V. DISCUSSION DES RESULTATS
A l'issue de cette étude sur les facteurs explicatifs
de la mortalité intra-utérine en RDC, les résultats des
analyses montrent que plus d'une femme sur dix soit 16% des femmes
enquêtées ont connu une mortalité intra-utérine au
cours de la période d'étude. Ces résultats sont proches de
ceux de Kabali (2009) sur les facteurs associés à la
mortalité maternelle intra-hospitalière et circonstance de
décès chez des femmes avec complications obstétricales
sévères à Kinshasa qui estimaient à 26% l'issue
malheureuse.
Il sied de noter que, contrairement aux données d'EDS
(2007) que nous estimons fiable parce que les questions ont été
posées directement aux femmes, celles de Kabali (2009) ont
été collectées directement chez les femmes survivantes et
les proches parents de décédées à l'aide des
questions rétrospectives avec possibilité que ces derniers ne
puissent pas répondre ou ne puissent pas être informés si
la femme concernée avait subi un avortement avant la grossesse qui a
causé l'issue fatale.
En outre, les résultats de notre analyse confirment
ceux de Mundigo et Shah (1999) dans leur ouvrage sur l'avortement dans les pays
en développement, qui montrent que l'avortement concerne les femmes
à différents âges et moments de leur vie. Elles y recourent
aussi bien en fin de vie féconde pour limiter leur descendance qu'au
tout début pour retarder leur entrée en parentalité.
Alors que le niveau d'instruction de la femme est retenu comme
déterminant de la mortalité intra-utérine, l'étude
de Mafuta et Mutombo (2006) sur l'Impact des facteurs socio-économiques
dans la pratique des avortements provoqués clandestins en RDC « Cas
de la population féminine de Kikwit » confirme l'influence du
niveau d'instruction de la femme sur le recours à la pratique abortive
comme dans plusieurs autres études et enquêtes menées sur
les avortements.
C'est le cas d'une étude sur la fécondité
menée en 1991 à Kinshasa, par Shapiro et Tambashe (1994) qui
présentent le niveau d'éducation comme un déterminant
majeur de la pratique de l'avortement.
Nos résultats confirment ceux obtenus dans
l'étude de Kandolo (2008) qui relèvent que l'âge de la
femme et son instruction influencent et expliquent l'issue défavorable
de la grossesse à Kikwit. Rappelons que notre étude se base sur
les données de l'enquête EDS organisée en 2007 tandis que
Kandolo a utilisé les données de l'enquête EFFERSAMAT
organisée en 2001.
C'est dans ce même ordre d'idée que nos
résultats corroborent avec ceux de l'étude menée par
Guillaume A., 2004, au Nigeria, celle de Barrère (2001) au Gabon et
celle de Nathalie (2002) montrant l'influence de le l'existence ou l'absence du
désir de l'enfant sur la pratique abortive.
![](Determinants-de-la-mortalite-intra-uterine-en-rdc20.png)
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Déterminants de la mortalité intra-utérine
en République Démocratique du Congo
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