2.1.3 L'approche fonctionnaliste
du choix professionnel (SUPER, 1957)
La théorie de SUPER, (1957)
principal théoricien, s'articule autour de trois types de
données fondamentales :
-la
personnalité
L'auteur dans ses explications sur le
développement vocationnel, a examiné les aptitudes et les
intérêts du choix professionnel. Ces facteurs ont souvent
été traités en apport avec la personnalité. Il
distingue deux catégories d'aptitudes : générales et
spécifiques. Les secondes conditionnent l'entrée dans une
occupation ou la réussite dans un apprentissage y donnant accès.
Les aptitudes générales bien qu'influençant moins le
niveau occupationnel atteint, jouent néanmoins le rôle de facteur
de promotion. Super souligne que les personnes poursuivent beaucoup plus leurs
intérêts lors du choix d'une profession si bien qu'elles sont
susceptibles de quitter leur emploi quand leurs intérêts sont
menacés. Il pense également que les personnes
préfèrent choisir et rester dans les professions ou leurs
intérêts sont satisfaits. La motivation n'est pas associée
aux intérêts pourtant, les motivations dominantes peuvent remettre
en question l'idée selon laquelle les intérêts
professionnels expliquent la réussite.
Les explications de l'auteur sur la
personnalité sont très nuancées. Il se détache
d'autres théoriciens et pensent qu'il est difficile de prédire
les choix professionnels à partir de la personnalité. Il
suggère alors que c'est au niveau de la famille et au niveau des
facteurs socio-économiques qu'il faut rechercher les déterminants
du choix professionnel et ces paramètres sont des variables sociales
importants qui contribuent au développement vocationnel.
-Les données
socio-économiques
Pour SUPER (idem), la famille joue un
rôle très important parmi les données
socio-économiques dans le développement vocationnel. Elle est
considérée comme une « entité à la fois
sociale, économique et psychologique » et est composée
de personnes qui ont des besoins des attitudes et valeurs qui lui sont propres.
Ces personnes sont solidaires dans leur contribution morale affective et
matérielle quant- à la suivie et le maintien des relations
familiales. Plusieurs auteurs ont démontré que c'est à
partir de la famille que l'enfant fait l'apprentissage de ses premiers
modèles sociaux. Au cours de son développement, l'enfant
s'identifie à certains modèles sociaux ou se différentie
par rapport à d'autres. Ces préférences sont
émergées et vont lui permettre d'aimer ou ne pas aimer certaines
activités. Ces préférences sont confrontées aux
valeurs et attitudes véhiculées dans son milieu familial ou
substraculturel et peuvent en être influencées. Le fait que
l'enfant passe une grande partie de sa vie dans la famille l'oblige d'en
dépendre. On développement en sera lié
matériellement, moralement, affectivement et il sera obligé
d'être attentif aux désire de la famille quant à son avenir
professionnel.
A coté de la famille, il existe aussi un autre
facteur aussi important, il s'agit de l'origine socio-économique. C'est
dans la même perspective que REUCHLIN (idem) concluait
à la suite d'une vaste enquête sur l'orientation en France, que
l'origine socio-économique joue un grand rôle dans le processus du
choix professionnel. Selon LEVY-LEBOYER (1971), c'est la
famille qui définit l'origine socio-économique de l'enfant et ces
deux éléments sont indissociables. Les conditions
matérielles vont influencer le développement de l'enfant et
peuvent constituer d'importants facteurs de motivations ou de limitation quant
au développement de la carrière. Les études
antérieures telles que celles d'EVOLA, (idem) ont
montré Que dans de nombreux cas observés, les enfants issus des
familles favorisés accèdent généralement à
des emplois qualifiés alors que ceux des familles
défavorisés n'arrivent pas facilement à obtenir des
qualifications très élevées. Que dire des données
développementales ?
-Les données
développementales
SUPER (1973)
suggère que le développement vocationnel suit un processus
évolutif qui englobe toutes les étapes de la vie de l'individu.
Ce processus commence à la naissance et s'interrompt à la mort.
Ce développement est continu et son déroulement est
ordonné et prévisible. Il s'effectue à partir des
interactions la personne et les sollicitations de son environnement.
Un choix professionnel constitue une alternative qu'a
le futur candidat au marché de l'emploi quant aux différentes
voies qui s'offrent à lui, à l'occupation dont il espère
plus tard tirer ses moyens d'existence. EVOLA (idem) a fait
état de quelques théories destinées à rendre compte
d'aspect spécifiques du choix professionnel. Certaines d'entre elles se
focalisent sur l'aspect évolutif des attitudes relatives aux
métiers, d'autres sur le fait que les préférences
professionnelles sont des manifestations de la personnalité des
individus.
HOLLAND (1996),
à l'instar de NAVILLE (1945) pense que le choix d'une
profession est l'expression de la personnalité. « Les facteurs
de l'orientation professionnelle sont avant tout les facteurs collectifs
participant au déterminisme social ». Pour lui, les membres
d'une même profession ont des personnalités similaires, leurs
comportements face à des problèmes et situations qu'ils
affrontent sont identiques. Ils recherchent les environnements professionnels
qui leur permettent d'exprimer les mêmes aptitudes, les mêmes
valeurs et d'assumer les mêmes rôles. Pour cela, il faut une
convenance entre les caractéristiques personnelles de l'individu d'une
part et les caractéristiques du métier à exercer d'autre
part. EVOLA (idem) part d'un déterminisme
socioprofessionnel au libéralisme du choix du métier.
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