VI. CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
La question de l'avortement ne peut être
étudiée sans prendre en compte le statut juridique de cet acte.
Les politiques en matière d'avortement fluctuent selon les pays depuis
l'interdiction totale jusqu'à une autorisation sur simple demande de la
femme. Selon que l'avortement est légal (ou illégal), il sera
pratiqué dans des conditions d'hygiène et de
sécurité correctes (ou risquées), et ses
conséquences sociales et sanitaires seront très
différentes pour les femmes, comme pour les personnes qui les
pratiquent.
Les modifications dans les législations et leur
assouplissement ont été le plus souvent motivées par une
volonté de réduire les morbidités et mortalités
maternelles associées à l'issue malheureuse de la
grossesse.
La question de la légalisation a toujours fait l'objet
de nombreuses controverses, tant de la part des législateurs, que du
corps médical ou de la société civile (famille, leaders
religieux, association du droit des femmes....).
Au terme donc de cette étude, qui a porté sur
les facteurs explicatifs de l'issue malheureuse de la grossesse ou encore la
mortalité intra-utérine en RDC, nous résumons nos
résultats dans les lignes qui suivent.
En effet ; mettre à la disposition des acteurs publics
ou privés qui interviennent dans la lutte contre l'issue malheureuse de
la grossesse dans le domaine de santé de reproduction des indicateurs
fiables en RDC est l'objectif poursuivit dans cette étude.
Afin d'atteindre les objectifs assignés, l'analyse
s'est faite à partir des données de l'enquête
démographique et de santé réalisée en 2007
(EDS-RDC/2007). Le modèle utilisé est la régression
logistique compte tenu de l'objectif de l'étude et la nature de la
variable dépendante.
L'âge de la femme, sa province d'origine, son
instruction, la religion, l'intervalle intergénésique, la
parité et le viol sont des principaux facteurs explicatifs
(déterminants) de l'issue malheureuse de la grossesse.
En définitive, nos hypothèses sont globalement
confirmées par les résultats de nos analyses. Compte tenu des
résultats obtenus, nous suggérons ce qui suit :
i. Fournir des services de PF et mettre à la
disposition de la population de personnels qualifiés pour soigner les
complications des avortements clandestins et ainsi lutter contre la
mortalité maternelle ;
ii. Promouvoir la CPN pour une bonne prise en charge des femmes
enceintes et la survie des enfants à la naissance ;
iii. Promouvoir la culture de la paix et exécuter
correctement la loi sur les violences sexuelles.
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Déterminants de la mortalité intra-utérine
en République Démocratique du Congo
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