructures.
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