2.2.9.3 Image
Comparaison : « un
mariage qu'elle rejette comme peste. » (Neuvième
Mouvement p.42).
L'outil grammatical de comparer c'est la conjonction de
coordination « comme ». Les comparants sont le mariage et
Amerang.
Métaphore : « Je
brûle de savoir ce qui ne va pas (Septième mouvement p.
30). »
Il est passionné pour savoir ce qui ne va pas. Les
forces de l'ordre l'ont mis la main dessus. (Onzième Mouvement p.
49). C'est-à-dire que les policiers l'ont
appréhendé.
Ironie : Votre
beau-fils, le chef, vous a-t-il abandonnés ?
(Onzième Mouvement p. 50). Cette question humoristique en
ironie est une arme pour discréditer le choix de Pa Abua qui s'oppose au
choix de sa fille Amerang.
En bref, l'auteur est inspiré de son milieu pour tirer
un livre au public qui exprime l'avènement de la modernité qui va
écraser les notions de puristes et de conservateurs de la tradition.
Mais, est-ce qu'Unimna Angrey n'est pas pour les traditions occidentales qui
nous escamotent de notre vraie identité en tant qu'Africains ?
Certainement, il appuie la déculturation de notre société.
Unimna Angrey, à travers cette pièce de théâtre, a
posé des problèmes du relativisme culturel : le fait de
faire toutes les choses par référence à notre culture, qui
sont infaisables ailleurs. Chez nous les Africains, les aînés
sont omniscients. Cela est notre notion depuis des siècles et fait
partie de notre vie quotidienne. Pourquoi ne pas laisser les adultes
tout décider? La logique donne-t-elle le sens tous les
jours ?
Cependant, laisser les jeunes de décider leur destin
n'est pas idéal, car, l'expérience parentale sert à
corriger les enfants. Toutefois, les parents doivent également
reconnaître le droit des enfants même s'ils ont l'excellente
idée.
CHAPITRE TROIS
LA
RÉVOLTE DES JEUNES DANS LES ESPOIRS PERDUS
3.1
Querelles entre les anciens et les modernes
Le conflit entre les anciens et les modernes est un
phénomène qui arrive tous les jours à cause de
l'innovation intellectuelle et culturelle. Le fait de la cause de cette
querelle c'est que les anciens sont devenus les us et coutumes enracinés
dans la société mais les modernes sont des nouveautés.
Bien de mondes trouvent ces derniers cas inacceptables, voire iconoclastes.
Car, ils ne font pas partie de la vie quotidienne. La modernité
naît une contestation ou une forte résistance de
génération en génération parce que les
aînésaisés rendent les jeunes épuisés. Les
anciens représentent les parents et les modernes représentent les
jeunes chez Unimna Angrey. Seydou Badian Kouyaté dans son oeuvre
Sous l'orage cité par Jacques Chevrier (p.89-90), atteste
que
« De notre temps, à la guerre comme dans
la vie, on combattait de face. Aujourd'hui, le plus fort est celui qui sait
dissimuler le mieux...les choses ont changé. Nos enfants ne
veulent plus nous suivre. Ils refusent tout ce que nous leur
donnons. Ils croient trouver Meilleurs ce qui réellement ne trouve que
chez soi. Que faire ? Devons-nous faire de nos enfants des
adversaires ? Non ! Je ne le pense pas. La vie, tôt ou tard,
leur enseignera un jour la vérité...
« Crois-moi... au lieu de faire de ces jeunes des adversaires,
aidons-les plutôt. Ils sont malheureux... Aujourd'hui, il n'y a plus
rien. Plus de liens entre père et fils... plus d'égards entre
jeunes et anciens... ces jeunes qui croyaient en savoir plus long que les
anciens... » »
Seydou est de l'opinion de laisser les jeunes faire leur choix
parce la nature dévoilera la vérité aux jeunes.
Quant à Uninmna Angrey, il a mis en scène les anciens qui
défendent la tradition contre les rêves des jeunes.
Les jeunes négro-africains ne sont pas les premiers
rebelles contre les parents de la société. La recherche nous
montre qu'Hipparchie, une philosophe cynique, athénienne de la fin du
IVe siècle av. J.-C., soeur de Métroclès et
future épouse de Cratès de Thèbes nie les
prétendants les plus riches choisis par les parents, ainsi que fait
chantage de se suicider si ses parents ne la laissent pas d'épouser
Cratès. « Ces derniers acceptent de le rencontrer.
Cratès se déshabille devant eux, en adressant ce discours
à Hipparchie : « Voilà ton fiancé et
tout son avoir, décide-toi en conséquence, car tu ne saurais
être ma compagne à moins d'adopter aussi mes habitudes de
vie ». Hipparchie n'hésite pas : elle conclut avec
Cratès un mariage de chien. (Encyclopédie Wikipédia
et Britannica)».
Hipparchie était la première opposante du choix
parental au titre du mariage dans la société grecque. Elle est
comparée à notre Amerang, fille de Pa Abua et Ma Abua qui se
prend à ses parents et leur choix (chef Oyishuo) afin de se marier
à un jeune prétendant, Owong (qui est simplement pauvre
étudiant en droit). Hipparchie et Amerang partagent la même
idée de se canaliser sur l'éducation et de se faire le choix aux
dépens de vieux riches prétendants et des parents. Mais, la
première a voulu se suicider étant rongée par l'amour
platonique. En ce qui concerne Amerang, elle quitte les présences des
parents en pleurant : « Amerang (Pleure
comme elle quitte la scène): Je ne veux pas
épouser ce chef, non je ne le veux pas (Quatrième Mouvement
p.17) ». La révolte est évidente chez Amerang car
c'est comme cela que les enfants africains manifestent la révolte.
Cette attitude d'Hipparchie est interprété par
Albert camus (p.299) dans « L'homme
révolté » ainsi : « le
révolté considère le meurtre comme la limite qu'il doit,
s'il s'y porte, consacrer en mourant, de même la violence ne peut
être qu'une limite extrême qui s'oppose à une autre
violence... ».
Le suicide et la pleure sont des manifestations fatigantes
d'oppression et d'asservissement. Pour les jeunes grecs, la mort peut se
servir identiquement de moyen d'évader les oppressions sociales.
Toutes ces comparaisons ci-dessus sont pour nous montrer que
l'amour et l'éducation sont les causes principales de la contestation
entre jeunes et anciens car l'amour est un sentiment éternel tandis que
l'éducation véhicule le savoir et la connaissance extraordinaires
qui animent l'esprit opprimé de se réveiller au feu sacré
de l'agitation, après avoir pris conscience de soi.
Les écrivains africains tels que Léopold S.
Senghor, Aimé Césaire Mongo Béti, Camara Laye, Guillaume
Oyônô-Mbia, Ferdinand Oyono, Jean Playa, Massa Makan
Diabaté, etc., appuient la revalorisation de la tradition africaine.
Ils sont conservateurs de l'idée de la négritude :
c'est la simple reconnaissance du fait d'être noir, et l'acceptation
de ce fait, de notre destin de noir, de notre histoire et de notre culture
dit L. S. Senghor cité par J. Chevrier (p.20)
Par contre, YamboOuologuem, Mariama Bâ, KémiSeba
et Uninmna Angrey récusent que certaines valeurs africaines ne sont pas
dignes de conserver. Notamment, le mariage forcé, la chosification des
femmes, l'oppression des jeunes, la sorcellerie, le cannibalisme etc. sont des
injustices contre l'humanité. Dans ce cas, les appelle les humanistes
de l'Afrique noire.
Pour conclure, les querelles entre les anciens et les
modernes ne se terminent jamais à condition que les hommes continuent
à vivre sur la terre. Albert Camus affirme que «Dans son plus
grand effort, l'homme ne peut que se proposer de diminuer
arithmétiquement la douleur du monde. Mais l'injustice et la souffrance
demeureront et, si limitées soient-elles, elles ne cesseront pas
d'être le scandale. Le « pourquoi ? » de DmitriKaramazov
continuera de retentir ; l'art et la révolte ne mourront qu'avec
le dernier homme (ibid., p.312)».
Donc, il est d'avis que la révolte est attachée
à la vie d'homme car l'injustice et la souffrance restent dans la
société à jamais. Toute la révolte est un mythe
donc si elle ne peut toujours trouver la solution concrète au
problème injuste. Pour quelle raison l'on s'engage dans la
révolte, si elle ne donne pas la solution durable ? Est-ce que les
jeunes d'Uninmna Angrey n'ont pas eu victoire grâce à la
révolte ?
À contrario, La révolte spécifique
fournit la solution exacte. C'est dans ce cas que les modernes triomphent sur
les anciens. La révolte généralisée est impossible
de vaincre les anciennes traditions. Il n'y a pas la société
déracinée totalement de sa tradition et sa culture sur la terre.
Ailleurs, les anciens restent résistants aux nouveautés.
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